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Un point indivisible qui soit le véritable lieu : l'identification contre l'imitation

Tableau

Dans le dialogue entre René Girard et Benoît Chantre que constitue "Achever Clausewitz" (et dont je poursuis la lecture, évoquée ICI ), on constate que la figure de Napoléon exerce sur Clausewitz un double effet : du rejet, car c'est contre Napoléon qu'est écrit "De la guerre", ce Napoléon qui a gagné la bataille d'Iéna en 1806 contre les Prussiens. Cette bataille précède le traité de Tilsit qui, en juillet 1807, va amputer la Prusse de la moitié  de son territoire, qui va perdre 5 millions d'habitants, et devoir une énorme indemnité de guerre.

C'est précisément cette honteuse défaite qui va, au dire des historiens, alimenter tout le regain du nationalisme allemand, et les conflits du XIXème et XXème Siècle entre la France et l'Allemagne. Clausewitz est le théoricien de cet appel à la transformation de l'Allemagne.

Mais, comme le remarque René Girard et Benoît Chantre, ce rejet comporte aussi, de la part de Clausewitz, une véritable fascination, admiration (?) de Clausewitz pour Napoléon. qui exerce sur lui un "désir métaphysique".

Cette analyse est alors l'occasion de parler de cette distance difficile à trouver lorsque l'on regarde l'autre, une situation, un objet.

Benoît Chantre rappelle cette citation de Pascal, qui évoque la distance qu'il faut pour voir un tableau, ni trop loin, ni trop près :

" Il n'y a qu'un point indivisible qui soit le véritable lieu.Les autres sont trop près, trop loin, trop haut, ou trop bas. La perspective l'assigne dans l'art de la peinture, mais dans la vérité et la morale qui l'assignera ?".

Dans toute situation, ce thème nous revient. Être trés près de l'autre est le signe d'uen forte empathie, mais qui devient mimétique quand elle est excessive;  l'excessive indifférence est tout aussi mimétique; et dans les deux cas ce mimétisme appelle la violence contre l'autre.

Ce "point indivisible qui soit le véritable lieu" dont parle Pascal, c'est la charité. Et René Girard en conclue que :

" A l'heure où la transcendance des modèles ne nous est plus donnée, c'est à nous qu'il importe de rétablir cette transcendance, en résistant à l'attraction irrésistible que les autres exercent sur nous et qui conduit toujours à la réciprocité violente."

C'ette capacité à maintenir l'autre à distance, c'est  l'identification, elle trouve son inspiration dans le Christianisme, qui délivre précisément le message permettant d'échapper à l'imitation des hommes. Pour sortir de la spirale mimétique, cela consiste à ne plus imiter pour ne plus être imité.

Car "imiter le Christ, c'est s'identifier à l'autre, s'effacer devant lui". L'identification à autrui est ainsi envisagée, par Benoît Chantre comme René Girard, qui convergent dans cette analyse, comme "une correction de notre tendance mimétique".

Le mimétisme, source de désir et de violence, ainsi opposé, grâce à ce "point indivisible qui soit le véritalbe lieu" , à l'identification à autrui, elle-même inspirée par l'imitation du Christ.

Voilà de belles réflexions pour apprendre à prendre du recul et à garder nos distances face aux situations, aux autres, et à nos émotions.

Peut-être de quoi tirer un peu de sagesse pour  trouver sa place dans des situations de crise, de conflits, ou de changement. En fait, toutes situations.


Libre échange

Delacroix

En ce moment certains ont envie de barricades : envies de protectionnisme, envie d'empêcher les méchants chinois de nous vendre des produits moins chers, empêcher ces pays qui payent leurs ouvriers avec des cacahuètes de nous envoyer ces produits sataniques élaborés dans la honte sociale.

Ce n'est plus la liberté qui guide le peuple, c'est le geôlier de la prison volontaire.

Allons-nous y croire ?

 La voix libérale, celle qui vante le libre échange, c'est vrai qu'elle a du mal à se faire entendre.

C'est pourtant ce qu'essaye de faire en ce moment Alain Madelin avec son blog, tout neuf, son article dans la Tribune tous les lundis, et celui sur le libre échange repris dans le blog, ou sa participation au Talk Show du Figaro (visible ICI).

Il nous rappelle ainsi que le consommateur qui achète une paire de chaussures importée à 110 € au lieu de celle à 200 € fabriquée en France, économise ainsi un pouvoir d'achat supplémentaire de 90 €; et ces 90 € vont probablement bénéficier à un autre producteur, qui lui aussi, fera un bénéfice. Et les 110 € qui auront été encaissés par le producteur étranger "vont revenir aussi, directement ou indirectement, sous forme d'achat de bien ou de service dans notre économie au profit d'un autre producteur".

Ainsi :

" Tout avantage obtenu par le producteur d'une activité protégée se fait nécessairement aux dépens du consommateur et de deux autres producteurs selon la règle "un profit, deux pertes"".

Le libre échange est toujours gagnant-gagnant.

Bien sûr, Alain Madelin le note, si l'économie nationale n'est pas compétitive , les nouveaux emplois de substitution ne voient pas le jour. Mais ce n'est pas la faute du libre-échange, et que c'est au contraire en maintenant artificiellement des emplois dans des secteurs et entreprises protégés, mais dépassés, qu'on empêche justement les investissements dans les filières porteuses de dynamisme ( comme je l'ai déjà mentionné quand j'ai parlé de destruction créatrice).

En fait, en protégeant ainsi durablement un secteur non compétitif sur le territoire un pays ne fait que se pénaliser lui-même.

Autre dénonciation d'Alain Madelin, cette histoire de "dumping fiscal" : ouh les vilains pays où on paye pas d'impôts élevés comme en France; vite il faut se protéger, là encore; Car c'est de la concurrence inacceptable, ça, madame.

Là encore, Alain Madelin remet la pendule à l'heure :

" Assurément beaucoup de pays ont des impôts inférieurs aux nôtres : un faible impôt sur les sociétés en Irlande, un impôt au taux unique d'environ 20% dans les pays baltes, pas d'ISF en Allemagne,.Mais cela correspond à une dépense publique inférieure. Qui doit se rapprocher de qui ?".

" Quand aux salaires, s'ils sont bien entendu plus faibles dans les pays pauvres, c'est que la productivité globale y est beaucoup plus faible. Augmenter le coût du travail dans ces pays reviendrait à supprimer leurs avantages comparatifs et à les condamner à la pauvreté !".

 Pas facile de faire entendre ce discours aujourd'hui; c'est pourtant lui qui appelle à investir dans la compétitivité et l'innovation, qui inspire les stratégies les plus audacieuses des entreprises et des entrepreneurs.

Face à ceux qui font leur lit dans le slogan du "capitalisme à bout de souffle", voire même "capitalisme à l'agonie", d'autres veulent "sauver le capitalisme".

Cette discussion transcende les courants politiques traditionnels. Les entreprises et leurs managers vont pouvoir participer au débat,...un libre échange d'idées ?

La liberté guidant le Peuple ?  


Qui se ressemble...se tue

Desirmimetique

 René Girard explore depuis maintenant cinquante ans le même sujet, sur lequel sa pensée et ses recherches ont évolué. Ce sujet c'est celui du fondement de la culture qu'il identifie dans la rivalité et la violence. Bel exemple de cosntance, qui rend sa pensée à la fois originale, mais aussi complexe, car il n'est pas facile d'absorber tous les ouvrages de l'auteur.

Mais c'et aussi une pensée qui fascine.

Certains ont essayé d'en donner une synthèse "pour les nuls", comme ICI.

La parution cette année de l'ouvrage de 2007, dans une édition revue et augmentée, " Achevez Clausewitz", un dialogue de René Girard avec Benoît Chantre, avec une postface inédite de ce dernier, est l'occasion de revenir vers cet auteur. Je vous en recommande l'expérience.

Cet ouvrage permet de revenir sur un des concepts clé de René Girard, le désir mimétique, qu'il a mis en évidence dans ses recherches sur les religions et le sacré, et qu'il voit à l'oeuvre dans l'ouvrage célèbre de Clausewitz, "L'art de la guerre", paru de manière posthume en 1832.

Ce concept de désir mimétique rompt complètement avec une conception traditionnelle selon laquelle nous désirons un objet en raison de ses propriétés intrinsèques, ou sa valeur d'usage. Pour René Girard, ce qui fait que nous désirons un objet, c'est que nous voulons imiter le désir de l'autre (cet autre étant appelé par René Girard le "médiateur") : il y a donc une relation triangulaire entre le médiateur, l'objet, et le sujet imitant Cette relation aboutit à une rivalité toujours croissante, dont l'issue ne peut être que la violence. En imitant le désir de l'autre, le sujet rival ne fait que renforcer le désir de celui-ci pour l'objet qu'il possède. Dans un tel jeu, avec les mêmes désirs, l'objet de l'imitation devient donc la violence elle-même.

L'intuition de René Girard, c'est que tous nos désirs finissent par se ressembler, que nous voulons tous la même chose, et que c'est parce que l'on se ressemble de plus en plus que l'apocalypse et la violence nous menacent. il en voit les prémisses dans l'ouvrage de Clausewitz, mais le phénomène s'est propagé.

Ainsi, constate-t-il, le mimétisme s'étant emparé de la planète, à l'heure de la mondialisation, la lutte s'annonce entre la Chine et les Etats-Unis :

" Il s'agit en fait d'une lutte entre deux capitalismes qui vont finir par se ressembler de plus en plus.

Les chinois subissent moins l'attraction du modèle occidental qu'ils ne l'imitent pour triompher de lui. Leur politique est peut-être d'autant plus redoutable, qu'elle connaît et maîtrise le mimétisme.

Avez-vous entendu dire, par exemple, qu'on vole du cuivre en masse partout ? On en vole même pour le revendre, cela vient de se passer en France. C'est à cause des chinois, qui en ont un besoin fou pour leurs constructions. C'est le cuivre aujourd'hui, ce sera demain le pétrole. La montée du prix du baril, c'est la Chine, ce n'est pas du tout la peur de la guerre. Les chinois ne vont pas s'arrêter, ils veulent battre les américains, ils veulent qu'il y ait plus de voitures chez eux qu'en Amérique. Toujours plus de luxe que son modèle".

C'est ce que René Girard appelle "l'indifférenciation" qui amène à cette guerre. Et qu'il va trouver dans Clausewitz :

" Clausewitz nous montre que la réciprocité structure les échanges, qu'une loi de guerre régente secrètement tous les rapports humains. Cette conscience est donc trés révélatrice d'un délitement des institutions guerrières et commerciales, de moins en moins capables de cacher le duel".

Car ce que l'on trouve dans l'affrontement guerrier se retrouve aussi dans le commerce, que Clausewitz compare aussi à la guerre, et qui inspire bien sûr René Girard dans sa thèse.

" Clausewitz comprend qu'il y a une dimension sacrificielle et guerrière dans la monnaie, que "bataille décisive" et "paiement en espèces" continuent de s'équivaloir, à la différence que le "règlement" est moins fréquent dans le domaine des guerres stricto sensus et plus fréquent dans celui du commerce".

Le commerce entre nations ou acteurs économiques est une poursuite de la guerre, on échange des biens et de l'argent pour éviter de s'échanger des coups. L'échange, qu'il soit commercial ou guerrier, est en fait une institution, c'est à dire une protection, un moyen. On peut d'ailleurs assez vite passer passer du commerce à la guerre en accusant l'autre de concurrence déloyale, de dumping, ou n'importe quoi pour refuser le "règlement". On retarde le "paiement en espèces", les marchés et les échanges se compliquent mais ne font que différer l'affrontement, qui est l'issue incontournable.

Dans cette vision d'une mondialisation débouchant sur la violence, René Girard se distingue de tous ceux qui veulent nous la faire voir "heureuse". Et c'est pour cela qu'il nous parle d'"achever Clausewitz" :

" Il nous faudra bien achever ce que Clausewitz n'a fait qu'entrevoir, dans ce cadre interétatique, qui ne correspond plus aux affrontements de notre époque. Car le "paiement en espèces", le corps à corps, n'existe plus aujourd'hui, ou en tous cas plus de la même manière. Nous sommes entrés dans l'ère des guerres technologiques, du "zéro mort" qui sont la nouvelle modalité du duel."

Cette lecture des rapports entre des entités, des acteurs, qui se resemblent, qui désirent et s'imitent, elle nous parle de la mondialisation, du commerce, des mouvements de masse où les consommateurs, les entreprises, les compétiteurs, s'engoufrent, dans cette indifférenciation, qui débouche sur l'affrontement. L'histoire ne s'arrête pas; on est soit l'agresseur, soit l'agressé, et on change derôle et de posture sans arrêt.

Cette relecture de René Girard ne peut que nous aider dans notre clairvoyance et compréhension des relations politiques, économiques et sociales.


Tout faire soi-même !

Mmaudit

J'avais déjà fait un post sur les capacités managériales du personnage ICI..

Je retrouve ce trait, à propos du même personnage :

"Tout faire soi-même. La litanie des mauvais managers qui ne savent ni déléguer, ni responsabiliser. Avec cet état d'esprit, il ne serait pas capable de diriger une PME de six salariés".

Celui dont on parle, c'est Nicolas Sarkozy, bien sûr,  Président de la République française, qui gouverne un pays de plus de soixante millions d'habitants. Et celui qui l'épingle ainsi, c'est Franz -Olivier Giesberg, dans son nouvel opus, " M. le Président".

Contrairement aux patrons, qui peuvent se faire plus discrets,  le métier de Président de la République est, grâce à ce type de journalistes, trés exposé; on sait tout sur lui, ses tics, ses petites phrases. Franz-Olivier Giesberg est un orfèvre; il note tout ce qu'il entend dans des cahiers à spirales, et il balance dans un livre. C'est le cas de celui-ci.

Ce qui le rend sympathique, à lire son livre, c'est de voir qu'il n'est pas dupe de son affaire :

" Je plains les politiques, je les plains bien sincèrement. Quand, par leur talent et leur travail, ces pauvres diables réussissent à sortir du lot, ils deviennent le matériau de base des scribouillards frivoles et irresponsables dans mon genre, qui s'en saisissent pour les broyer, le temps d'un livre ou d'un article, sous leurs espiègleries ou leurs dénigrements systématiques".

En même temps, ils doivent être un peu complices car ils savent bien, quand ils parlent à des journalistes, que tout ça se retrouvera à un moment ou à un autre écrit quelque part...

En tout cas, l'ouvrage tient ses promesses. Le Président, c'est "M. le président", comme le personnage de "M. le maudit" du célèbre film de Fritz Lang : il est tout de suite repéré, et il est bien chargé.

Mais, comme dans le film, l'ouvrage de Franz-Olivier Giesberg parle autant, voire plus, de l'auteur que de Nicolas Sarkozy; car en le lisant on en apprend aussi beaucoup sur l'auteur, ses admirations pour Nicolas Sarkozy, qui l'a impressionné dans sa gestion des crises, et ses sourires distants quand il le voit faire devant lui son cinéma.

Et cela n'arrête pas; Nicolas Sarkozy parle tout le temps, beaucoup, car il sait tout sur tout mieux que tout le monde :

" C'est ainsi que Nicolas Sarkozy explique sans cesse leur métiers aux industriels, aux producteurs de cinéma ou aux patrons de presse. Prière d'opiner. Génie sans frontière, il connaît la solution magique pour tous. Si on l'écoutait, tout irait tellement mieux. Même les trains arriveraient à l'heure".

Et cette conviction, qui le fait se sentir si seul, " de n'être entouré que de charlots et de zombies", ceux qu'il traite de "connards" ou de "valises sans poignées" (paraît-il une de ses expressions favorites).

 Alors, il parle :

" Parlant tout le temps et s'étourdissant de ses discours, il ne peut, bien sûr, écouter personne. Il est épuisant et saoulant, comme tous les moulins à paroles".

C'est un de ses ministres, cité, mais non identifié, qui dit de lui :

" Souvent, quand il est dans ses transes éructantes, on a envie de lui jeter un verre d'eau à la figure. Pour son bien. Pour le rafraîchir et pour qu'il s'accorde une pause".

Ce personnage qui parle tout le temps et n'écoute pas, Franz-Olivier Giesberg l'appelle "l'enfant-roi", c'est le titre d'un des chapitres. C'est l'attitude qui consiste à s'énerver fort quand il a affaire à quelqu'un qui n'est pas d'accord avec lui, ou le contredit; Nicolas Sarkozy est ainsi décrit comme un enfant-roi qui ne s'arrête jamais. 

" En plus, celui-là est un surdoué qui a décidé qu'il serait le meilleur. Par exemple le président qui a fait le plus de kilomètres à travers le monde. Celui qui a mis en oeuvre le maximum de réformes".

Etc..." S'il faisait le Tour de France, il lui faudrait gagner toutes les étapes".

Il y a une autre face à ce portrait : ce personnage enfant-roi, qui fait tout pour faire le vide autour de lui, se faisant détester par certains, et a tellement envie de reconnaissance, il inspire aussi, comme un homme blessé,  une forme de compassion, que Franz-Olivier Giesberg ressent aussi.

Et l'épilogue de ce récit est particulièrement troublant, comme une pirouette qui vient tout remettre en cause.

Cela se passe le jour de la Saint Valentin, le 14 février 2011 : Nicolas Sarkozy a invité Franz-Olivier Giesberg à déjeuner.

" Je serai la midinette. Il sera mon prince. La messe est dite".

Dans le récit de cet entretien, on y voit un Nicolas Sarkozy parlant de littérature, citant les auteurs, Steinbeck, Levi-Strauss, Sartre ("Tu connais Les Mots de Sartre, avec sa construction en deux parties), Camus, Céline.Franz-Olivier Giesberg en est bluffé :

" En vieux journaleux, professionnel de l'incrédulité, je n'en reviens pas. (...). Il assure. Y compris quand la conversation roule sur des auteurs de mon choix, comme Prosper Mérimée, ou que je laisse une phrase en suspens, pour qu'il la termine.

Depuis un quart de siècle que je le fréquente, Nicolas Sarkozy ne m'a jamais laissé entrevoir cet aspect-là de son univers personnel. S'il avait juste potassé quelques fiches dans les jours qui précèdent, je l'aurais démasqué. Si sa science est récente, ce que je subodore, il a déjà beaucoup lu. Mais bon, contrairement à la légende que j'ai contribué à entretenir, il est tout sauf inculte : quitte à passer définitivement pour un gogo ou un couillon, je dois à la vérité de le reconnaître".

On lit ça comme un roman : qui berne l'autre ? Faut-il y croire ? Doit-on y voir la fourberie de l'un, qui a choisi le bon sujet de la littérature et de la culture pour faire douter, voire changer, l'autre ? Ou bien est-ce une preuve que M le président n'est pas celui dont on cru lire le portrait complet dans les 250 pages précédentes ? Au point de douter : " Je me demande si je ne devrais pas réécrire plusieurs pages de mon livre".

Et les dernières lignes sont éclairantes sur le trouble qui a saisi l'auteur :

" Parfois il faut cinquante ans pour faire un homme. Parfois soixante. Nicolas Sarkozy n'est plus tout à fait le même. Il a peut-être enfin commencé à se trouver.

Il est fait; il est fini".

On dirait la fin du premier tome d'une saga qui ne s'arrêtera pas; comme si on n'avait pas encore tout vu; qu'une nouvelle page était prête à s'ouvrir. Avec toute la double signification de ce mot de "fini". Jolie formule en effet.

Ce personnage enfant-roi n'a peut-être pas tout révélé finalement.

C'est du moins sur cette impression que nous laisse ce dernier bon roman de Franz-Olivier Giesberg. 

En bonus : un séance de confidences de F.O.G par Sarkozy :

 


Nicolas Sarkozy raconté par Franz-Olivier Giesbert par FranceInfo


Détruire pour créer

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On le sait tous qu'on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs.

C'est la même chose pour développer nos entreprises, l'économie : c'est le principe de la "destruction créatrice" chère à Shumpeter.

C'est précisément le sujet de ma chronique du mois sur "Envie d'entreprendre".

Il faut détruire pour construire, et plus on détruit, plus on se développe.

La France, malheureusement, est en retard.

Comment s'en sortir ?

Sortez de votre coquille pour aller y voir ICI.