Saint Thomas n'y croit plus
La bonne copine

Qu'est-ce que t'as lu pour les vacances ?

LivreBon, alors c’est ce qu’on appelle « la rentrée ». On retrouve les collègues, les clients, les chefs.

On discute avec les masques, on prend un verre.

D’habitude on se raconte les vacances, les grands voyages à l’autre bout du monde. Mais là, crise Covid oblige, on est allé dans la maison de grand-mère ou dans une randonnée dans un coin perdu. C’est moins impressionnant.

Alors, la question n’est plus « Où étais-tu en vacances ? », mais « Qu’est-ce que tu as lu pendant les vacances ? ».

Oui, tiens, la lecture, une manière de voyager loin en ménageant sa monture.

Mais la lecture, c’est comme les voyages, on ne va pas n’importe où, comme on ne voyage pas là où vont tous les « touristes » (c’est-à-dire tous les autres sauf moi).

Déjà, parler de lectures, c’est parler de livres. On ne va pas parler de Gala ou de Paris Match, pour mater les photos d’Emmanuel Macron et de Brigitte à Brégançon.

Non, la lecture c’est du sérieux.

Pas facile de rencontrer quelqu’un qui avouera avoir lu les mémoires de Nicolas Sarkozy. Non, ce dont on parle ce sont les livres qu’on a lus, ou encore mieux, « relus », les classiques. Joseph Kessel, Kundera reviennent souvent. Où même « Les misérables » de Victor Hugo, en version « Audible » lus par un acteur célèbre. Et puis il y aussi ceux qui ont lu « tout » Balzac ou Zola pendant l’été. Comme un concours du plus grand mangeur de saucisses.

Bien sûr, il y a aussi ceux qui sont fiers de n’avoir rien lu, « pas le temps de lire », et qui ont même parfois eu tellement de travail pendant l’été, car il faut relire les dossiers, préparer les rendez-vous ,analyser les rapports, et « faire les objectifs ». Ceux-là ne rigolent pas, au point de culpabiliser ceux qui ont pris le temps de se poser et de lire, comme de bons fainéants.

Et puis lire, des trucs pour le boulot, des rapports,des manuels techniques, des notes professionnelles, pourquoi pas, mais alors des romans !

Et pourtant, les romans aussi viennent nous inspirer, et nous faire découvrir d’autres monde, ou plutôt notre monde, mais dans des endroits où nous n’allons pas, avec des personnes que nous ne connaissons pas. C’est aussi le moyen de changer parfois notre perception du monde, et de développer la créativité et l’imagination. A l’heure où les talents de « story telling » sont clés pour les relations humaines, le roman est un guide et un professeur. Charles Danzig l’a si bien dit dans son livre (encore un), « Pourquoi lire ? ». 

Au point que certaines études font un lien entre la réussite professionnelle et la lecture de romans de fiction, comme dans cet article de Fastcompany.

Selon Michael Benveniste, professeur cité dans cet article, la lecture de fictions améliore nos capacités de raisonnement et de logique. «La fiction offre un espace pour spéculer sur le rôle constitutif que les valeurs 'floues' - comme les croyances, les normes et les expériences – jouent dans des contextes sociaux", explique-t-il. Un psychologue, Raymond Mar, indique aussi que lire l’histoire d’un personnage et s’identifier à lui, nous aide à faire preuve de plus d’empathie dans la vie réelle.

Une autre étude citée nous apprend que lire pendant 6 minutes nous permet de diminuer de 68% notre taux de stress, abaisser notre fréquence cardiaque, et atténuer la tension des muscles. Ce serait mieux que d’écouter de la musique ou de boire une tasse de thé.

Lire est aussi une façon de façonner nos rôles modèles ; la lecture des descriptions des personnages influence notre personnalité et nos comportements.

Alors, bon, mais là c’est la rentrée ; Au boulot ! On range les livres…ou pas ?

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