Esprit Start-Up es-tu là ?
15 octobre 2013
Preuve que les entrepreneurs font envie, quand une grande entreprise veut imaginer un nouveau développement, une diversification, j'entend souvent les dirigeants et chefs de projet dire : " ce que l'on voudrait, c'est lancer cette initiative avec un esprit start-up". La plupart du temps ceux qui parlent ainsi n'ont jamais vu de près à quoi ressemble réllement une start-up; ils ne savent même pas trés bien de quoi il s'agit.
Car une start-up n'est pas assimilable à une petite entreprise; nombreuses entreprises de petite taille sont exactement indentiques à des entreprises plus grosses, avec le même modèle, et parfois les mêmes problèmes de manque de souplesse, de bureaucratie, d'excès de contrôle, que des grosses. Il n'y a pas de taille réservée aux erreurs de management..
.D'ailleurs certaines petites entreprises sont fières de mettre en place des procédures dont elles croient qu'elle leur permettent de ressembler à "une boîte normale", ne se rendant même pas compte qu'elles ne font que s'encombrer de pratiques qui précisément empêchent les grosses entreprises d'être agiles.La croyance, c'est qu'avec des "comités", des " procédures de décisions" en tous genres, on va régenter de manière rationnelle le fonctionnement de l'entreprise; alors que le plus souvent on va la paralyser, et décourager toute tentative d'initiative un tant soit peu créative et originale. L'entreprise prend alors l'allure d'un petit vieux avec une tête de jeune...
Bon, mais alors, si on veut cet "esprit start-up" on fait quoi ?
Pour s'y repérer, le mieux est de faire l'inverse de ce que font les grandes entreprises, ou les petites qui veulent jouer aux grandes,.
Deux idées, parmi celles qui font le plus suffoquer les dirigeants de grands groupes :
L'ouverture au lieu du secret
Dans un projet nouveau la plupart pensent que le point important c'est le secret, les accords de confidentilaité, les noms de code, comme dans un roman d'espionnage..
Dans le monde start-up, ce qui compte c'est le réseau, les contacts, les communautés, la co-entreprise. l'open innovation. Dans un principe d'échanges, ce qui est valorisé, c'est la confiance. Le principe du "Give & Take". Forcément dans les Directions juridiques des groupes on rigole de cette naïveté; et on pousse à tout blinder, à contractualiser, à faire des appels d'offres pour tout; bref on enchaîne tout, et ça n'avance pas.
L'équipe au lieu des moyens et des process
Pour bien innover et développer les projets, il faut des moyens, des process, de l'organisation. Les grandes entreprises adorent ça. On nomme d'abord un Directeur de l'Innovation, et un Directeur de la Stratégie, et un Directeur de la Recherche et Développement, et pourquoi pas un Directeur de l'Open Innovation. On va rédiger les chartes de responsabilités, désigner les comités qui prendront les décisions. Ah, et il faut pas oublier le Directeur Financier, qui va surveiller de près les budgets, les business plans, les cash flows prévisionnels.
Dans l'esprit start-up, on pense que ce qui compte, c'est d'abord l'équipe : les talents, où qu'ils soinet, en interne, en externe, on rassemble, on fait travailler ensemble. Assembler les talents compte plus que de faire des notes d'organisation. On pense qu'il n'y a de bonnes idées et de bons projets qu'avec de bonnes équipes. Et faire en sorte que cette équipe apprenne dans l'action, en vrai, et pas sur les schémas de processus. C'est d'ailleurs comme ça que marche des évènements comme "Startup weekend" qui réunit des personnes qui veulent travailler sur des idées innovantes de création d'entreprise le temps d'un week-end.
Agir....vite
Oui, dans l'esprit start-up, ce qui compte, c'est START : pas trop de réunions, pas de bla bla; on fonce, on essaye, on teste, ça rate, on recommence; on échoue, on lance une autre idée; on réessaye. C'est sûr que ça change du comité stratégique où l'on discute, on pèse les études, on consulte des tas d'experts, et on n'avance pas...
Bon, alors "l'esprit start-up", on est prêt ? ou bien notre interlocuteur de la grande entreprise s'est déjà étouffé ?
L'esprit "Start-Up", c'est aussi l'implication de participants. Ils ont leurs propres idées qu'ils sont prêts à faire vivre quelque soit le coût. On ne peut pas forcer cet esprit comme on peut pas forcer la créativité. Mais on peut toujours essayer de créer les bons conditions pour lui permettre d'apparaître. Comme le fait Google avec leur "One day a week innovation" par exemple.
Rédigé par : Vitaliy | 16 octobre 2013 à 15:11
Mon ancien patron disait : je préfère prendre dix décisions par jour dont deux mauvaises qu'une seule par semaine, même si elle est toujours excellente.
Son entreprise a atteint en moins de 10 ans un CA de 600 M€.
Quand on parle d'esprit start-up il faut néanmoins être vigilant :
Certaines caractéristiques des jeunes pousses sont transférables dans des organisations plus importantes, et notamment la prise de risque, la rapidité de décision, la liberté d'initiative.
D'autres peuvent être des atouts dans une petite équipe et délétères dans une structure importante : le manque de communication formalisée, de clarté sur les responsabilité de chacun, l'importance données aux objectifs court-terme (qui permet d'aller chercher le prochain tour de table).
Rédigé par : Arnaud Neveu | 29 octobre 2013 à 11:44