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Couleurs d'entrepreneurs

P1000233 Cette fin de semaine dernière était un grand moment pour PMP.

Elle était consacrée au séminaire de l'année, que nous avions choisi de tenir à Bilbao.

J'ai déjà parlé ici de ces séminaires "expérienciels" , à propos de "l'expérience du désert et du temps" ou "l'expérience de la peur...et de la confiance".

Le thème de cette année, c'était : Entrepreneurs !

Car le comportement d'entrepreneur n'est pas réservé aux geek qui lancent des start-up, ni aux patrons qui montent leur boîte.

Le comportement d'entrepreneur, et notamment dans un métier de création comme l'est le Conseil, qui est, tel que vu par PMP, un métier d'entrepreneurs de prestations intellectuelles, qui délivrent de la création de valeur immatérielle pour ses clients, est un des facteurs clés de réussite, et de satisfaction des clients.

Alors, pour nous inspirer, Bilbao nous a permis de rencontrer le musée Guggenheim, et cette exposition d'Anish Kapoor qui nous a ému et bluffé. Ces oeuvres qui nous confrontent à l'expérience du vide et de l'infini, que l'artiste nous appelle à remplir nous-mêmes. Car avec Anish Kapoor, c'est celui qui regarde qui complète l'oeuvre, oui, comme un entrepreneur.

Aussi l'oeuvre de Richard Serra, tout en acier, "la matière du temps", à travers laquelle nous circulons, là encore en apportant notre propre façon de construire l'oeuvre.

Puis, nous avons collectivement créé une peinture, en nous y mettant tous, avec le regard de l'artiste Ismael Iglesias qui a gentiment complété "l'oeuvre" avec sa propre inspiration.

Remplis de l'énergie de ces artistes et de la création artistique, nous nous sommes attelés à préparer nos thèmes de recherche de l'année, un peu comme une maison de couture qui prépare ses prochaines collections; ces sujets et thèmes qui seront au coeur des projets que nous réaliserons avec nos clients (pour le moment, c'est confidentiel sous embargo, mais cela se saura bientôt).

Cette attitude entreprenariale, celle qui nous pousse à vouloir toujours inventer de nouvelles choses, nous l'avons bien sûr partagée.

Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer un florilège de témoignages et impressions, qui donne un joli tableau des couleurs d'entrepreneurs ...

Qu'est-ce qui est illustratif du comportement collectif d'entrepreneurs dans notre entreprise ?

" On n'a pas peur de prendre des risques; on ne se repose pas sur nos acquis",

" L'entrepreneur, c'est quelqu'un qui, avant tout, aime ce qu'il fait",

" Celui qui apprend de ses échecs autant que de ses succès",

" Pas de dogmes, pas de certitudes"

" la volonté",

" des petites libertés pour chacun qui nous font inventer ensemble de grandes choses",

"l'envie de laisser quelque chose de visible; l"envie de vouloir changer les choses",

"le métier vu comme un métier d'orfèvre, sur mesure",

"se nourrir des autres et de l'extérieur",

"se laisser surprendre pour surprendre; ne pas répéter tout le temps les mêmes choses",

Ces jolies couleurs de Bilbao étaient un beau cadeau pour le moral, notre envie d'entreprendre, et notre sens du service.

Car être entrepreneur c'est d'abord cette histoire de comportement.

Souhaitons à un maximum de clients d'en profiter.


Grandir ?

Anish_kapoor-1 Quand est-ce qu'une entreprise devient mature ?

J'observais directement cette semaine le passage d'une start-up, et de son jeune dirigeant, d'une phase de création, un projet individuel, avec quelques "amis",avec l'inconnu et le risque du projet, à une nouvelle phase où des investisseurs plus institutionnels viennent financer, par une augmentation de capital, la poursuite du développement de l'entreprise. Cela devenait tout d'un coup "du sérieux".

C'est un moment important, car l'entreprise, et son dirigeant, vont maintenant avoir à rendre des comptes à des actionnaires variés, plus regardants sur la performance financière, la stratégie. On va utiliser des mots plus "corporate", on va regarder les business plans, on va observer les plans marketing, etc..On a l'impression de sortir d'une adolescence agitée pour passer à une phase plus adulte.

On resentait ce mélange de fierté, d'émotion, mais aussi d'envie de ne pas décevoir, l'envie d'une aventure ambitieuse. quelque chose de touchant.

Ce passage, il fait partie de la vie de nombreuses entreprises, et il ne s'arrête jamais. Car une entreprise passe toute sa vie d'une phase à une autre; les crises, comme en cemoment pour certaines, sont l'occasion de ces remises en couse, de la recherche d'un nouveau départ.

Et grandir, pour une entreprise, cela peut se regarder de plusieurs façons.

Je trouve une jolie métaphore ici :

" Pour grandir, observez simplement un arbre. Plus l'arbre grandit, plus ses racines deviennent profondes. Il y a un équilibre - plus l'arbre s'élève, plus les racines s'enfoncent. Vous ne pouvez pas avoir un arbre de cinquante mètres de haut avec de petites racines; elles ne pourraient pas soutenir un arbre aussi grand.

Dans la vie, grandir siginfie aller profondément en soi, là où se trouvent nos racines".

On peut en fait regarder ce phénomène de la maturité selon deux lignes :

L'une est l'horizontale : c'est le monde, c'est la succession des évènements qui parcourent la vie de l'entreprise, la vie de ses dirigeants, la vie de chacun. On passe de la jeunesse à l'adolescence, à l'adulte, à la vieillesses, à la mort. C'est la succession des années, le vieilliseement, qui caractérise cette ligne. C'est une façon de voir l'évolution plutôt linéaire.

Mais on sait bien que rien n'est linéaire; il y a des moments de croissance et de décroissance; il y a des moments où on a l'impression que tout va bien, que le succès nous accompagne, et il y a des moments où l'on se décourage. Et l'ensemble nous fait grandir.

Car l'autre ligne pour palrer de la maturité, c'est la ligne verticale. Il est plus subtil de la découvrir. Certains n'y arrivent jamais.

La ligne verticale,  ce sont les racines de l'arbre qui s'enfoncent en même temps que l'arbre grandit.

C'est le poursuite de sens, de l'être essentiel de l'entreprise, qui la fait grandir, par l'action de ses dirigeants et managers, et qui lui permet de conserver son ambition et sa vision intactes.

alors que la ligne horizontale parle d'actions, des mains, la ligne verticale est plutôt celle de la méditation, du silence, du regard intèrieur.

La ligne horizontale est celle où l'on ajoute (des compétences, des connaissances); la ligne verticale est celle où l'on enlève (le futile, l'accessoire, l'inessentiel).

Cette ligne verticale ne compte pas les années; elle compte les expériences, les moments où l'on change de regard et de perception, sur le monde, les autres, soi-même.

La ligne verticale, quand elle apparaît, à chacun, et à l'entreprise dans son développement, c'est aussi celle qui nous redresse, qui nous fait regarder au loin, quelles que soient les aléas et aventures que nous fait vivre la ligne horizontale. Qui nous fait projeter une énergie nouvelle pour porter plus loin l'aventure entreprenariale.

En observant comment le jeune dirigeant se tenait bien droit, les épaules ouvertes, lors de cette assemblée d'investisseurs penchés sur son entreprise, on ne pouvait pas manquer de voir se dessiner dans l'air, comme virtuelle, cette ligne verticale.

Grandir en passant de l'horizontal au vertical, c'est tout ce que l'on peut souhaiter à une entreprise pleine de sève.

Nota : l'illustration est une oeuvre d'Anish Kapoor. Un sculpteur de la matière et de la verticalité.