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Une irrépressible envie de créer et d'innover : le Mandrake du capitalisme

Entrepreneur

Est-on en train de voir revenir à la mode les entrepreneurs ? Aprés les injures contre le capitalisme qui sont ressorties pendant la crise en 2008 - 2010, on dirait que les entrepreneurs redressent la tête, qu'il sont chouchoutés par les politiques, qu'ils prennent le rôle des "gentils capitalistes", à l'opposé des "méchants", composés de traders et de spéculateurs.

C'est en tout cas la thèse de Geoffroy Roux de Bézieux, le dynamique patron de Virgin Mobile, et aussi le directeur du pôle Emploi (qui s'est fait remarqué par ce genre de déclaration...). Il vient de sortri un livre au titre éloquent : " Pour sortir de la crise, le capitalisme". Au moins, c'est clair.

J'ai cru relire le plaidoyer de Gilder, qui date des années 80, l'ère Reagan, aux Etats-Unis (à cette époque, nous en France, on était dans notre période Mitterrand et gauche au pouvoir en train de nationaliser l'économie..).

Car le capitalisme que défend Geoffroy Roux de Bézieux, c'est celui des entrepreneurs, qu'il appelle "entreprenants", car il ne concerne pas que les créateurs d'entreprises, mais tous ceux qui " ont une irrépressible envie de créer et d'innover".

Selon lui, le véritable entrepreneur n'est pas obnubilé par l'argent. " Bien sûr, l'argent fait partie des motivations pour démarrer un projet, mais parmi tous les créateurs de start-up que j'ai pu côtoyer, rares étaient ceux dont c'était la motivation première. D'ailleurs, ceux qui étaient dans ces dispositions n'ont généralement pas créé grand chose !".

Ce qui fait avancer l'entrepreneur, c'est "le challenge", "le goût du jeu".

L'entrepreneur, pour Geoffroy Roux de Bézieux, c'est le " Mandrake du capitalisme", car il transforme en or (des emplois, de la croissance, des revenus) tout ce qu'il touche. C'est pourquoi il a cette formule :

" Entreprendre, c'est déjà être de gauche, car on enrichit le pays bien avant de s'enrichir soi-même".

L'entrepreneur c'est celui qui est par nature un rebelle, qui refuse de se plier aux standards et aux normes, il conteste la coutume et les hiérarchies établies. Cette attitude est également gagnante quand elle guide des salariés, qui donnent ainsi un souffle différent à l'entreprise qui les emploie. Et certains dirigeants employés de grands groupes diffusent ce type de comportements. y compris parmi les patrons du CAC 40.

Et puis, pour Geoffroy Roux de Bézieux, l'entrepreneurship, c'est le meilleur ascenseur social qu'il nous reste. Car :

" Quel est le l'employeur de France qui affiche le taux de CDD le plus élevé : le secteur public. Quel est le secteur qui assortit la plupart de ses recrutements d'un niveau académique minimum ? encore la fonction publique. Devenir fonctionnaire, aujourd'hui, c'est presque élitiste : il faut se prévaloir d'un bac + 5 pour espérer décrocher le moindre job".

Alors que l'entreprenariat, c'est pour tout le monde; ce qui compte c'est l'audace, le courage, la rage d'avoir envie de réussir et de "faire son trou".

Ce que veut louer l'auteur, c'est l'individu, son pouvoir créateur, sa volonté d'entreprendre. Pour lui, c'est l'état naturel de l'homme :

" Au risque de provoquer certains, je pense sincèrement que l'homme n'est pas né pour le salariat, en tout cas pour le salariat "taylorisé", mais pour l'entreprenariat".

Bien sûr, il n'est pas d'accord avec un Etat qui voudrait faire l'entrepreneur à la place des entrepreneurs; pour lui, l'Etat a pour rôle de garantir l'équité l'équité et la concurrence, mais point. L'Etat doit favoriser l'entrepreneur plutôt que l'épargnant; le risque plutôt que la rente.

Ce qui compte, c'est de toujours faire gagner l'individu contre "le système".

Et l'auteur appelle à un réveil de l'Europe et de la France pour nos entrepreneurs, si l'on ne veut pas devenir le "Dysneyland" du monde. Un monde comme l'I-Phone : 100% inventé par les Etats-Unis (Apple), et 100% produits par la Chine...Et nous ? Rien. Oui, il est temps de se réveiller.

Bien sûr, un tel ouvrage va conforter ceux qui sont déjà convaincus. Va-t-il convaincre les autres ? Espérons-le.

Espérons que les entrepreneurs d'aujourd'hui et de demain vont se retrouver encouragés, grâce à cet ouvrage fédérateur,  d'appartenir à cette communauté de ceux qui, selon Geoffroy Roux de Bézieux, vont véritablement être la réponse pour sortir de la crise.

Commentaires

Frédéric BOURGUET

Je suis curieux de lire cette contribution à un constat bien réel ! La France conservatrice des acquis médiévaux, et malgré ses lourdeurs administratives et culturelles en découlant, bougerait-elle grâce à une génération boostée par un regard réaliste de ce qui existe au-delà de la Riviera (tannage permanent), des alpes (ski), des pyrénées (balades cathares) et des vagues landaises, mais aussi au-delà des steppes, des océans et de l'esprit?

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