Previous month:
novembre 2013
Next month:
janvier 2014

Partage

ShareAu moment de fermer 2013 pour ouvrir 2014, on peut essayer de choisir quelque chose qui aura marqué l'année écoulée.

Un des concepts qui monte, et dont on va sûrement continuer à parler, c'est "l'économie collaborative".

Ne me dîtes-pas que vous ne voyez pas à quoi ça correspond...

Car cette histoire de collaboratif, de partage, on voit ça partout. A Paris, on est gâtés, on a "Autolib", "Vélib", on partage les autos et les vélos. On nous promet pour bientôt le "Scootlib"..

Mais on a aussi vu le co-voiturage, avec "Bla-Bla Car". Le partage de logements (Airbnb") ou juste un canapé ("Couchsurfing"), d'outils pour faire des travaux, 

Et on a aussi les lieux de "co-working", des espaces de travail mis en commun.

Il y a même eu un festival à Paris, le "Ouishare Fest", et une nouvelle session est déjà programmée pour 2014.

On y trouve de tout : achats groupés de fruits et légumes,trocs de compétences (je t'aides en compta, tu m'aides en informatique), réseaux d'entr'aide. Il y a même des systèmes de monnaies spécifiques, comme l'Eusko au pays basque, ou la luciole en Ardèche.

On pourrait se contenter d'en sourire...Aprés tout, dans nos entreprises, dans le vrai monde du "Business", ces trucs d'illuminés et de marginaux, ça ne nous concerne pas...

Pas si sûr.

Car, au-delà des expériences et comportements parfois farfelus, c'est peut-être une tendance plus importante qui est en train de se développer : celle de l'ouverture, des systèmes de consommation où l'on ne veut plus posséder (une voiture, un ordinateur, une usine, ..) mais où l'on préfère acheter l'usage, le service, et uniquement pour le moment où l'on consomme. Michelin l'a compris en proposant des contrats aux transporteurs pour leur facturer des kilomètres plutôt que des pneus (on appelle ça "l'économie de fonctionnalité").

Cela atteint aussi les Directions de l'Innovation et de la Recherche et Développement : l'"Open Innovation", c'est ouvrir aux partenaires extérieurs, à ne pas s'enfermer dans les développements purements internes, protégés par les brevets, mais au contraire à aller chercher les start-up qui vont apporter les idées et les procédés aux équipes des grands groupes, les consultants qui vont mettre en place les liens, les interfaces, les équipes Projets ouvertes, qui se mettront en place en transversal, interentreprises. 

Aussi dans l'écosystème : les freelance, les associations, les coopératives (il y en a de plus en plus dans les les créations d'entreprises). Des plate-forme d'échanges, de mise en relation, de consultation d'experts, d'échanges de ressources, se créent tous les jours.

Des communautés se mettent en place, pour partager une même vision du monde, de l'économie, de la liberté. Et créer un système d'échanges de services et de ressources.

Même dans nos entreprises, en interne, ces systèmes de partage devraient nous inspirer de nouveaux modes d'organisation. Les systèmes avec les Directions et les "baronnies", les "silos", les chefs qui font un peu trop les chefs, on sent bien que ça risque de craquer : soit on n'en voudra plus, soit ça ne marchera plus, ou les deux. Les échanges et les expérimentations entre pairs, sans passer par tous les comités de "validation" ou de "pilotage", vont se développer de plus en plus.Et on ne fera plus la différence entre les collaborateurs internes et les participants externes.

Et puis, en échangeant, en partageant, on gaspille moins, on protège la planète; ça tombe bien. Jacques Attali a même fait un rapport pour François Hollande, sur ce concept d' "économie positive".L'idée de départ, c'est de "redonner la priorité au temps long" (tiens, comme lui). On ne sait pas encore trop ce qu'il en a fait, mais bon...les citoyens et les innovateurs de nos entreprises peuvent déjà s'en inspirer.

Cette économie du partage, de l'échange, de l'usage, des communautés, de l'entr'aide...Et si elle venait bousculer les modèles établis, les positions qui ont l'air tellement solides, les modèles économiques qui prennent tout d'un coup un "coup de vieux".

Et si c'était une chance et une opportunité pour de nouvelles initiatives, dans tous les secteurs et tous les métiers...

De quoi innover en 2014, non ? On y va ?


Temps long

LongtermeNos problèmes viennent-ils du fait que l'on se concentre trop sur le court terme, et pas assez sur le long terme ? Cette obsession de l'instant, des résultats, nous éloigne-t-elle d'une réflexion sur la vision, la stratégie?

Je découvre que c'est ce que pense Augustin de Romanet, ex dirigeant de la Caisse des dépôts de 2007 à 2012, et aujourd'hui PDG d'Aéroports de Paris.Je lis  son livre paru en décembre 2012, "NON aux 30 douloureuses : L'Etat n'a pas de temps à perdre". C'était juste avant sa nomination à la tête d'Aéroports de Paris. 

Pour lui," le présent est "asphyxiant", nous vivons trop dans l'urgence, et il est temps de "réinscrire notre génération dans le temps long". Il faut ainsi "réinventer le sens du long terme".

Comment ne pas le suivre lorsqu'il met le doigt sur notre manque de repères pour construire l'avenir?

" Avec la République tchèque, la France est le pays d'Europe qui compte le plus d'athées. Les personnes se déclarant "sans religion" sont passées entre 1981 et 2008 de 27% à 50%, tandis qu'elles n'étaient plus que 42% à se dire catholiques en 2008 contre 70% en 1981".

La quête de sens a laissé la place à l'accomplissement de Soi, l'individualisme. La quête de vérité, c'est trop fatigant; il vaut mieux se contenter de bien vivre, d'être heureux. Voilà comment Augustin de Romanet voit ses contemporains.

Nous sommes entre deux : les repères du christianisme disparaissent, et la "nouvelle sagesse", que certains appellent, tarde à se préciser.

Retrouver une vision long terme: joli programme, et bon sujet pour  ce serviteur de l'Etat à vocation libérale (il préfère l'Etat stratège à un Etat "prestataire de services publics" qu'il gère mal).


Entr'aide

EntraideS'entr'aider entre collègues, chercher à aider les autres, est-ce un critère d'efficacité et de performance pour l'entreprise? 

On aurait tendance à dire plutôt oui; considérant que cela est la preuve d'un bon travail d'équipe.

Mais on peut aussi se dire que des collaborateurs qui demandent un peu trop souvent de l'aide autour d'eux manquent d'autonomie, de leadership, etc...Et que ce n'est pas bon signe pour une entreprise conquérante et prenant des risques.

Et puis il y a des personnes qui se font repérer : on leur demande de l'aide, et elles nous envoient balader, genre "débrouille toi ! "..bon, quand on les rencontre, celles-là, on n'y revient pas deux fois...on les a repérées comme pas du tout coopératives. Et dans notre entreprise, on distingue bien vite celles à qui on peut toujours demander un service, et celles que l'on va finir par étiqueter comme "égoïstes".

Pourtant, ce n'est pas parce que l'on vous a refusé une aide ou une faveur que l'on refusera aussi la fois suivante; cela peut même être l'inverse. C'est ce que révèle une expérience faite par un chercheur de Stanford, Daniel A. Newark, rapportée dans le dernier numéro de HBR (décembre 2013), et ICI.

L'enquête a consisté à demander à des étudiants sur le campus de Stanford : " Voulez-vous répondre à une courte enquête ?", puis  une deuxième question " voulez-vous poster une lettre pour moi ? ". 

Résultat : 43% de ceux qui ont répondu NON à la première sollicitation (répondre à l'enquête) ont quand même répondu OUI à la seconde question (poster une lettre). 

On peut même se dire que celui qui a dit non une première fois aura plutôt envie d'aider la fois suivante, surtout si l'engagement est moins important (c'est plus rapide de poster une lettre que de rester un quart d'heure à répondre à une enquête). 

Conclusion optimiste : ça vaut la peine d'être persévérant avec les personnes qui nous ont dit "NON"; plus on leur demandera, plus les chances d'avoir un "OUI" risquent de s'accroître. Cela peut même devenir une technique : on commence par demander plus pour pouvoir ensuite dans la deuxième demande, demander moins en étant plus sûr d'obtenir une réponse positive..

Et on imagine bien toutes les situations où l'on peut utiliser ce genre de démarche.

Bon, ça donne envie d'essayer, non ?

Et peut-être que ça marche aussi pour les cadeaux de Noël ? Les enfants l'ont bien compris...

 


Être devant

Y_a_t_il_un_pilote_dans_l_avion_02_cabineJ'ai lu ICI que c'est une expression des pilotes de ligne : Être "devant l'avion". Il s'agit pour l'équipage d'être dans l'anticipation plutôt que d'agir dans la précipitation. Cela consiste à évaluer les menaces, les erreurs potentielles que l'on pourrait commettre. Cela n'a rien à voir avec la prévision, car nous agissons, nous le savons, dans l'incertitude; cela correspond plutôt à ce que les auteurs de cet article (un pilote de ligne - Jerôme Schimpff- et un économiste - Nicolas Bouzou) appellent " un état de vigilance permanente". Si l'on transpose ce concept à la direction eu au management de l'entreprise, cela correspondrait à "être devant l'entreprise". 

Cela va correspondre à quelque chose qui ressemble, je trouve, aux approches par le "scenario planning" dont j'ai souvent parlé ici, à retrouver ICI, et que je retrouve en lisant cet article.

Mais cette expression "être devant", c'est aussi, peut-être, un message, paradoxalement, d'humilité : en étant "devant" son entreprise, son équipe, ses collaborateurs, nous cherchons à comprendre "quelles erreurs nous pourrions faire", et donc nous sommes en conscience, en responsabilité. Trés différent d'une approche de matamore, sûr de lui, prêt à faire les pires bêtises et à commettre les erreurs sans consulter personne, sans écouter les autres, sans douter. "être devant", c'est peut-être finalement être dans l'écoute. Comme tendre l'oreille, et interroger son intuition.

"Être devant", ce n'est pas un message pour se croire meilleur que tout le monde, c'est plutôt, tel que l'on comprend le message du pilote de ligne, réduire le taux de défaillance d'entreprises comme on réduit le taux des accidents dans le transport aérien en apportant cette vigilance à nos comportements et décisions.


Qu'est ce qui rend Smart les Smart Cities?

FriendsLes "Smart Cities", ce sont les villes du futur, les villes intelligentes.

Celles qui vont permettre de faire émerger et se développer l'économie créative.

Mais qu'est-ce qui rend les villes si intelligentes? Les buildings, les infrastructures, les moyens de transports, les cafés?

La réponse est ailleurs...

C'est le sujet de la chronique du mois sur "Envie d'Entreprendre", ICI.

Soyons Smart pour nous y rendre ...