"L'origine des expèces", paru en 1859, on en parle encore. L'auteur, Charles Darwin a convaincu des générations que l'Homme descend du singe, que la vie se développe selon le principe de la sélection naturelle : les plus forts survivent, les plus faibles disparaissent. C'est l'environnement qui décide; c'est un hasard permanent. Et tant pis pour ceux qui croyaient que c'est Dieu qui avait créé l'Homme à son image.
Pourtant, depuis quelques années, des scientifiques sont venus questionner et remettre en cause ces théories.
Jean Staune, dont je suis en train de lire les oeuvres en préparation de la conférence de PMP avec lui bientôt, est allé rechercher les écrits des auteurs les plus divers pour nous aider à aller "Au delà de Darwin".
Il ne s'agit pas dans cette approche de nier la sélection naturelle, dont l'existence est réelle, mais de démontrer qu'elle ne constitue " ni l'unique, ni le principal moteur de l'évolution".
Ce qui aparaît comme certain, au vu des recherches les plus sérieuses qu'il vulgarise pour nous dans cet ouvrage :
- La sélection n'explique pas la structure fondamentale des êtres vivants mais seulement certaines de leurs adaptations,
- Le hasard n'exclut pas l'inévitabilité. Les contraintes qui s'exercent sur les êtres vivants peuvent garantir que certains résultats apparaîtront, même dans le cas où les processus de base de l'évolution reposeraient sur le hasard.
- Les organismes ont leur propre logique interne et semblent parfois la suivre, quelles que soient les modifications de l'environnement qu'ils traversent et la sélection qui s'exerce sur eux.
Ces découvertes qui démontrent que l'organisme vivant semble parfois guidé, dans son développement, par une logique interne, une Loi de la nature que l'on ne connaîtrait pas encore parfaitement, aussi bien qu'on connaît des lois de physique, la gravité par exemple, apporte forcément plus de questions que de réponses. Certains veulent leur faire dire que c'est un grand architecte extérieur qui produirait ce "dessin intelligent". C'est aller un peu plus loin que les scientifiques, et ce n'est pas là que Jean Staune nous emène.
Néanmoins, elles sont de nature à changer profondément notre vision du monde, même si, pour le moment, elles n'ont pas passé le cap des spécialistes. Le grand public, les médias, font comme si ces découvertes n'avaient pas existées, et continuent à nous chanter la gloire du darwinisme et de la sélection naturelle. C'est une toute petite voix que celle de Jean Staune dans ce brouhaha consensuel.
Pourtant, si cette évolution de la science se confirme, c'est à une profonde révolution de nos conceptions de la vie que nous allons assister.
Cela aura aussi, bien sûr, des conséquences sur notre façon de diriger et manager.
Jean Staune relève notamment deux conséquences à méditer :
Si il est démontré que toute une série de caractéristiques du vivant existent pour d'autres raisons que d'avoir été sélectionnées par la sélection naturelle, alors nous sommes plus libres que ce que la vision standard, diffusée par les darwiniens et relayée par les médias nous incite à penser. Cela signifierait que "nous pouvons trouver en nous les ressources pour une vraie liberté, à partir du moment où nous savons qu'une partie du déterminisme génétique dont on nous rabat les oreilles est illusoire". Cette vraie liberté, les philosophes nous en ont déja parlé; ce qui est impressionnant ici, c'est que, sur la base des recherches conduites, les scientifiques les rejoignent.
Autre conséquence, " à partir du moment où la sélection naturelle n'est plus le moteur principal de l'évolution, il faut aussi repenser notre vision de l'économie pour montrer à quel point il peut être fructueux de mettre en place des jeux gagnant-gagnant entre fournisseurs et clients, ou même entre compétiteurs pour partager certaines informations ou certaines recherches, plutôt que de baser la croissance uniquement sur la confrontation, c'est à dire la loi du plus fort.
Alors que nous sommes imprégnés depuis notre naissance, grâce au darwinisme,de cette necessité, pour survivre, d'être le fort qui tue le faible, voilà que de nouvelles théories viennent nous dire que cela ne marche peut-être pas comme ça. En observant le développement des espèces, et grâce à une observation nouvelle des fossiles ou ossements que l'on rerouve encore aujourd'hui, ainsi que l'analyse biologique, de nouvelles idées apparaissent et semblent démontrées. Elles viennent nous dire, venant de l'évolution depuis des millions, ou plus, d'années, que la coopération peut être aussi efficace que la confrontation.
Grâce à Jean Staune, on découvre que la biologie, dans sa transformation, grâce à la découverte de nouvelles lois, est en train de nous apprendre à manager autrement, ou du moins vient corroborer ce que d'autres approches nous ont déjà fait pressentir.
De quoi nourrir nos envies d'innovation managériale.
NOTA : Aprés les articles, "la science en otage", et cet "au-delà de Darwin", je m'attaque maintenant à l'ouvrage le plus célèbre de Jean Staune : les 533 pages de " Notre existence a-t-elle un sens ?".Cela commence par : " Depuis les temps les plus reculés, et à travers toutes les cultures, l'homme a essayé de conjurer son angoisse des espaces infinis.."; c'est exactement ça !