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L'escalator en panne

Le magasin est encore en vie

MagasinEn ce temps où tout le monde s'extasie devant le "Digitââââllll", où parler de révolution, c'est parler de révolution numérique, on pourrait se demander si il y a encore de l'avenir pour le commerce physique et notre bon vieux magasin. Il suffit de se promener dans Paris en ce moment pour se convaincre que le magasin n'est pas encore mort. 

Même si certains reviennent de loin; comme la FNAC par exemple. Un an aprés son introduction en Bourse, c'est plutôt un succès. Et son PDG Alexandre Bompard, énarque et inspecteur des finances, aux commandes depuis 2011, peut se féliciter, pour la première fois depuis longtemps, d'une augmentation du chiffre d'affaires en France au troisième trimestre 2014. Il joue gros pour les fêtes de fin d'année, cette pèriode correspondant à 20% des ventes de l'année. 

Alors, comment s'y prend-t-il ? 

Il se confiait le mois dernier aux journalistes des Echos, et ses propos nous révèlent quelques secrets et initiatives dont on peut tirer leçon.

Pour lui, " l'avenir n'est ni dans le déclin inéluctable du commerce physique, ni dans le triomphe exclusif de l'e-commerce". Le commerce de demain sera quelque chose d'hybride quicombine du physique et du virtuel; c'est ce que l'on appelle du nouveau mot d' "omnicanal". Tout le monde en parle, y compris les banques. Ce sera le sujet d'investissement de l'année à venir, car cela nécéssite de modifier les systèmes d'information, la logistique. On commence sur internet, et on vient chercher en magasin. Où bien l'inverse : à la FNAC, on vous propose de chercher sur internet avec le vendeur le produit que l'on ne trouve pas en magasin, et de se le faire livrer chez soi. Voilà les nouvelles façons de consommer. 

Pour cela la FNAC a lancé un programme de formation des vendeurs, pour les transformer : ils doivent devenir, dixit Alexandre Bompard,  " le trait d'union entre entre nos commerces physiques et le digital". Cela passe aussi par le changement des systèmes de rémunérations variables : les vendeurs sont maintenant intéréssés aussi sur les ventes via internet, alors qu'il avaient tendance à les considérer comme des concurrents auparavant. Selon Alexandre Bompard, " aujourd'hui, 35% des ventes sur Fnac.com sont reliés d'une façon ou d'une autre au magasin". 

Forcément il est positif sur l'ouverture des magasins le dimanche (débat du moment avec la loi Macron), rappelant que " 25% des ventes d'Amazon se font le dimanche". Et il argumente avec les chiffres :

" Le bricolage et l'ameublement, qui ne subissent qu'à la marge la concurrence de l'e-commerce - 3% à peine pour le bricolage - sont autorisés à ouvrir le dimanche et pas le secteur de vente de biens culturels."

Enfin, il porte une appréciation sur la musique, qui tranche avec les idées reçues :Oui, le CD a reculé dans les ventes, mais il représente encore 75% des revenus d'achats de musique ! Et à ce jour aucune offre digitale n'a démontré qu'elle était un relais de croissance solide. Le téléchargement payant est en baisse, et la croissance du streaming est portée par des modèles financés par la publicité, ou des opérateurs de téléphonie, et ne permet pas une rémunération suffisante des acteurs de la filière.

Et puis, constat pour les fêtes: le livre est encore cette année le premier cadeau des français.

Alors, avec ces considérations, on se dit que le magasin n'est vraiment pas mort, à la fnac ou ailleurs.

Une bonne nouvelle, non?

Et c'est vrai que j'aime bien offrir des livres, pas vous?

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