Sommes-nous au régime présentiste?
Pour être innovant, faut-il faire le clown avec ses collègues au bureau?

La virevolte du royaume

16eme-siecleIl paraît que c'est pour "renouer avec l'opinion", que c'est le début de plusieurs visites en France, au contact des français. Cela a commencé à Dijon.

Oui, c'est la visite de deux jours, avec une nuit à la Préfecture, entamée par François Hollande hier et se terminant aujourd'hui à 18H.

C'est un bon truc ça le coup de la balade pour rencontrer les citoyens, ceux qu'il faut convaincre, lui il dit "délivrer un message de confiance".

Tiens, ça rappelle un grand tour de France resté célèbre, non pas celui de Sarkozy, mais celui du Roi Charles IX, alors âgé de 14 ans (qui vient donc d'être tout juste majeur, car c'était l'âge à cette époque), avec sa mère Catherine de Médicis de janvier 1564 à mai 1566 : oui, à cette époque c'était pas deux jours, mais deux...ANS !

On en trouve le récit ici, et aussi dans une biographie de Henri III par Michel Pernot qui vient d'être publiée.

Les circonstances sont intéressantes à comparer : ce tour de France se situe en plein dans les guerres de Religion qui empoisonnent la France, et font s'affronter en permanence les catholiques et les protestants. La première guerre de Religion vient de s'achever; la Reine Catherine de Médicis organise ce grand tour (4000 kms quand même!), avec ses deux fils, le Roi Charles IX, et son jeune frère plus jeune d'un an, le duc d'Orléans, futur Henri III.

La vision à ce moment, face aux affrontements, est guidée par une philosophie "néoplatonicienne" qui cherche à rétablir l'Unité, l'harmonie, l'Un dans le multiple.

Alors ce tour de France, il ne passe pas inaperçu,15 000 personnes en font partie, autant de chevaux et de mulets. A chaque étape, le Roi loge dans l'hôtel du plus riche bourgeois (celui-ci devant laisser son logis et aller dormir ailleurs pendant ce temps). L'objectif est de "restaurer l'autorité royale", et réconcilier les protestants et les catholiques.

C'est Catherine de Médicis qui mène l'affaire, sous les yeux de ses fils : Michel Pernot décrit comment "elle s'efforce de persuader les catholiques d'accepter la présence à leurs côtés des mal sentants de la foi et de convaincre les fidèles du pur Evangile de tolérer l'existence de papistes idolatres. Là où les huguenots l'ont éradiqué par la violence, elle restaure le catholicisme. Partout où les catholiques sont les plus forts, elle protège les protestants".

Ce tour fini (il est même passé par Dijon, tiens, du 22 au 27 mai 1564), les guerres reprennent de plus belle, se succédant. Et on connaît l'apothéose, le massacre de la Saint Barthélémy, en 1572; le Roi Charles IX ne s'en remettra pas et meurt en 1574.

Ce tour de France a aussi été appelé la "virevolte" du royaume.

tiens, ça s'est passé comment la virevolte des 11 et 12 mars 2013 ? Pas terrible apparemment.

Aïe ! Pas sûr que ça continue alors?

Des "virevoltes" comme ça y en a plein dans nos entreprises aussi, non? Ce côté déplacement en grandes pompes pour "visiter" le peuple, les collaborateurs, les usines, etc...Pour "rétablir...l'Autorité, la confiance, le contact...n'importe quel mot fera l'affaire.

Quel dirigeant ne s'est pas pris un jour pour Catherine de Médicis ou Charles IX ?

La virevolte , ça ne se démode jamais finalement.

On a juste réduit les moyens; 15 000 personnes pour accompagner, ça ferait peut-être un peu beaucoup quand même...

Mais probablement que certans en rêveraient malgré tout....

Commentaires

L'utilisation des commentaires est désactivée pour cette note.