L'Autre
Les facettes du leadership

C'est pas la taille qui compte

Cerveau

En ces temps de pessimisme où on n'arrête pas de se lamenter sur tout ce qui va de plus en plus mal, y compris la planète qui se réchauffe, le message de Matt Ridley réchauffe, lui, le coeur.

Matt Ridley est un biologiste d'origine, devenu journaliste et écrivain; il vient de publier " The Rational Optimist : How prosperity evolves". En gros sa thèse, c'est un peu celle du Docteur Coué : Tout va de mieux en mieux !

Forcément, il y a des détracteurs que ça énerve, et qui démontrent qu'un tel optimisme est celui d'un fou.

L'auteur est interviewé à propos de ce livre dans le dernir numéro (octobre) de Books.

Il revient sur tous les progrès continus que l'humanité a connus, et critique les "prophètes du malheur" qui ont "moralement tort".

Si tout va ainsi de mieux, est-ce parce que les cerveaux des gens sont de plus en plus gros ?

Que non, dit-il :

" Ce qui fait fonctionner la société humaine n'est pas la taille du cerveau des individus mais celle de notre cerveau collectif. Presque toutes les technologies dont nous nous servons, du crayon à la ville, échappent à la compétence d'un individu. (...). Tout ce que nous utilisons aujourd'hui combine des idées différentes, est produit par de nombreuses personnes et échappe au savoir de l'individu.

Quand nous avons commencé à échanger et à nous spécialiser, il y a environ 100 000 ans, nous avons sans le savoir commencé à créer un cerveau collectif, dans lequel nous ne sommes que les noeuds d'un réseau. Les réalisations de ce cerveau collectif sont plus brillantes que tout ce que nous pouvons comprendre. C'est pourquoi la planification centralisée ne peut pas marcher. Nous ne pouvons pas utiliser nos cerveaux individuels pour expliquer au cerveau collectif ce qu'il doit faire.

C'est là que se loge le secret de l'explosion de la prospérité et du progrès humains que l'on observe depuis 100 000 ans et encore aujourd'hui."

Bon, on sent bien que, lui, il croit à fond à Adam Smith, la main du marché, l'échange. Et pas trop à la régulation et au dirigisme.

Mais surtout, c'est cette intelligence collective qu'il chérit. Pour lui, on n'est pas beaucoup plus intelligent que l'homme de Cro-Magnon. Mais, en revanche, et c'est ce qui compte :

" Nous sommes collectivement plus intelligents, parce que nous combinons, accumulons et échangeons nos idées plus largement dans nos technologies".

c'est un peu comme le "fourmi management" dont j'ai déjà parlé, à propos de l'ouvrage de mon ami Olivier Zara.

Le problème reste toutefois , en observant les pratiques et coutumes de certaines organisations, qu'on a parfois l'impression qu'on en est encore à l'homme de Cro-Magnon. Merci à Matt Ridley de nous redonner de l'espoir.

 

Commentaires

AZIZ ZERIOUH

Tout à fait, cet article me fait penser à ces patrons qui prennent seuls les décisions....la force d'une entreprise se trouve dans la créativité de ses employés. Autrement dit,le "to be open" est le maître mot...

gillesmartin

Quoique l'on peut faire fonctionner l'intelligence collective pour réfléchir à plusieurs, mais, concernant les décisions,elles se prennent souvent, en dernière instance, seul ou en cercle restreint, sauf à entrer dans un système de vote démocratique, peu utilisé dans le management des entreprises, sauf pour les décisions en assemblée générale des actionnaires.

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