La course cycliste et le banquet
13 septembre 2015
L'été n'est pas complètement fini; Alors je le termine avec "L'immortalité" de Milan Kundera (ma série de l'été).
Encore un roman impossible à raconter, des histoires qui se mélangent; c'est la signature Kundera. Et il s'en explique via ses personnages. L'occasion de métaphores inspirantes.
" Je regrette que que presque tous les romans écrits à ce jour soient trop obéissants à la règle de l'unité d'action. Je veux dire qu'ils sont tous fondés sur un seul enchaînement causal d'actions et d’événements. Ces romans ressemblent à une rue étroite, le long de laquelle on pourchasse les personnages à coup de fouet. La tension dramatique, c'est la véritable malédiction du roman parce qu'elle transforme tout, même les plus belles pages, même les scènes et les observations les plus surprenantes, en une simple étape menant au dénouement final, où se concentre le sens de tout ce qui précède. Dévoré par le feu de sa propre tension, le roman se consume comme un feu de paille."
Le roman qu'aime Kundera est tout autre :
" Le roman ne doit pas ressembler à une course cycliste, mais à un banquet où l'on passe quantité de plats."
Alors, avec Kundera, et d'autres, savourons ces romans, comme la vie, qui ne sont pas ces "romans trop obéissants", "où l'on pourchasse les personnages à coup de fouet", mais ces banquets avec quantité de plats qui vont nourrir notre imagination.
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