A qui sont réservés les postes importants ?
14 février 2012
Les autodidactes à des postes de manager, ou même de dirigeant, cela est toujours l'occasion d'admiration, de compliments; cela permet de mettre en avant qu'il n'y a pas que les diplômes qui comptent, que la personnalité et le courage sont parfois récompensés.
On voit bien tout le discours sucré qu'on peut servir avec ça.
Mais des fois, ça coince, et l'est l'inverse...
Comme par exemple ce matin dans un article du Figaro, sous la plume d'Anne Jouan, une journaliste professionnelle.
Elle y parle d'une entreprise où ont été embauchés un soudeur, une esthéticienne,un pâtissier. Pas à des postes de soudeur, d'esthéticienne, ou de pâtissier, non.
Le soudeur, qui a travaillé aux chantiers de La Seyne-sur-Mer (une autre époque), s'est reconverti en responsable de production. Le pâtissier, qui travaillé chez Mammouth ( encore une entreprise disparue), est devenu assistant de production dans cette entreprise; il a été embauché parce que, il le dit lui-même, il était " sérieux et avenant. J'ai eu l'opportunité d'apprendre sur place".
Et puis, il y a une belle histoire, celle de Stéphane; lui il était au chômage; alors il a écrit au Président de la République, et son dossier a été transmis à l'ANPE de Toulon, et c'est comme ça qu'il a retrouvé un job dans cette entreprise.
Cette entreprise qui a pu ainsi accueillir ces reconvertis, ces autodidactes, elle a néanmoins un problème : c'est la société PIP, oui, celle qui a fabriqué les prothèses mamaires, dirigée par Jean-Claude Mas.
Alors, fini de rigoler; on a trouvé le problème.. :
" Les formations des recrutés étaient loin d'être en adéquation avec leurs postes".
Tout est dans le titre d'Anne Jouan : " Les incroyables recrutements de PIP - A des postes importants, Jean-Claude Mas avait embauché une esthéticienne, un soudeur et un pâtissier".
Bien sûr, on comprend dans cet article que les doutes existent sur la bonne gestion de cette entreprise, vue la suite; et ces personnes ont été interrogées par les gendarmes sur leurs activités et compétences.
Néanmoins, comment ne pas penser à ces pâtissiers, ces soudeurs de chantiers disparus, ces chômeurs qui cherchent un nouveau départ.
Ce doute sur les compétences, il est facile de le faire porter sur ce pâtissier; alors que de nombreuses erreurs et fautes de gestion sont faites, aussi, par des personnes trés diplômées et soi-disant compétents. Sans parler des dirigeants eux-mêmes.
Dans les commentaires sur le site du Figaro, la bataille entre les défenseurs des autodidactes et ceux qui croient que la compétence c'est les diplômes, fait rage.
Drôle de procès !
Ce fait divers fait bien ressortir tout ce qui someille dans l'entreprise et dans l'imaginaire collectif; comme un parfum de lutte des classes ?
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