Histoire de loups
Trop molle !

Respect

Respect1

Les valeurs d'une entreprise, c'est sa carte d'identité. Et ne pas avoir quelque part la liste de ses valeurs, c'est être un SDF du management.

Néanmoins, on a souvent l'impression que ces listes de valeurs, ça raconte toujours la même chose; ça fait vivre les agences de communication et occupe les DRH; mais finalement; est-ce que c'est bien sérieux ?

Alors, forcément quand un dirigeant d'un grand groupe comme Michelin vous évoque avec ferveur et émotion les valeurs de son entreprise, on écoute.

C'est ce qui m'est arrivé cette semaine.

Les valeurs de Michelin, ça parle de....respect. Un mot pas habituel dans l'expression des credos :

- Respect des personnes,

- Respect des clients,

- Respect des actionnaires,

-Respect des faits.

Le respect des faits, ça consiste à ne pas se raconter d'histoires, à être toujours dans le principe de réalité, la réalité économique, le besoin d'améliorer ce qui ne marche pas, de rechercher toujours la qualité.

Le respect du client, oui, tout le monde en parle; c'est de se dire que le client de Michelin mérite, on lui doit, la sécurité, la fiabilité, la durabilité des pneus qu'il achète. C'est une exigence.

Mais ce qui anime en priorité le discours et les comportements de Michelin, c'est le respect des personnes.

Ce respect des personnes, c'est celui qui a conduit Michelin lors des fermetures d'usines, et il y en a eu pas mal en Europe ces derniers temps, à faire en sorte que personne, aucun collaborateur, ne soit laissé "sur le bord de la route"; d'où des investissements trés importants pour la reconversion des employés, leur apprendre un nouveau métier (maçon, peintre, cuisinier,..).

Ce respect, il nous parle aussi de mon sentiment de responsabilité, et si il manque, c'est souvent que la première personne à qui on manque de ce respect c'est soi-même.

Bernard Bougon et Laurent Falque, dans leur livre, dont j'avais parlé ICI, parlent de ce rapport à moi-même, en faisant référence à ce que Kant appelle la dignité :

" Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme une fin et jamais complètement comme un moyen".

En effet, ce sentiment d'agir par devoir ou par sentiment de responsabilité est fortement présent dans les relations dans les entreprises, et avec les clients, les partenaires, les fournisseurs.

Quand nous sommes confrontés à des situations inattendues, à des conflits, des dilemnes, le respect est la valeur qui nous permet, ou non, de nous en sortir.

C'est en invoquant ce respect comme une déclinaison de la finalité qui guide nos choix et décisions que Bernard Bougon et Laurent Falque nous conseillent d'agir.

Ils ont une belle expression pour le résumer : passer de la volonté d'agir "pour soi" à la volonté de bien agir "en soi".

Ce respect, cette dignité, on comprend combien ils guident la culture de Michelin. Et on comprend trés bien les dégâts qui se produisent dans les relations, dans l'efficacité et la performance de nos entreprises, quand ils ont disparus.

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