Economie du mouvement
20 juillet 2014
Aprés le "séminaire" du gouvernement, c'est Jean-Pisani-Ferry, commissaire général à la stratégie et à la prospective, qui soumet son rapport sur " la France dans 10 ans". On en a vite oublié le contenu : quelques interviews, et terminé. Pas sûr que les propositions intéressent vraiment le Président de la République ou son Premier Ministre.
Un concept peut retenir notre attention, celui de : l'économie du mouvement.
On n'est pas sûr du tout que la croissance va revenir comme ça. Certains pensent que le ralentissement de l'économie en Occident, aux Etats-Unis et en Europe, sera durable; d'autres voient une vague d'innovations portées par la révolution numérique. Mais d'autres doutent que, si les innovations se réduisent à la production de jeux pour smartphones et à "candy crush", cela provoque une réelle poussée de croissance. Jean-Pisani-Ferry s'en tient à une croissance de 1,5% par an.
Il relève également que, en France, du fait de notre population d'ingénieurs, on a une culture de l'innovation radicale; on aime moins le "progrès incrémental" qui est plus apprécié en Allemagne. Et, notre culture sociale est celle de la stabilité : on n'aime pas trop changer...
C'est pourquoi il pense que, pour s'en sortir, il nous faut définir une "économie du mouvement".
C'est quoi une économie du mouvement?
Les réformes en France sont toujours des réformes qui limitent leur ambition à ce qui est jugé accceptable par la population à ce moment; résultat : aprés chaque réforme, on attend la suivante. Et donc les comportements ne changent pas. Le mouvement viendra peut-être des nouvelles générations. Jean-Pisani-Ferry fait observer que 40% des 30-34 ans ont reçu une formation supérieure, alors ce n'est le cas que de moins de 20% des 55-64 ans.
L'économie du mouvement, c'est celle qui va faire émerger plus de PME innovantes, qui va investir dans la Recherche et Développement, qui va faire sortir aussi des entreprises de taille intermédiaires.
Pas faicile dans un pays où les français, selon Jean-Pisani-ferry, ne "croient plus à la croissance" : d'ailleurs les trentenaires d'aujourd'hui n'ont jamais connu la croissance depuis qu'ils travaillent.
Tout ça, on l'a déjà lu et entendu de nombreuses fois. Mais on n' a pas encore vu beaucoup de propositions pour vraiment aider cette économie du mouvement : les seuils sociaux qui font peur aux entreprises intermédiaires, les rigidités salariales, tout ça subsiste. Et puis ce CICE, qui a permi de réduire les charges des entreprises en 2013, on va bientôt l'avoir oublié, et on va redevenir comme avant.
Alors, pour l'économie du mouvement, il reste toujours les mêmes : les entrepreneurs, ceux qui veulent oser, qui arrêtent ce qui ne marche pas, qui essayent toujours, prennent les risques,...Les entrepreneurs.
Ceux-là n'ont pas besoin du rapport de Jean-Pisani-ferry pour se motiver.
Mais alors, ce rapport su la France en 2025, il sert à quoi, à qui, finalement?
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