Au-delà de tout
Hybrides

Histoires de passés

VoyagesHasard ou nécessité, chacun de nous est assigné à une place dans le temps, maintenant, et dans l'espace, ici, avec le loisir d'aller et venir dans celui-ci.

De tous temps, les hommes ont cherché à aller voir ce qui se passait ailleurs, dans l'espace, et aillaurs dans le temps, le passé, mais aussi le futur.

De tous temps, effectivement, comme nous permet de l'évoquer un article de Lucien Jerphagnon ( historien et philosophe) dans le recueil récemment paru, " Connais-toi toi-même", dont j'ai déjà parlé.

Dans l'espace, on pense aux récits de voyages, réels ou imaginaires, depuis Ulysse, et aussi à Marco Polo, et Tintin, et Jules Verne.

En ce qui concerne le temps, la relation a évolué...avec le temps.

Dans l'Antiquité, on s'intéresse au passé lointain, et même au "commencement". Et l'on va consigner les faits et gestes des chefs de guerre, des rois, des fondateurs. Lucien Jerphagnon évoque des noms connus, Thucydide, César, Tie-Live, Tacite, tous historiens du passé.

Au moyen âge, on sera toujours dans la tradition, le respect de ce qui s'est dit une fois, de la parole des morts.

La Renaissance, c'est Montaigne, qui ne quitte pas Plutarque, permettant de prtiquer " par le moyen des histoires, ces grandes âmes des meilleurs siècles".

Puis, changement de style avec le Siècle des Lumières : le passé, c'est l'obscurantisme, il faut s'en détacher pour courir vers le progrès. Du passé, il faut faire "table rase".

Mais c'est Renan qui écrit dans ses "souvenirs de jeunesse" : " Les vrais hommes de progrès sont ceux qui ont pour point de départ un respect profond du passé. Tout ce que nous faisons, tout ce que nous sommes, est l'aboutissement d'un travail séculaire".

Alors, l'histoire revient; on s'y intéresse de nouveau, autrement. On ne va plus seulement s'intéresser aux rois et aux puissants, mais aux gens ordinaires, aux petites histoires. Et on a aussi les romans historiques, les films historiques,...L'Histoire partout, on s'y intéresse.

Pourtant, nous fait remarquer Lucien Jerphagnon, est-ce que tout cela ne sombre pas aujourd'hui, à l'heure de la mondialisation, dans une vision du monde "partout pareil" ( on a tout à la télé chaque soir, et sur internet chaque seconde). Et concernant le temps, on relativise tout : ; toutes les époques se valent..

Pourtant, cet "espace temps" conditionne notre présence de soi à soi, et, notre "vision du monde". Ce "monde" n'est pas une "identité identique" que l'on regarderait différemment au cours des siècles, et que l'on connaîtrait un jour. Non, ce monde avec un grand M n'existe pas. Les visions changent avec l'espace et avec le temps. C'est pourquoi Lucien Jerphagnon nous invite à retrouver les historiens grecs et romains ( c'est son truc assuremment) pour, comme eux, " puiser des enseignements dans l'histoire". Ce sont ces hommes cultivés qui se diront "citoyens du monde".

Puiser dans le passé, et s'intéresser aux historiens de tous les temps, c'est aller chercher sa "présence au monde".

citons Lucien Jerphagnon :

" Dès les temps lointains, on cherchait dans la coïncidence avec le passé révolu quelque chose comme une intensification de sa présence au monde. L'étude de l'Antiquité avait commencé..dès l'Antiquité. A nous d'en prolonger la course et d'entrer ainsi, sinon dans l'Histoire, du moins dans l'histoire de l'Histoire".

Entrer dans l'histoire de l'Histoire, pour intensifier sa présence au monde : sage programme... 

 

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