Instinct ou efficacité ?
23 septembre 2018
Diriger, décider, c'est réunir des données, des trucs rationnels, bien concrets, ou bien c'est utiliser l'intuition, l'instinct?
Forcément un peu des deux, non ?
Mais quand les deux visions s'opposent, ça crée parfois des conflits, des incompréhensions, des ruptures.
Il y en avait une au grand jour des médias cette semaine.
Pour le premier, qui a décidé de quitter son poste auprès d'un dirigeant, c'est ce qu'il appelle une "inquiétude" : " J'ai fait part, à de multiples reprises, de mon inquiétude face à une certaine inconstance et à une manière de gouverner à l'instinct". Parce que lui, ce qu'il veut c'est " de l'efficacité et du sérieux". Oui, on l'a compris.
Et puis, pour lui répondre, par média interposé, le dirigeant en cause, réplique que l'instinct, c'est justement ce qui fait la différence entre un leader et les autres : " L'instinct politique se forme à partir des connaissances sur différents sujets, de son ouverture au monde des idées, de ses rencontres avec des intellectuels, des artistes ou des personnes dans la rue. Il faut lire beaucoup, se documenter. Heureusement que l'on a cette valeur ajoutée, sinon un fonctionnaire pourrait très bien faire notre job. On se doit de sentir les choses".
Lui, c'est Bruno Julliard, premier adjoint à la maire de Paris, qui a annoncé a grands fracas sa démission dans Le Monde du 18 septembre; l'autre, c'est la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui a répliqué dans Le Figaro du lendemain.
Querelle de mots ou vraie opposition sur la méthode? des rencontres avec des personnes dans la rue, et ce pauvre adjoint qui se sent mal écouté. Ce sentiment de "solitude". Anne Hidalgo le reprend dans un nouvel entretien au Monde de dimanche 23 septembre : "Quand je me sens seule, j'ai la chance de pouvoir me ressourcer auprès des parisiens et des parisiennes".
Alors, être efficace par instinct? ou non ? Pour trouver son chemin dans le labyrinthe des chemins possibles.
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