COMTRUC et COMBIDULE
06 mai 2011
Rencontre cette semaine, à l'occasion du cycle sur "l'innovation managériale" de PMP, avec Geoffroy Roux de Bézieux (dont j'ai déjà parlé du livre ICI), Président de Virgin mobile, et Alain Bloch, directeur de HEC entrepreneurs.
Le sujet était, forcément, les entrepreneurs.
Pour mes deux invités, c'est une conviction forte : les entrepreneurs et les "entreprenants" (ceux qui se comportent comme des entrepreneurs dans leurs entreprises, leur labo de recherche, leur classe de professeur, leur Administration publique), sauveront le capitalisme.
Mais alors, n'ai-je pu m'empêcher de leur demander, qu'est-ce qu'il faut faire pour avoir et démultiplier cet esprit d'entreprenant dans nos entreprises ?
Pour Geoffroy Roux de Bézieux, ce qui empêche les collaborateurs de l'entreprise de prendre des initiatives, comme si il s'agissait de leur propre boîte, c'est notamment la peur de la sanction. Personne n'a envie d'être celui qui a lancé un produit qui n'a pas marché (car, alors, "ça balance sec à la machine à café"); car cela est considéré comme trop risqué pour sa carrière, son évolution.
Alors, on se réfugie derrière ce que l'on croit qui protège : la collégialité.
Et pour cela, il y a tout ce qu'il faut dans nos entreprises, surtout les plus bureaucratiques : "les COMTRUC, les COMBIDULES, les COMEX, etc...Tout ce qui permet d'occuper pendant des heures des salles de réunion ( ces pauvres petites filles riches...) où l'on fait semblalnt de prendre des décisions, dont personne, individuellement, ne pourra se sentir responsable. Ainsi, dans de tels systèmes, on ne sait pas, finalement, qui a pris la décision; comme ça, si ça foire, c'est la faute à personne.
Cela vous rappelle quelque chose ? Ah, bon.
Ainsi, pour donner de l'entrepreuneurship à nos entreprises, il faut oser prendre des responsabilités, des décisions, et les assumer; c'est à dire que l'entreprise doit encourager les échecs (non pas les admettre, en parler, les excuser; non, les encourager ; diantre !).
C'est ainsi, Geoffroy roux de Bézieux nous le rappelle, que l'on redonne son vrai sens au terme de patron : il a une vison, il en convainct les autres; il fait partager.
Nous sommes malheureusement souvent face à des patrons honteux; et donc critiqués.
Les salaires des footballeurs ne posent pas de problèmes aux jeunes qui jouent au football dans les cités, car ilsq se disent avec envie que, si ils jouent bien au football, peut-être qu'ils pourront devenir comme leur star préférée, riche comme eux.
Patrons, c'est une autre affaire : Personne ne se dit que, si il travaille bien à l'école, il pourra devenir patron, et riche comme eux; car il ressent cette cooptation entre énarques et élèves des grandes écoles comme une caste fermée à laquelle il n'aura jamais accés. D'où toutes les critiques sur les rémunérations des patrons.
Celui qui casse ce schéma, c'est précisément l'entrepreneur; les organisations et les entreprises ne sont jamais entreprenantes; ce sont seulement les individus qui la composent qui sont des entrepreneurs; et plus il y en aura, plus l'audace, l'envie de conquête, pénètrera les entreprises, et renversera les faux pouvoirs.
La question pour un patron de Business Unit, d'entreprise, de Branche, c'est justement danticiper le prochain coup, le bouleversement des business models ( et en ce moment, ça bouge vite, on l'a remarqué). La seule façon de s'en sortir c'est de laisser s'exprimer les gens entreprenants, ceux qui bousculent; et non de réunir en séminaires interminables les Comtrucs, les Combidules et les Comex de toutes sortes.
Est-ce que ce discours est entendu ? Pas sûr, et Geoffroy Roux de Bézieux a reconnu lui-même qu'il avait parfois l'impression de "prêcher dans le désert". Mais est-ce une raison de ne pas essayer?
Et si plusieurs entrepreneurs et patrons, et pas toujours les mêmes s'y mettent, peut-être que cela finira par changer ?
On l'a compris, il y a du travail, pour les managers, et pour les consultants qui voudront porter ces modèles d'entrepreneurs de la performance.
C'est peut-être ça la vraie innovation managériale.
Il y a sûrement encore du boulot
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