Smart city : La ville gérée par les citoyens
19 novembre 2016
J'étais cette semaine au Smart City Expo World Congress à Barcelone. C'est une manifestation qui existe depuis 2011 et vise à montrer et débattre des meilleures expériences de "Smart city".
C'est quoi une "Smart City" ? Une ville intelligente...Mais existe-t-il des "villes bêtes" ?
en fait n'importe qui ne peut pas se déclarer "Smart City" comme ça; l'appellation fait l'objet depuis 2014 d'une norme (eh oui !) ISO 37120:2014 qui permet de certifier qu’une ville est intelligente selon une centaine d’indicateurs, incluant notamment la gestion de la mobilité, de l’économie, du mode de vie et de l’implication des habitants.
Le thème de cette année était : " cities for citizens". Car il ne s'agit plus de parler de concevoir les villes pour les citoyens, mais par les citoyens. Les technologies nous permettent aujourd'hui de faire fonctionner une démocratie de gestion de la ville par les citoyens eux-mêmes. D'où toutes les applications proposées par des start up pour permettre aux villes de consulter les citoyens, de les faire dialoguer entre eux. Mais ce n'est pas l'outil qui rend la ville plus démocratique dans sa gestion. C'est forcément d'abord une question d'état d'esprit.
Peter Baeck, Head of collaborative economy research de NESTA a notamment apporté son témoignage.
. NESTA (National endowment for Science Technology and the Arts) est à l'origine une dotation publique anglaise crée en 1998 pour promouvoir les projets d'innovation, de développement des talents et de créativité. En 2012 cette organisation se transforme en fondation financée par des donateurs volontaires et prend une dimension mondiale.
Les projets d'aujourd'hui portent notamment sur les initiatives de ce que l'on appelle "Digital Social Innovation" (DSI). visant à développer l'innovation par les citoyens. Tous les projets peuvent être suivis en accès libre sur leur site.
Parmi les initiatives qui vont dans ce sens de l'appropriation de la ville et de l'innovation par les citoyens : les Fab Labs et Fab Cities. Ce sont des plateformes ouvertes pour être utilisées librement pour fabriquer des produits, sa nourriture, son énergie.
Autre intervention remarquée, celle de David Bollier qui a traité du sujet : " The city as a commons". La ville comme un bien commun. David est un activist qui nous invite à prendre en main nous-mêmes la gestion de ce bien commun qui est notre ville. On peut le suivre sur son blog. Avec lui, il ne s'agit pas de monter des "partenariats Public-Privé" mais des " Public-Common Partnership". Avec ces approches, et tout ce qu permet la technologie, on se prend à imaginer une ville gérée par ses citoyens, et débarrassée de tous les fonctionnaires qui encombrent les administrations municipales.
De bonnes perspectives et des sujets à explorer pour imaginer de telles smart cities...
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