L'économie de l'attention
Tout un roman !

A quoi jouons-nous ?

Kandinsky Je poursuis la lecture de " The economics of attention" de Richard A.Lanham, et son exploration de la substance et du style ( stuff and fluff).

Ces deux concepts ne s'opposent pas vraiment, mais constituent deux mondes dans lesquels nous apprenons à vivre en même temps, et que l'économie de l'attention nous fait bien percevoir.

Prenons les motivations humaines, celle du capitaine d'industrie, d'un entraîneur de foot, ou d'un entrepreneur : on veut gagner.

 Cette métaphore du jeu, " the game", on la connaît : Dans une conception extrême de cette ambition, la vie est comme transparente, on passe à travers ( " through") pour atteindre le but et gagner. A l'autre extrême, on va trouver ceux qui préfèrent l'esthétique à la réalité, les scientifiques et les chercheurs qui aiment chercher. Ceux qui prennent plaisir à vivre, comme on dit.Ils sont les " at". Ils aiment non pas " the game", mais " to play". Leur jeu, c'est prendre le temps de vivre chaque instant. On peut avoir tendance à les traiter de fainéants, manquant d'ambition. Mais on peut aussi envier leur plaisir, lorsque le stress de la compétition, la peur d'échouer apparaît dans le coeur de ceux qui sont un peu trop dans " the game".

 Le paradoxe, c'est de constater que celui qui commence dans " the game", et qui se lance dans la compétition, comme un entrepreneur acharné qui veut réussir à tout prix, celui-là, en réussissant, va de plus en plus s'approcher de " the play" : il va trouver le plaisir d'entreprendre, le facteur économique n'est plus le principal critère. Ce plaisir d'entreprendre, il est même parfois considéré comme justement le facteur qui fait réussir; car celui qui ne vit que dans la compétition économique manque de cette attitude sereine et ouverte qui lui ferait bénéficier de chances et d'opportunités qu'il ne voit pas, tant il est aveuglé apr l'obsession de la substance, sans style.

 C'est donc bien en passant d'un jeu à l'autre, et en étant capable de vivre dans ces deux mondes simultanément que la réussite nous sourit, selon Richard Lanham.

Pour reprendre une célèbre formule : dis-moi comment tu joues, je te dirai qui tu es.

Commentaires

Romain Cherchi

Excellent, encore une fois.

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