Cornucopiens contre malthusiens

AlguesOn nous a dit que l'on était foutus. La Terre va disparaître, la population, trop nombreuse sur Terre, va tout détériorer. Les ressources vont manquer. La crise climatique a commencé. Tous les médias nous en parlent. Malthus, avait raison. 

On ne trouvera plus à manger. 

Vite, la décroissance !

Et puis, contre les malthusiens, il y a ceux qui croient à la l'abondance, au génie humain, et que les innovations technologiques et les capacités créatives des humains vont leur permettre de subvenir éternellement à leurs besoins matériels, et même mieux.

Cela vient du latin cornu copiae.

Ce sont les cornucopiens. Et les adeptes de la singularité technologique. 

C'est le sujet de ma chronique dans "Envie d'Entreprendre" de ce mois-ci.

C'est ICI. 

De quoi nourrir 9 milliards de terriens. 


Réchauffement climatique : On s'adaptera sans trop de mal ?

SmartcityACette histoire de "gilets jaunes" qui râlent contre les taxes sur l'essence fait s'exprimer les commentateurs, journalistes et experts en tous genres. C'est ainsi que Fabrice Flipo, professeur de philosophie des sciences et techniques, chercheur au Laboratoire du changement social et politique de l'Université Paris-Diderot, s'exprime dans Le Monde daté du 24 novembre. 

Il rappelle les résultats d'une enquête annuelle de l'ADEME sur " les représentations sociales de l'effet de serre et du réchauffement climatique" réalisée par sondage. Cette enquête montre que les Français ne connaissent pas vraiment le lien entre dérèglements climatiques et carbone. Alors que 81% considèrent bien que le réchauffement est causé par les activités humaines, 35 à 40% estiment qu'il y aura bien à l'avenir des modifications de climat, mais que "on s'y adaptera sans trop de mal". Et cela varie encore plus avec l'âge : C'est 55% des plus de 65 ans qui estiment que l'on s'adaptera sans trop de mal, contre 29% pour les moins de 25 ans. Encore une preuve de l'incompréhension entre les jeunes générations et les plus anciens. Les plus optimistes dans cette affaire sont les personnes ayant un niveau d'études scientifiques, qui sont 53% à considérer que l'on "s'adaptera sans trop de mal"

Ceux qui sont le plus optimistes, remarque Fabrice Flipo en commentant cette enquête, sont tous ceux qui croient à la puissance de la technologie, et qui ont été éduqués à croire en cette puissance. Et les personnes éduquées à cette croyance sont précisément celles de la classe d'âge qui gouverne aujourd'hui majoritairement les entreprises. Le sentiment est que l'on parviendra, grâce à des moyens techniques, à faire face au dérèglement climatique. 

C'est pourquoi, en matière d'intelligence de l'enjeu climatique, une fracture sépare les décideurs, qui disposent d'informations et de rapports, et croient en même temps aux promesses technoscientifiques ( l'hydrogène, l'électricité, la voiture qui se recharge en roulant), et la masse de la population, qui perçoit la menace mais peine à la comprendre, comme le révèle l'enquête de l'Ademe. 

Pour Fabrice Flipo, ce mouvement des "gilets jaunes", révélateur de cette fracture, va peut-être être l'occasion d'ouvrir de nouvelles conversations entre les populations et entre les générations. Car le consensus des élites sur le sujet n'est pas partagé par la population. et l'intelligence collective du problème reste à faire.

C'est ce qu'il appelle une "reconfiguration du sensible". 


Pourquoi le biomimétisme ?

Biomimetisme123Le biomimétisme, c'est une approche scientifique qui consiste imiter les inventions de la nature pour les adapter au service de l'homme. 

L'inspiratrice est une scientifique américaine, Janine M. Benyus, qui a fait de nombreux adeptes et inspiré des centres de Recherche, dont le CEEBIOS en France (Centre d'Excellence en biomimétisme de Senlis). 

Ce biomimétisme classe les innovations en trois niveaux : le biomimétisme de forme, le biomimétisme des matériaux et le biomimétisme écosystémique.

Le biomimétisme de forme, c'est celui qui consiste à améliorer les performances environnementales d'une technologie par un travail sur la forme, inspiré du vivant. C'est ainsi que le nez du train TGV a été inspiré par le bec du martin pêcheur. En effet lors le conception du train à grande vitesse au Japon, il est constaté qu'à chaque entrée dans un tunnel à plus de 300 km/h le bouchon d'air brutalement comprimé provoquait un bang à la sortie, source de bruit pour les riverains et de vibrations. C'est comme ça que l'ingénieur japonais qui l'a conçu s'est intéressé au martin pêcheur qui rencontre le même problème que le train à grande vitesse : le passage d'un milieu rempli d'un fluide peu dense - l'air ambiant- à un autre beaucoup plus dense- l'air compressé à l'avant du train une fois dans le tunnel. Le martin pêcheur, lui, passe d'un milieu peu dense - l'air ambiant- à un milieu fluide plus dense - la surface de l'eau pour aller en piquer chercher les poissons, et sans le troubler (pour ne pas perdre sa proie de vue et ne pas l'alerter). Et ainsi le nez du train à grande vitesse a reproduit les caractéristiques du bec du martin pêcheur.

Le biomimétisme des matériaux est celui qui découvre et utilise des matériaux inspirés du vivant, en travaillant sur leur consommation d'énergie, leur durabilité, leur recyclabilité (car dans la nature tout est recyclé), 

Et, encore plus ambitieux, le biomimétisme écosystémique s'inspire, non pas des "trucs" technologiques des espèces, mais des relations entre elles, celles qui permettent aux écosystèmes qui en émergent d'être à la fois durables et adaptables, en s'inspirant des principes du Vivant. 

Dans cette dernière inspiration le biomimétisme est celui qui s'applique à des échelles spatiales et temporelles plus élevées (les villes, les réseaux, les pays) et encourage à la coopération au sein de notre espèce et avec les autres espèces. C'est une vision du monde et de la nature différente, mettant en évidence notre interdépendance avec le reste de la biosphère. Cela est en rupture avec une conception de l'espèce humaine, c'est à dire nous, comme des prédateurs qui domptent la nature pour leur service.

Cette nouvelle vision est bien analysée par Gauthier Chapelle dans son livre " Le vivant comme modèle", merveilleux guide pour nous apprendre à nous "reconnecter" avec les principes du vivant et retrouver de l'harmonie avec le reste du vivant. Le vivant est là sur notre planète depuis 4 milliards d'années. Mais pendant les deux derniers siècles, la civilisation que l'auteur appelle "la civilisation thermo-industrielle" a fait pas mal de dégâts : notre consommation de pétrole, énergie fossile, en est rendue à mille barils par seconde, soit autant de CO2 à neutraliser par seconde, si nous voulons éviter les dégâts annoncés par ce phénomène. 

Une relation de coopération entre les espèces prend le nom de symbiose : C'est l'exemple du poisson-clown qui livre un surplus de nourriture à l'anémone de mer en échange de sa protection, ou des fleurs qui produisent le nectar pour attirer et nourrir les insectes, en contrepartie des échanges de pollen. Cette relation de symbiose est l'inverse de la compétition : la compétition coûte aux deux espèces qui s'affrontent car dans ce cas il faut davantage d'énergie pour acquérir une ressource que l'on se dispute. Les symbioses ont été découvertes, elles, dans tous les groupes d'organismes, et en abondance. Ainsi, des tailles de pattes et de becs différentes entre espèces de petits échassiers leur permettent de se répartir les invertébrés vivant dans la vase à des profondeurs différentes. 

Une nouvelle discipline scientifique est ainsi née : la symbiologie, avec une société scientifique dédiée, l'International Symbiosis Society. 

Ce que nous apprend la symbiologie, c'est que les innovations majeures de l'évolution du vivant résultent de symbioses. Elles représentent des sauts de complexité par rapport aux micro-innovations générées par la compétition ou la prédation. 

Il est certain que nous, les humains, avons surtout vécus pour le moment avec la compétition et la prédation. C'est même le principe de la concurrence, de l'innovation créatrice. 

Dans la complexité, ce que peut nous apprendre le biomimétisme, ce sont donc les vertus de la symbiose et de la coopération.

Certains l'ont déjà compris et inventent des formes de coopération et d'organisations en ce sens. 

Ce sont ceux qui ont compris que le vivant pouvait nous apprendre à vivre.

Faire du vivant un modèle : voilà de quoi nous inspirer, donc.


Qu'est-ce qui motive ?

EngagementUn des dangers qui guette la réussite de nos projets et la performance des entreprises est la motivation, ou plutôt le manque de motivation, certains diront l'engagement. Car le désengagement est source de manque d'initiative, de non prise de risques; j'en avais parlé ICI, ainsi que de ces "mais pas trop".

Dans le contexte militaire la motivation, le moral, est même l'élément considéré comme déterminant. C'est pourquoi, tout naturellement, les militaires sont les précurseurs des méthodes de mesure du moral, et de leur entretien. C'est Clausewitz qui compare le moral à la lame d'un poignard dont le manche serait la technologie. 

Je retrouve dans un exposé du général Jean-René Bachelet, ancien inspecteur général des Armées, une citation du discours d'adresse à ses hommes du colonel Thorette, futur chef d'état-major de l'armée de Terre, le 3 janvier 1991, alors à la tête du 3ème régiment d'infanterie de Marine, à la veille de passer à l'offensive dans le désert irakien, lors de la guerre du Golfe.

" Vous vous battrez demain pour quatre raisons principales. Chacune est complémentaire de l'autre mais si vous deviez n'en retenir qu'une, celle-là suffirait : vous vous battrez parce que le président de la République, chef de l'Etat, chef suprême des armées, vous l'ordonne, soutenu dans cette décision par le Parlement, émanation du peuple français et conformément aux décisions de l'ONU, émanation des Etats du monde. Vous vous battrez parce que vous avez choisi le noble métier des armes et qu'il est des circonstances où les armes et l'expression de la force doivent servir le droit. Vous vous battrez parce que l'adversaire qui est le vôtre aujourd'hui sera demain votre ennemi. Mais vous vous battrez sans haine. Vous vous battrez enfin pour le chef qui vous conduira, le camarade qui sera à vos côtés, le souvenir de nos anciens symbolisé par les plis de notre drapeau, pour l'esprit des troupes de Marine, qui, nous tous marsouins, nous anime et nous unit".

Comme l'indique le général Bachelet, on trouve dans ce texte tous les ingrédients de la motivation, au nombre de trois.

D'abord l'adhésion de l'esprit : c'est la légitimité de l'action; ici la volonté du président de la République et du parlement. 

Puis la confiance que donne la compétence, le savoir-faire, le métier; c'est ici le métier des armes.

Et enfin, la confiance en ses camarades et ses chefs; c'est l'adhésion du cœur.

Cet ensemble, on le retrouve bien dans toute la motivation de nos projets également.

L'esprit, c'est le rationnel, le but, la légitimité.

La Compétence, c'est le rôle, les process pour réussir.

Et le plus important peut-être, cette adhésion du cœur, qui se matérialise par la confiance en ses chefs et ses camarades.

Car la motivation a un ressort important dans cette confiance.

Bonne leçon d'un militaire que nous pouvons retenir pour nos propres actions.

 


Tous héros !

HEROSSommes-nous dans une époque anti-héros?

La situation est paradoxale : D'un côté nous recherchons des héros, des sauveurs, et nous nous plaignons que ceux qui nous dirigent, y compris au plus haut niveau de l'Etat (suivez mon regard), manquent de grandeur; Et de l'autre, le mot "héros" est souvent utilisé péjorativement. Le héros, c'est celui qui fait le malin. Dans les équipes professionnelles, celui "qui se prend pour un héros" est celui qui énerve les autres. Au point que l'on peut se convaincre, dans nos entreprises, qu'il vaut mieux faire comme tout le monde, ne pas trop se faire remarquer, ne pas prendre trop de risques. Et notre entourage va nous encourager à nous regarder comme moins talentueux, moins capable, moyen. Certains managers vont ainsi exceller à faire comprendre à leurs collaborateurs qu'ils ont besoin d'eux, car ils ne peuvent pas se débrouiller tout seuls (sinon ils seraient managers à la place du manager). Et l'on peut tomber alors dans une forme d'infantilisation.

C'est pourquoi il n'est pas facile de se prendre pour un héros.

Il est donc paradoxal de vouloir encourager chacun à se prendre pour un héros.C'est pourtant en se montrant "héros" que l'on prend vraiment sa vie en main. Pour cela, il ne s'agit pas de se prendre pour Superman, mais simplement de cesser de croire que, face à n'importe quel problème que l'on rencontre, il faudrait que "quelqu'un devrait s'en occuper" : mon chef, le gouvernement, n'importe qui, mais pas nous. Car on se sent trop faible, non autorisé, incapable, de régler soi-même ce problème. Imaginons un instant une entreprise contaminée par de tels comportements; Pas très difficile car ces entreprises, ces équipes, existent; On en connaît tous, non?

Une fois que l'on s'est convaincu que nous sommes un héros, avec une vie unique de héros, nous allons rencontrer des figures, des archétypes, qui sont des repères de notre voyage, qui nous attirent ou nous repoussent. 

Carol S.Pearson en présente six dans son livre " The hero within". Ces six archétypes, nous les rencontrons tous, à un moment où à un autre, dans notre voyage. Et si nous les connaissons, nous avons plus de chances de vivre bien ce voyage.

L'innocent : C'est l'état de grâce qui précède la chute. Pour l'innocent le monde existe pour sa satisfaction; c'est un comportement naturel chez l'enfant; chez l'adulte, cela ressemble à la négation de la réalité. L'innocent est l'archétype pré-héroïque ou post-héroïque. Quand nous sommes dans cet archétype nous sommes dans la confiance.

L'orphelin : C'est celui qui affronte la réalité de la chute, la déception. Il recherche la sécurité. Il a peur d'être exploité, abandonné. Il se sent impuissant. Il a un vif désir de retourner à l'innocence originelle. Il se sent victime d'un environnement hostile. Il va apprendre de l'adversité. Il recherche une hiérarchie, de la bienveillance. 

L'altruiste : C'est la victime. Il apprend à donner, à s'engager pour les autres.

Le guerrier : C'est celui qui mène son combat. Il apprend à lutter pour se défendre; il veut changer le monde à son image. Il poursuit un but personnel. Cela peut le rendre égoïste, matérialiste, si il n'écoute pas assez l'altruiste.

Le vagabond : Il entreprend de se retrouver. Il repart à l'aventure. Il va à la rencontre de son indépendance. Il veut se retrouver lui-même en dehors des autres. C'est un archétype de solitude, qui fait sortir du troupeau, avancer, se lancer, prendre le risque.

Le magicien: C'est celui qui apprend à se mouvoir avec l'énergie de l'univers. Il atteint une forme de sagesse. 

Dans chaque situation, tout au long de notre voyage de héros de notre vie, nous rencontrons tour à tour chacun de ses archétypes. Nous en oublions certains, nous nous bloquons sur d'autres. C'est en allant à la rencontre de chaque archétype que nous avançons. 

Vivre son voyage de héros, c'est trouver ce qui nous rend unique. Nous avons besoin d'être le vagabond pour entreprendre le voyage; nous avons besoin du guerrier pour prendre des initiatives et décider; nous avons besoin de l'innocent pour retrouver le goût et accepter le monde; nous avons besoin de l'orphelin pour survivre aux difficultés du parcours; nous avons besoin de l'altruiste pour être généreux; nous avons besoin du magicien pour transformer notre vie, pour prendre la responsabilité des choix de notre existence.

Nous sommes tous les héros de notre vie.

En avant !

 


Secret de l'excellence : la passion et le rêve

LacTaureauJ'ai déjà parlé ici des séminaires de PMP. Nous étions à Palerme l'année dernière pour y évoquer notre identité. Après Moscou, ou Bilbao entre autres.

Cette année nous étions au Canada, dans la Nouvelle France, le Québec.

Ces séminaires sont "expérientiels" car nous y nourrissons notre réflexion directement à partir des rencontres et expériences que nous y faisons.

Nous étions servis cette année en rencontrant des personnes exaltées et passionnées.

Rencontre à Montréal avec un créateur de start-up, David Côté, qui a créé Crudessence il y a huit ans : Sa passion, son rêve, c'est celui de s'occuper de son corps, d'une alimentation saine. A partir de ce rêve, il a bâti cette entreprise d'aliments bio, de recettes, de restaurants; il fait des formations. Il a envie, comme il nous l' a dit, de "changer le monde". Il ne parle pas de ses produits, il parle de son rêve, son ambition, Les produits sont au service de ce rêve. Grâce à lui nous nous approchions de la nature et de la vie, et de la passion. Et il nous livre les composantes de son secret : de la chance, et s'entourer de bons collaborateurs (son truc, c'est l'intuition pour justement sentir les bons collaborateurs, sans se fier à leur CV ou expertise).Il est tout en humilité et presque surpris d'avoir réussi. Mais aussi tout en volonté : il n'a jamais lâché son rêve, qui continue de le porter.

Direction le lac Taureau, et en forêt,  pour la suite; où nous rencontrons un trappeur, qui nous parle de sa passion pour la trappe des animaux à fourrure; sa conviction de contribuer à l'équilibre écologique de son territoire. Il exerce ce métier comme un sacerdoce, depuis plusieurs décennies. Là encore, la passion, le rêve, l'animent. Il nous communique cette passion des fourrures. On y passe nos doigts. On ressent sa fierté de ce métier, loin des idées reçues. Un métier qu'il transmet, comme un trésor, à ses successeurs.

Là encore, personnage tout en humilité, le feu dans les yeux de l'amour de son métier, mais sans la ramener.

Trappeur

Nous avions pris avec nous le livre de Jim Collins, " Good to Great", (en français, "de la performance à l'excellence"), dont j'ai déjà parlé dans ce blog, notamment ICI. 

Et précisément dans ce livre, Jim Collins nous parle de ce qui fait la différence entre l'entreprise performante (Good) et l'entreprise excellente (Great). J'ai déjà parlé de ça ICI. Mais, là, on avait devant nous des preuves de ces caractéristiques.

La chance à laquelle on croit, la passion, s'entourer de bons collaborateurs, en font partie. Tiens ! C'est ce qu'il appelle le "Leadership de niveau 5" : celui qui est mieux que le chef compétent ou le dirigeant efficace. Le leader "Niveau 5", c'est celui qui édifie une excellence durable grâce à un mélange paradoxal d'humilité sur le plan personnel et de volonté sur le plan professionnel. 

Pour bien nous le faire comprendre Jim Collins utilise la métaphore de la fenêtre et du miroir.

Quand tout va bien les leaders de l'excellence regardent par la fenêtre et attribuent le mérite de leur réussite à d'autres facteurs qu'eux-mêmes (leurs collaborateurs, la chance). Parallèlement ils se tournent vers le miroir pour s'attribuer la responsabilité de ce qui va moins bien, pour en chercher les remèdes, et non en invoquant la malchance. 

A l'inverse, les dirigeants de deuxième niveau font l'inverse : ils cherchent par la fenêtre un responsable à l'extérieur lorsque ça ne va pas, et se regardent dans le miroir pour s'attribuer le mérite de ce qui va bien, en ayant une forte propension au triomphe facile.

DreamcatcherAlors forcément, nous aussi nous avons eu envie de parler de nos rêves, pour chacun, personnel, professionnel, pour notre entreprise PMP. Pour nous inspirer chacun a reçu un "dreamcatcher", un "attrape-rêves", typique de la culture amérindienne du Canada : cet objet permet de capturer les mauvais rêves pour les brûler au soleil, et de conserver les bons rêves pour veiller sur nous. 

Nous avons parlé de nos rêves entre nous, et ainsi développé nos envies de grandeur et d'excellence.

La passion et le rêve, facteurs d'excellence et de dépassement.

Ce qui nous empêche de rêver et d'être passionnés, et ainsi d'atteindre l'excellence, c'est l'Ego : c'est un auteur, canadien justement, Eckart Tolle (notamment "Nouvelle Terre"), qui peut nous le rappeler : les personnes qui s'identifient à la voix dans leur tête, à leur mental, qui disent constamment "Je", "Je pense", toutes ces expressions dans laquelle l'Autre est absent, inexistant, ces personnes risquent d'être consumées par leur Ego. La volonté de faire et d'agir est importante, mais elle doit trouver ses inspirations aussi de l'extérieur, des autres, et non s'enfermer dans l'Ego. L'équilibre n'est pas facile; chacun de nous peut en faire l'expérience.

Celui qui est enfermé dans l'Ego, c'est celui s'identifie à un point de vue, qui adore donner tort à l'Autre, car pour qu'il ait raison, il faut bien que quelqu’un d'autre ait tort.  C'est cette position mentale où le "Je" se sent diminué ou offensé parce que quelqu'un ne croit pas ce que "Je" a dit qui est néfaste. Ce moteur de l'Ego ne permet pas d'atteindre le rêve et la passion de l'excellence. Nous l'activons parfois malgré nous, sans malice, mais par peur de l'Autre, de l'inconnu, de l'incertain, tant nos certitudes nous rassurent.

Le rêve, pour être découvert, a besoin de risque,de générosité et de don de soi, pour une cause, un but, qui nous dépassent.

Voilà un bon message que nous ramenons après nous être tirés une bûche au Canada (qui veut dire "s'asseoir " en langue québécoise).

Un bon message à vivre, à ramener avec nous, et à communiquer à nos clients...

Pour ne pas être dans les patates (dans l'erreur, à côté de la plaque) du management...


Les cinq piliers de Jeremy

InternetAlors, pour Jeremy Rifkin, la troisième révolution industrielle, c'est cinq piliers, qui doivent être lancés simultanément. Et il en a fait la structure des "plans stratégiques" qu'il a vendus à la ville de Rome, mais aussi au Prince Albert de Monaco, ou à la Région Nord-Pas-de-Calais (bientôt fondue avec la Picardie...). Un bon business avec pas mal de bla-bla.

Le point de départ, c'est simple: le prix du pétrole à 150 dollars n'est pas près de baisser (il est aujourd'hui en 2015 à moins de 50 dollars...); nous devons consommer de plus en plus d'énergies renouvelables (c'est inéluctable, mais bon ça avance doucement quand même; même l'Allemagne est plutôt charbon que solaire comme révélé ICI seulement 3,3% de l'énergie consommée en Allemagne vient du soleil ou du vent), et internet est partout. Bon, tout ça reste à confirmer...

Alors les cinq piliers :

1. Le passage aux énergies renouvelables (juste pour situer, aujourd'hui, si j'en crois la note de Bill Gates ICI, les énergies renouvelables ne représentent que moins de 5% du mix énergétique dans le monde; y a encore du chemin; mais Bill a l'air optimiste, comme Jeremy..);

2. La transformation du parc immobilier de tous les continents en ensembles de microcentrales énergétiques qui collectent sur site des énergies renouvelables; C'est déjà la réalité dans les projets de Bouygues Construction ICI; Ah oui, "tous les continents" ! 

3. Le déploiement de la technologie de l'hydrogène et d'autres techniques de stockage dans chaque immeuble et l'ensemble de l'infrastructure, pour stocker les énergies intermittentes. En effet, si il n'y a plus de soleil ou de vent, on fait comment? Jeremy a pensé a tout. J'aime bien le passage où il nous explique que c'est lui qui a convaincu Angela (Oui, la vraie Angela Merkel !) de faire de la Recherche sur le sujet dès 2006 (il aime bien le name dropping Jeremy);

4. L'utilisation de la technologie d'internet pour transformer le réseau électrique de tous les continents en inter-réseau de partage de l'énergie fonctionnant exactement comme internet (quand des millions d'immeubles produisent localement, sur site, une petite quantité d'énergie, ils peuvent vendre leurs excédents au réseau et partager de l'électricité avec leurs voisins continentaux); Là encore, il y a du chemin; j'aime bien le "tous les continents"...Il voit BIG Jeremy.

5. Le changement des moyens de transport par passage aux véhicules électriques branchables ou à pile à combustible, capables d'acheter et de vendre de l'électricité sur un réseau électrique interactif continental intelligent.

Pour cela il va falloir changer les modèles de management et de gouvernance; on va passer de la structure centralisée et hiérarchique à la structure collaborative, en partage, ce qu'il appelle le "pouvoir latéral". 

Un bon point , c'est que Jeremy estime que l'Europe est en avance. Même si je lis aujourd'hui dans Les Echos que " L'Europe n'est plus le fer de lance du combat", suite aux annonces de Barack Obama.

On retrouve le discours d'Isabelle Kocher sur son "Egosystème"...et l'écosystème. 

Le discours se diffuse, finalement. C'en est presque suspect, non ?