A quoi servent encore nos diplômes dans le monde d'aujourd'hui ?
07 avril 2024
Avec le développement rapide des nouvelles technologies, on finit par se demander si ce que l’on a appris dans nos études allait être suffisant pour survivre dans le mode du travail d’aujourd’hui et de demain.
On lit régulièrement, comme ICI, que 60 ou même 85% des métiers de 2030 sont encore à inventer.
C’est d’ailleurs aussi confirmé aujourd’hui, où de nombreux métiers qui montrent une forte demande n’existaient pas non plus il y a dix ans (exemple ceux qu’on appelle « data scientists », ou aujourd’hui les « prompt engineers » capables de formuler les bonnes questions aux intelligence artificielles génératives comme ChatGPT).
Mais alors si cela va aussi vite, qu’allons-nous faire de ce que nous apprenons dans les grandes écoles et les universités ? Est-ce que cela sera suffisant pour s’en sortir dans la vie ? A peine sorti de l’école, on a déjà une bonne partie de ce que l’on a appris qui est déjà démodé et plus en phase avec la réalité du monde. A se demander si le retour sur investissement en vaut la peine.
C’est pourquoi le marché des formations courtes à des expertises pointues et au goût du jour a explosé et est en train de se développer. Et ce sont ces formations pointues qui vont prendre de la valeur, pour tous, par rapport aux formations académiques initiales et aux diplômes. Il suffit de regarder aujourd’hui le booming des formations et « acculturations » à l’intelligence artificielle pour sentir tout le potentiel de ce type de formations.
Il ne s’agit pas seulement de chercher à transformer l’éducation de base de nos jeunes générations, mais véritablement de se poser la question pour l’ensemble de la force de travail des actifs de nos sociétés ; et cela concerne aussi nos entreprises et institutions.
Les « microcertificats », qui certifient les acquis des cours et formations de courte durée, sont ainsi devenus un outil précieux sur un marché du travail en évolution rapide, aidant les professionnels très occupés à acquérir des compétences recherchées et à démontrer leurs capacités aux employeurs potentiels. À mesure que la main-d’œuvre continue d’évoluer, ces opportunités d’apprentissage flexibles et inclusives joueront probablement un rôle crucial dans le développement de carrière des individus dans divers domaines. À l’inverse, cette évolution pourrait potentiellement diminuer le prestige et l’importance des programmes universitaires traditionnels tels que les diplômes de licence et de maîtrise.
D’où la mise en évidence de ces « microcertificats » par les institutions européennes.
Voilà un marché d’avenir pour tous ceux qui se lanceront dans ces formations à jour des besoins de la société et du monde du travail.
L'évolution rapide des professions et des secteurs signifie que de nombreux diplômes ne correspondent plus aux exigences de compétences du marché du travail et ne peuvent garantir une carrière professionnelle réussie ni même un emploi à temps plein.
A l’inverse, si l’offre et la demande ne se rencontrent pas véritablement, l’obtention de diplômes obsolètes et inutiles peut s’avérer coûteux tant pour les sociétés que pour les individus. Cette évolution ne concerne pas seulement le renouvellement de l’éducation des générations futures : il est primordial d’investir dans la formation continue et la rééducation de la main-d’œuvre existante.
Plus l'inadéquation entre le diplôme nouvellement obtenu et les attentes du marché du travail quant aux compétences pratiques du diplômé est évidente, plus il est probable qu'une personne récemment diplômée souffre d'une sorte de syndrome de l'imposteur. Il s'agit du sentiment qu'après l'obtention de son diplôme, la personne est obligée d'agir comme si elle était un professionnel, alors qu’en réalité, les compétences acquises au cours de ses études ne correspondent pas à celles requises par le poste qu’on lui propose.
D'un autre côté, les personnes qui n'ont pas les moyens de se permettre ou d'accéder aux programmes d'études traditionnels pourront alors peut-être trouver plus facilement des opportunités d'emploi basées sur leurs qualifications et réalisations pratiques.
Cette tendance, si elle s’accélère, va être le signal d’une diversification obligatoire de nos sources de formations, et une obligation de continuer à se former et à apprendre tout au long de la vie.
Voilà encore de nouveaux métiers et entreprises de formations à inventer ; et des parcours professionnels à construire. Cela vaut pour les plus jeunes comme pour les anciens.
Même si l’éducation des fondamentaux ne disparaîtra pas non plus. Savoir écrire et argumenter seront aussi, par exemple, des compétences à conserver. Et les vertus de l’art des bonnes relations et du travail en équipe seront aussi souvent des « soft skills » à acquérir.
Education et formation : un volet stratégique à ne pas oublier, dans la société et nos entreprises, alors que les diplômes sur les CVs ne pourront sûrement plus suffire.
Et cela ne concerne pas seulement les groupes de niveaux au collège.