Qui se ressemble...se tue
Un point indivisible qui soit le véritable lieu : l'identification contre l'imitation

Libre échange

Delacroix

En ce moment certains ont envie de barricades : envies de protectionnisme, envie d'empêcher les méchants chinois de nous vendre des produits moins chers, empêcher ces pays qui payent leurs ouvriers avec des cacahuètes de nous envoyer ces produits sataniques élaborés dans la honte sociale.

Ce n'est plus la liberté qui guide le peuple, c'est le geôlier de la prison volontaire.

Allons-nous y croire ?

 La voix libérale, celle qui vante le libre échange, c'est vrai qu'elle a du mal à se faire entendre.

C'est pourtant ce qu'essaye de faire en ce moment Alain Madelin avec son blog, tout neuf, son article dans la Tribune tous les lundis, et celui sur le libre échange repris dans le blog, ou sa participation au Talk Show du Figaro (visible ICI).

Il nous rappelle ainsi que le consommateur qui achète une paire de chaussures importée à 110 € au lieu de celle à 200 € fabriquée en France, économise ainsi un pouvoir d'achat supplémentaire de 90 €; et ces 90 € vont probablement bénéficier à un autre producteur, qui lui aussi, fera un bénéfice. Et les 110 € qui auront été encaissés par le producteur étranger "vont revenir aussi, directement ou indirectement, sous forme d'achat de bien ou de service dans notre économie au profit d'un autre producteur".

Ainsi :

" Tout avantage obtenu par le producteur d'une activité protégée se fait nécessairement aux dépens du consommateur et de deux autres producteurs selon la règle "un profit, deux pertes"".

Le libre échange est toujours gagnant-gagnant.

Bien sûr, Alain Madelin le note, si l'économie nationale n'est pas compétitive , les nouveaux emplois de substitution ne voient pas le jour. Mais ce n'est pas la faute du libre-échange, et que c'est au contraire en maintenant artificiellement des emplois dans des secteurs et entreprises protégés, mais dépassés, qu'on empêche justement les investissements dans les filières porteuses de dynamisme ( comme je l'ai déjà mentionné quand j'ai parlé de destruction créatrice).

En fait, en protégeant ainsi durablement un secteur non compétitif sur le territoire un pays ne fait que se pénaliser lui-même.

Autre dénonciation d'Alain Madelin, cette histoire de "dumping fiscal" : ouh les vilains pays où on paye pas d'impôts élevés comme en France; vite il faut se protéger, là encore; Car c'est de la concurrence inacceptable, ça, madame.

Là encore, Alain Madelin remet la pendule à l'heure :

" Assurément beaucoup de pays ont des impôts inférieurs aux nôtres : un faible impôt sur les sociétés en Irlande, un impôt au taux unique d'environ 20% dans les pays baltes, pas d'ISF en Allemagne,.Mais cela correspond à une dépense publique inférieure. Qui doit se rapprocher de qui ?".

" Quand aux salaires, s'ils sont bien entendu plus faibles dans les pays pauvres, c'est que la productivité globale y est beaucoup plus faible. Augmenter le coût du travail dans ces pays reviendrait à supprimer leurs avantages comparatifs et à les condamner à la pauvreté !".

 Pas facile de faire entendre ce discours aujourd'hui; c'est pourtant lui qui appelle à investir dans la compétitivité et l'innovation, qui inspire les stratégies les plus audacieuses des entreprises et des entrepreneurs.

Face à ceux qui font leur lit dans le slogan du "capitalisme à bout de souffle", voire même "capitalisme à l'agonie", d'autres veulent "sauver le capitalisme".

Cette discussion transcende les courants politiques traditionnels. Les entreprises et leurs managers vont pouvoir participer au débat,...un libre échange d'idées ?

La liberté guidant le Peuple ?  

Commentaires

Michel

La difficulté du gagnant-gagnant c'est que certains gagnent beaucoup plus que d'autres, et que ceux qui gagnent le plus sont toujours les mêmes. Un simple détail de l'histoire comme aurait dit l'autre.

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