Intégrer pour innover
11 décembre 2010
Pour innover dans l'entreprise, dans nos organisations, tout le monde est d'accord : il faut faire participer le plus grand nombre, aller chercher les idées partout, parmi les clients, parmi les salariés, parmi les partenaires (et pourquoi pas les consultants, qui bénéficient particulièrement de cet engouement..).
Marie-Anne Brodschii, Directrice de l'Innovation chez Veolia, rencontrée cette semaine, porte particulièrement bien ce discours. Les idées, les initiatives sur l'environnement, les matériaux, les technologies, les biotechnologies, elles sont mondiales, autant en Asie qu'aux Etats-Unis ou en Europe. Et les innovations viennent de plus en plus de petites entreprises, et non des grands laboratoires et centres de Recherche des grands groupes. Et les investisseurs s'y intéressent de plus en plus; le secteur des cleantechs est devenu le premier secteur des investisseurs privés aux Etats-Unis.
C'est cette prise de conscience qui a conduit Veolia à lancer son programme "Veolia Innovator Accelerator". Ceal consiste à ouvrir les portes aux start-ups qui souhaitent apporter leurs idées et services, via une plate-forme de recherche.
Le process tient en trois chiffres : 1 - 4 - 12.
1 : en une semaine, toute start-up qui se présente ave son idée, ou service, se voit répondre sur l'intérêt pour Veolia.
4 : En quatre semaines, le projet est approfondi, et les possibilités de coopération identifiées d'un point de vue technologique et solution; Veolia ne prend pas de participation financière, ni n'achète les brevets; son rôle est de faciliter l'accès au marché, via ses usines et implantations dans le mondes (usines de traitement des eaux, de traitement des déchets, ...).
12 : Douze semaines pour réaliser la Business Review par Division.
L'investissement s'est fait sur la facilité du contact (guichet unique pour entrer en contact avec Veolia, pour ne pas dissuader les jeunes entreprises qui ne comprennent pas le fonctionnement des grandes), et sur la rapidité des réponses et décisions (car, là encore la grande entreprise est souvent associée à la bureaucratie, la lenteur des processus).
Le programme, encore jeune, reste à compléter, en impliquant plus les salariés de l'entreprise (et faciliter ainsi l'"intrapreneurship" des salariés, qui peuvent, avec leurs idées, devenir eux-aussi des créateurs d'entreprise innovante).
A comléter aussi pour permettre de lancer des appels à idées sur des thèmes précis, et non se contenter d'attendre que les start-ups viennent frapper à la porte.
Faire coopérer aussi les clients, les citoyens, qui, eux aussi, veulent de plus en plus se faire entendre et, surtout, écouter.
L'enjeu, maintenant, c'est, on le sent bien en écoutant les expériences concrètes des entreprises, et leurs projets, de mieux intégrer l'ensemble des sources d'innovation, et les sources des idées et projets (clients, salariés, responsables de la Recherche, responsables Innovation, partenaires publics et privés, consultants).
Ce sont, là comme dans de nombreux domaines, ceux qui auront les meilleures capacités d'agir en intégrateurs qui maîtriseront les innovations et les ruprtures, et bénéficieront de l'intelligence collective en action.
Intégrateur pour ouvrir l'innovation : un métier d'avenir; une envie d'échanges et de réseaux; on embauche...
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