L'état d'esprit Big Data : Inrix
16 mars 2014
Dans la chaîne de valeur du Big Data il y a ceux qui possèdent les fameuses données (et qui ne savent pas toujours quoi en faire), ceux qui savent les exploiter (ils connaissent les modèles statistiques notamment).
Mais il y a aussi une catégorie de personnes dont parlent Viktor Mayer-Schônberger et Kenneth Cukier dans leur ouvrage ("Big Data : a revolution that will transform how we live, work and think") : ce sont les personnes qui ont le "mindset" (l'état d'esprit) Big Data. Ce sont des entrepreneurs ou des consultants; ils n'ont pas les données, ni les compétences techniques pour faire les calculs, mais ils devinnent les usages et les business models qui vont permettre de transformer ces "Big Data" en "Big Business".
Les auteurs prédisent que les compétences, aujourd'hui trés recherchées, en management des bases de données, "datascience", "analytics", "machine-learning algorythms",vont trés vite se banaliser, au fur et à mesure que les outils s'améliorent et deviennent plus faciles à utiliser. Par contre, ce qui va vraiment faire la différence, et capturer de plus en plus de valeur, c'est ce fameux "Big Data mindset". Et aussi les "intermédiaires" : ceux qui sauront collecter les données de diverses sources et les faire parler, pour en faire des choses innovantes.
Un exemple : Inrix
Cette entreprise analyse les traffics routiers. Elle utilise des données de géolocalisation en temps réel à partir des données de plus de 100 millions de véhicules en Amérique du Nord et en Europe, venant de BMW, Ford, Toyota, mais aussi des taxis, des voitures de livraisons,...Sont également utilisées des données provenant des mobiles des automobilistes individuels (l'application Iphone est gratuite : l'automobiliste obtient des informations sur le traffic; en retour Inrix récupère ses coordonnées).
Mais ce n'est pas tout : Inrix utilise aussi des données sur la météo, l'historique du traffic, les évènements locaux, pour affiner encore son système de prévisions.
En collectant des données de firmes automobiles concurrentes, Inrix peut offrir un produit qu'aucune de ces firmes ne pourrait produire elle-même avec autant de fiabilité.De plus, ces firmes automobiles n'ont pas non plus forcément les compétences; d'où leur intérêt à fournir les données à un tiers, qui fournit ainsi un produit utile pour les gestionnaires de flottes, les gouvernements, les collectivités locales, mairies, les systèmes de navigation.
Mais les usages vont encore plus loin, la seule limite étant l'imagination : les analyses de traffic de Inrix servent aussi à mesurer la santé de l'économie locale, en offrant des informations sur le chômage, les ventes dans les magasins, les activités de loisirs. Quand il y a moins de traffic sur une zone d'emploi, c'est une indication sur le taux d'emploi et d'activité.
Inrix est installée près de Seattle.
Reste à trouver ceux qui veulent faire la même histoire en France...
bienvenue aux "Big Data mindset".
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