Un compte rendu à 100.000
18 mai 2014
Necker, c'est le ministre des Finances de Louis XVI qui succède à Turgot, le réformiste qui s'est mis tout le monde à dos, dont j'ai parlé ICI. Necker, c'est un autre style : le banquier suisse qui veut convaincre par sa vertu, y aller prudemment. Pour lui il suffit d'y croire et de bien expliquer pour convaincre
Il y croit tellement qu'il publie en 1781 un " Compte rendu au roi" ,qu'il fait approuver par le Roi (qui l'apprécie moyennement néanmoins). Etrange compte rendu où il va détailler tous les comptes de l'Etat, les expliquer, en vantant au passage son action au poste de ministre des Finances.
Ce qui est impressionnant, c'est le tirage : au total plus de 100.000 exemplaires, soit, selon Ghislain de Diesbach, dont je lis le " Necker ou la faillite de la vertu", " chiffre jamais réalisé par aucun livre jusqu'alors, la Bible exceptée"
L'ouvrage permet de détailler les comptes de l'Etat, une sorte de cour des comptes avant l'heure, mais préparée pour vanter Necker lui-même.
Transparence, explication, voilà qui plaît au peuple.
Au peuple, mais moins au Roi Louis XVI, qui virera Necker peu de temps aprés...
Le compte rendu de Necker aux 100.000 exemplaires vendus ( et Necker précisera que "le produit de la vente est destiné à soulager les malheureux qui trouveront un adoucissement à leur misère dans le tableau des finances de l'Etat") pourrait-il être un modèle pour les dirigeants, d'entreprise, ou de l'Etat, d'aujourd'hui ?
Vaut-il mieux être Necker ou Louis XVI ?
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