Problème ou dilemme ?
29 décembre 2012
On connaît tous ces situations où plusieurs idées s'opposent, deux ou plus, et on ne sait pas trop laquelle est la bonne réponse au problème qui nous préoccupe.
La plupart du temps, on cherche la solution, car on a appris que pour tout problème, il y a une solution. Les dirigeants d'entreprise sont parmi les plus adeptes de ce genre de théorie. J'hésite entre décentraliser et centraliser; il faut que je trouve la réponse.
Pourtant, ce que nous croyons être des "problèmes" sont parfois (souvent?) des "dilemmes" : les dilemmes sont précisément des problèmes qui n'ont pas de solution unique. Et face à un dillemme, il ne s'agit pas de trouver la solution, mais de retourner la situation pour décider sans justement apporter de réponse unique.
Cette capacité à retourner les dilemmes pour agir et décider dans l'incertain, c'est précisément une des dix qualités qui seront nécessaires aux leaders, et de plus en plus au cours des dix prochaines années, pour maîtriser le futur. C'est la thèse de Bob Johansen, dans son ouvrage " Leaders make the future - Ten new leadership skills for an incertain world". ( les 10 qualités listées ici).
Cette qualité, elle consiste à transformer les dilemmes en opportunités, plutôt que de chercher vainement une solution à ce que l'on croit être un problème.
Mais comment savoir si on est face à un vrai problème ( avec une solution) ou à un dilemme ( qui n'a pas de solution) ?
Bob Johansen nous conseille, dans ces cas, de systématiquement faire comme s'il s'agissait d'un dilemme. Cela nous évitera de promettre des solutions à tous ceux qui nous amènent ce qu'ils croient être des problèmes ( comme un singe qu'ils nous mettent sur le dos).
Ensuite, il s'agit de s'immerger dans le dilemme, sans se précipiter sur une solution. C'est le défaut classique, face à des situations ou problèmes complexes, de décider trop vite, sans écouter, ou alors trop tard, en hésitant sans être capable de sortir de la situation. Celui qui s'immerge dans le dilemme évite ces deux pièges.
Enfin, une fois immergé dans le dilemme, le leader qui aura développé cette qualité qui permet de le retourner, va alors surmonter les contradictions apparentes pour voir s'ouvrir de nouvelles opportunités non imaginées au départ.
Pas facile pour un dirigeant d'accepter ce genre de posture et d'état d'esprit, alors qu'on a été habitué à considérer que le chef, c'est celui qui apporte des réponses aux problèmes de l'entreprise.
C'est tout un apprentissage. Bob Johansen conseille, pour développer cette qualité, de tenir un " journal des dilemmes" pendant un mois, où l'on pourra rendre compte des challenges que l'on rencontre dans sa vie, et évaluer à chaque fois si c'est un vrai problème ou un dilemme.
Faut-il vraiment se lancer dans un tel exercice pour être le leader du futur ?
Problème ou dilemme ?
Je choisis dilemme, plutôt. :-))))
Rédigé par : Yves POEY | 29 décembre 2012 à 21:53