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Ombre

OMBRECette sculpture de Rook Floro, artiste thaïlandais, évoque la théorie du psychologue Carl Gustav Jung sur " l'Ombre".

Pour Jung, notre moi est comme une sphère avec deux parties : une partie est la partie consciente du moi, l'autre la partie inconsciente du moi; c'est cette partie inconsciente que Jung appelle le monde de l'Ombre.

 Dans cette partie inconsciente, nous ne distinguons à peu près rien et y sommes une énigme pour nous-mêmes.C'est pourquoi, chaque année, à chaque moment de notre vie, peut surgir en nous quelque chose que nous n'aurions pas soupçonné avant; c'est la partie de notre personnalité qui est inconsciente, en voie de formation. Nous sommes ainsi éternellement inachevés, nous croissons et nous changeons constamment.

La personnalité future que nous serons est déjà là, mais encore cachée dans l'ombre. Les potentialités futures sont dans notre ombre présente; nous ignorons nous-mêmes ce que nous serons.

Mais là où ça coince, c'est quand notre ombre, au lieu d'être l'alliée de notre développement, en devient la bête noire, en personnifiant tout ce qu'on refuse de connaître et d'admettre sur nous-mêmes. Alors, selon Jung, nous allons brider les forces vitales qui n'ont pas eu l'occasion d'accéder à la conscience; nous allons aller chercher un ennemi personnel sur lequel projeter notre Ombre, dont nous le chargeons gratuitement, qui devient notre bête noire à laquelle nous reprochons tous les défauts, toutes les noirceurs et tous les vices qui nous appartiennent en propre. 

On comprend alors combien il sera difficile pour celui qui entre dans un tel combat, dans une telle résistance, avec son Ombre, d'être créatif, imaginatif, intuitif.

Cela vaut pour l'individu, mais aussi, dans nos entreprises, pour l'ensemble des collaborateurs, pour les équipes projets, pour les managers, pour l'équipe de Direction.

Voilà pourquoi, pour ouvrir les idées et favoriser le développement, il est important que l'on puisse s'alléger de son Ombre, lui accorder l'écoute et l'attention nécessaire, de l'accepter, et même d'en faire une alliée pour se transformer, et transformer l'entreprise.

Passer un moment entre managers d'une équipe, au sein d'une équipe de Direction, à partager nos Ombres, comme j'ai eu l'occasion d'animer et d'y participer la semaine dernière, c'est un peu comme de traverser une fontaine de jouvance; c'est découvrir des potentialités invisibles, c'est nourrrir notre ambition et notre motivation à se dépasser. C'est écouter son intuition en faisant confiance au vide.

Pour cela, nous sommes allés, guidés par notre intuition, nous promener au milieu des expositions du musée du quai Branly; Confrontation avec les symboles, les masques, les rituels, dans tous les continents, et dans l'ambiance et le décor de ce musée, voilà une expérience enrichissante. Revenir avec une impression, une émotion, une oeuvre qui nous a "parlé", partager nos ombres, inventer de nouvelles perspectives. C'est mieux qu'un Business Plan.

Essayez;

Et si vous voulez de l'aide, appelez-moi...


Disruption

DisruptionIl y a des moments dans la vie de l'entreprise où l'on ressent le besoin de trouver de nouvelles directions, de nouveaux développements, des chagements plus profonds; Cela vient intuitivement, ou bien sous la pression des faits ( le chiffre d'affaires qui baisse, les clients qui disparaissent,...). Si on ne voit pas venir le phénomène, on risque même de disparaître ( Kodak ? Polaroid?),

Mais on peut avoir tellement envie de changer, d'un autre modèle, que cela conduit à faire d'autres erreurs.

Il y a déjà quinze ans qu'un publicitaire brillant, Jean-Marie Dru, fondateur de l'agence BDDP (qu'il a fusionné avec TBWA, dont il est le patron), a rendu populaire le concept de " disruption". Ce terme a fait mouche, et est encore d'actualité aujourd'hui.

Quand on parle de changement, de besoin d'un nouveau modèle de développement, même les dirigeants, comme les consultants, emploient le mot.

 Le concept à l'origine comprend trois étapes, trois composantes : Une vision, qui nous permet de dire où l'on veut aller demain; une idée disruptive, qui est l'idée créative qui me permet de passer vite et efficacement de la situation d'aujourd'hui à ma vision de demain; et puis les conventions, qui sont tous les préjugés et idées reçues qui m'empêchent de voir autrement, de créer et d'innover. 

Néanmoins la disruption, contrairement aux apparences, où à ce que pourraient croire ceux qui abordent ce concept un trop superficiellement, ce n'est pas le bazar, ce n'est pas de faire l'inverse de ce que l'on faisait avant, ni le saccage des conventions.

La disruption, c'est l'école du culot, qui refuse de suivre les chemins tout tracés, mais qui distingue aussi les traditions à respecter et les conventions à faire sauter. Sans se tromper.

L'enjeu, c'est de trouver les idées auxquelles le consommateur lui-même n'a pas pensé. La disruption, c'est l'économie des idées, le mantra n'est plus " Tout part du consommateur" mais " Tout part de l'idée". "Si l'on veut se tailler la part du lion sur les marchés du futur, il faut avoir des idées de lion".

C'est une philosophie de l'inconfort, qui met en garde l'entrepreneur qui ne souhaite pas se laisser distancer par les changements, fut-ce par sa propre et fulgurante réussite.

La disruption est aussi une pratique collective, car on ne crée rien seul, dans son coin. Il faut au contraire confronter les points de vue, provoquer les confrontations; mais, bien sûr, pas n'importe comment. Les techniques, formes d'ateliers et de " Disruptive Day" se sont précisés ( voir le livre de Jean-Marie Dru " Disruption Live" pour avoir un aperçu des outils mis au point par son agence).

A quel moment a-t-on vraiment besoin de " disruption" ? Les équipes de Jean-Marie Dru ont identifié sept déclencheurs, qui restent sûrement d'actualité aujourd'hui :

1. Lorsque vous n'êtes plus la marque qui initie les tendances

2. Lorsque vous avez de plus en plus recours aux promotions et aux discounts

3. Lorsque vous vous croyez invincible

4. Lorsque le contexte compétitif change

5. Lorsque votre clientèle de base se renouvelle trop vite

6. Lorsque votre clientèle de base se renouvelle trop lentement

7. Lorsque vous n'arrivez pas à formuler une vision claire de votre activité.

Ouh, la ...ça fait du monde à la pharmacie de la disruption, non ?


Tout est miracle

Miracles-L-1On l'entend souvent : il ne faut pas croire aux miracles. Il n'y a pas de miracle dans la vie.

Dans nos entreprises, parmi les entrepreneurs, ceux qui parlent comme ça, ce sont les " hommes d'action" : Ne pas croire au miracle, c'est aigir. C'est être convaincu que ce qui peut nous arriver, les commandes des clients, les parts de marché, les améliorations de l'efficacité, tout ça, c'est le résultat du travail.Le travail de l'homme, celui qui va conquérir le monde, en ne comptant que sur soi.

Bien sûr que cet encouragement à l'effort et au travail a ses vertus. Mais comment ne pas s'apercevoir qu'il recelle aussi une forme d'orgueil, une prétention un peu suspecte.

Car peut-on vraiment croire qu'il n'y a pas de miracle dans la vie ? Qui peut dire qu'il ne compte que sur lui-même ? N'avons-nous jamais compté que sur nous-mêmes, sans avoir besoin de personne ? Ni de chance ? On découvre alors combien, derrière ce refus du miracle, derrière cet éloge du travail et de l'effort, il y a une arrogance, un égoïsme qui pourrait nous les rendre pas si sympatiques que ça, ces entrepreneurs et managers " d'action"... Ce refus du miracle ne cache-t-il pas alors un rêve de toute puissance quelque peu dangereux. Cet orgueil qui refuse le miracle, c'est la peur de ne pas être tout, à l'origine de tout.

Pour défendre le miracle, rien de tel que de lire Bertrand Vergely, et notamment " Retour à l'émerveillement".

Car pour lui le miracle est essentiel; le miracle est la vie même :

" Tout est miracle. L'univers, la vie, l'humanité, notre présence dans l'humanité sont des miracles. On ne peut pas se passer de miracle pour penser comme pour vivre".

" L'enjeu de la question des miracles n'est pas de savoir si ils existent ou non, mais qui en est la source. Si la modernité a décidé de ne plus croire aux miracles, ce n'est pas qu'elle n'y croit pas, c'est qu'elle veut en être la source".

Pour lui, il faut au contraire savoir désespérer, car c'est dans le désespoir qu'on accède à " l'inespéré", c'est à dire la béatitude, le oui à la vie. C'est une forme de sagesse que de de ne pas compter que sur soi.

" C'est ce que veut dire "espérer" : ne pas avoir ce désespoir qui ne compte que sur soi, avoir au contraire cette espérance qui consiste à laisser agir autre chose que soi. Il n'y a pas que soi, il y a la vie. Il faut la laisser agir, il faut espérer en elle. Le miracle commence là".

Ce message est difficile, car il s'oppose à notre " homme d'action", qui ne se laisse pas démonter par ces histoires. Notamment ceux qui croient tellement en eux qu'ils ont l'impression, en passant en force, de toujours aller chercher le succès. Ceux qui veulent réussir seuls contre les autres, contre les difficultés, par leur acharnement. Les John Wayne de nos entreprises. Ces entrepreneurs qui n'ont " besoin de personne " ( en Harley Davidson ou non).

Pour entendre ce message, il faut opérer un véritable retournement : passer d'une vision extérieure du monde à une vision intérieure. La vision extérieure, c'est celle de la conquête, un monde à conquérir, à soumettre à son ambition. C'est le monde de la matière, le monde comme une chose.Contre qui il faut lutter, se battre, et ne pas rigoler.Le monde vu comme une accumulation de problèmes à qui il faut apporter des solutions.

La vision intérieure, c'est le monde recréé de l'intérieur.

" Imaginer le monde, c'est le recréer de l'intérieur. Le recréer de l'intérieur, c'est le faire passer du statut de monde à celui de monde personnel : le monde cesse d'être le monde pour devenir mon monde. Quand tel est le cas, en me créant, je le crée; en m'imaginant en lui, je l'imagine et donc je peux opérer sur lui.".

" On ne sait pas ce que peut l'imagination, on s'en rend compte en imaginant. Transposons le monde extérieur, faisons-en un monde intérieur, immédiatement une énergie nous envahit, une foule de possibles surgit. Et avec elle la joie, beaucoup de joie. Nous avons des idées, nous avons des lumières. Nous avons bâti un pont entre nous et le monde, le monde et nous. L'échange se fait, la circulation s'établit, la communication commence".

Cette philosophie du miracle, c'est celle qui qui nous met en harmonie avec la vie. Elle commence quand, plongé dans l'obscurité, le doute, c'est en allant plus encore dans cette obscurité, en vivant vraiment ce qui nous obscurcit, que l'on va vers la lumière. C'est cette pensée du miracle qui constitue cette sagesse initiatique.

On comprend alors que croire au miracle, ce n'est pas l'inverse d'agir, c'est au contraire croire en la vie, c'est le dynamisme qui se sert de tout pour aller de l'avant, c'est l'amour infini de la vie pour la vie.

Croire au miracle, c'est se donner à soi-même la force de faire des miracles. On cesse ainsi d'en vouloir à la vie en désirant se venger à son égard.

Miraculeux, non ?


Créer le futur ?

Bebe-ordiPour prévoir le futur, on fait des plans, des analyses, on prévoit tout...

Mais aujourd''hui, il ne s'agit pas de prévoir le futur mais de le créer.

Alors, pour créer le futur, on fait comment ?

Les méthodes, les bonnes pratiques, sont alors complètement différentes.

Et si l'on regardait comment s'y prennent ceux qu'on appelle les "serial entrepreneurs".

C'est l'objet de ma chronique du mois sur " Envie d'entreprendre".

Envie de créer le futur ?

Rendez-vous là-bas;