Comment penser la disruption...et la faire ?
03 août 2014
Vous devez connaître comme moi ces personnes dont on dit qu ' "elles ont plein d'idées"...On en trouve même dans les entreprises, et pas que les start-up. Quand on parle d'innovation et de rupture à ces personnes, elles vous répondent que les idées, c'est bon ,elles les ont, mais maintenant leur problème, c'est l'éxécution..
Pas si sûr.
Car ces idées, où sont-elles finalement? Dans la tête de quelques personnes, et même de personnes qui n'osent pas en parler (ça doit être une bêtise !). Ou bien elles circulent dans les conversations, dans les cafétarias, mais on n'en fait pas grand chose...Ce que ces personnes appellent des "idées" ne sont en fait rien d'exploitable et d'utile pour en tirer de vrais "solutions" et de réels business. On lance bien sûr des initiatives, grâce à ces personnes qui ont plein d'idées, mais ce n'est pas comme ça que l'on crée une entreprise que l'on pourrait qualifier d'innovante.
Alors on fait comment si on cherche les ruptures, les "disruptions" qui vont faire la différence.
J'ai trouvé plein d'idées (Ah, Ah) dans le petit manuel de Luke Williams, " Disrupt - Think the Unthinkable to spark transformation".
Pour Luke Williams, tout commence par des hypothèses de rupture, et non par des idées, et encore moins par "un problème" ( c'est le truc en ce moment, de dire que pour trouver des idées qui marchent il faut chercher les problèmes..) : en fait, parfois, ce sont des aspects d'une situation qui marchent trés bien, mais qu'on ne pense pas à challenger, qui peuvent créer la disruption, et des opportunités riches pour l'innovation. C'est pourquoi on commence par cette phase de recherche d'hypothèses de disruption, celle qui va aller traquer les "clichés", les habitudes qu'on n'ose plus remettre en cause.
Tiens par exemple : le chaussettes : et si (on commence toujours pas "et si"..) elles étaient dépareillées; et si elles se vendaient par trois au lieu de deux...des trucs sans aucun sens, n'est-ce pas?
Puis Luke Williams déroule : ce sont les hypothèses qui donnent les observations (on observe pour confirmer les hypothèses, ou bien les abandonner), puis les observations donnent les intuitions ( "insight"), puis ces "insight" donnent des opportunités, puis ces opportunités donnent des...idées. Puis les idées débouchent sur des "solutions".
Mais pour que les "idées" soient vraiment des idées, Luke nous dit de les formaliser, de les répertorier ( et non seulement de clamer aue l'on a "plein d'idées"..); Pour cela il faut leur donner :
- un nom : un nom qui marque l'idée; par exemple Blackberry, Paypal, Fedex,...vous voyez le genre..Qui fait ça?
- une description: une seule phrase; qui dit QUOI, POUR QUI, POURQUOI (bénéfice de l'idée), COMMENT ce bénéfice est délivré?
- Ce qui rend DIFFERENT : faut bien cibler,
- VISUALISER : comment ça marche? un dessin? une photo? quelque chose pour VOIR l'idée : on retrouve cette composante importante de l'innovation, le DESIGN.
Tout le process a l'air simple il suffit de le suivre pas à pas pour mettre en oeuvre la disruption.
Tiens, cette histoire de chaussettes dépareillées, qui se vendent par trois... : LITTLE MISS MATCHED !
Un concepteur de chaussettes dépareillées qui se vendent par trois, pour les petites filles de 8 à 14 ans(encore une des phases de la méthode de Luke Williams : bien vérifier que le produit est accepté par la cilble des clients); et puis les mamans s'y sont mises; et puis la gamme s'est étendue, et puis maintenant il y a aussi pour les hommes, et puis les boutiques fleurissent, les accords de distribution arrivent, etc... Et les investisseurs s'y intéressent.
Alors pour disrupter, il suffit parfois de regarder les pieds des petites filles....
C'est simple non ?
D'ailleurs cette méthode s'applique aussi quand on cherche à améliorer un process ou une organisation : on commence par les hypothèses et les insights; puis on trouve les idées et solutions.
Commentaires