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Risque d'image contre innovation

Light On l'entend partout : pour faire repartir la croissance et la réussite de nos entreprises, il faut relancer l'innovation, il faut que nos employés proposent et mettent en oeuvre plein d'idées nouvelles et originales.

Mais, on fait comment pour rendre ses employés innovants et plein d'idées ?

C'est le genre de question dont on aimerait connaître la réponse.

Pas simple.

Dans la dernière livraison de la Harvard Business Review, deux auteurs essayent de répondre, à partir, comme toujours d'une enquête auprés, disent-ils de "centaines d'employés".

Ces deux auteurs, Feirong Yuan, de l'Université du Kansas, et Richard W.Woodman, de Texas A&M (??), ont ainsi découvert que  ce qui diminue significativement l'innovativité des employés est leur peur du "risque d'image", en clair la peur que les autres, les collègues, les chefs, se moquent de vous, vous regardent défavorablement.

Cela va jusqu'à la peur d'être rejetés, marginalisés, par ceux, trés nombreux, qui, dans l'entreprise, sont particulièrement confortables et heureux du status quo.

Cette peur du risque de ne pas être comme tout le monde, comment l'entreprise peut-elle la combattre ?

Cela parle, eh oui, de la diversité, de l'acceptation des autres.

C'est un sujet plus culturel que technique.

Cela parle de créer un environnement de tolérance, où les différences sont perçues comme une richesse. Un environnement où les collaborateurs se sentent libres et encouragés d'approcher les problèmes de façon différente. Un environnement où on a le droit de ne pas être d'accord avec le chef qui veut nous faire croire qu'il sait tout. Cette diversité, on n'en parle souvent; mais concrètement, il n'est pas toujours facile de lui donner de la place dans l'entreprise.

L'environnement qui permet cette diversité et cette liberté,on ne le trouve pas facilement dans toutes entreprises, notamment celles peuplées de magiciens d'Oz.C'est d'abord une histoire de comportement personnel de tous et de chacun.

Ce comportement, on le comprend bien, c'est d'abord celui du dirigeant lui-même; cela interroge ses certitudes, sa capacité d'écoute et sa tolérance à lui personnellement. On touche là, forcément, un sujet délicat.

Utile de s'en rappeler quand un dirigeant vous déclare qu'il est inquiet de voir que, dans son entrprise, "les collaborateurs ne sont pas assez innovants"...

Avant de parler de ces collaborateurs pas assez innovants, et si on parlait de lui ?


Qui veut gagner des centaines de millions ?

Millions Il a dirigé l'UNEDIC, et a donc participé directement à la stratégie; il a vu de près la fusion entre Assedic et ANPE, pour faire le Pôle Emploi tout nouveau; encore une réforme fortement médiatisée par le gouvernement.

Alors, forcément, son avis compte, non ?

Lui, c'est Geoffroy Roux de Bézieux. Il dirige aussi, et surtout, Virgin mobile. Il est toujours vice-président du Pôle Emploi. 

Il donnait son avis dans Le Figaro de ce week-end :

" La fusion a coûté des centaines de millions et n'a pas amélioré le service rendu aux demandeurs d'emploi et aux entreprises".

Ouaps...Mais, alors, pourquoi il s'est rien passé ? Et ces millions d'euros, ils sont dans les poches de qui maintenant ?

Bon, alors pour Le Figaro, Geoffroy Roux de Bézieux donne quelques idées; ça a pas l'air d'aller trop loin; ça ressemble pas trop à une réforme; c'est juste du bon sens :

"Les partenaires sociaux doivent réfléchir à simplifier les grilles d'indemnisation. Cela aiderait les conseillers à être plus polyvalents et à se concentrer sur l'aide à la recherche d'emploi.

"Même s'ils sont tous deux licenciés de Continental, l'ouvrier qui fabrique des pneus depuis trente ans a besoin de plus de suivi que le jeune informaticien qui retrouvera un travail tout seul, via internet.

Enfin la mobilité géographique est trés faible; On peut faire beaucoup plus sur les aides au déménagement".

Mais pourquoi on n'y a pas pensé avant alors ? Le Président, il a pas pu le dire ? le faire ? Probablement que non, car on ne sait pas trés bien qui "dirige", et comment,  un tel mammouth, 

 Ce genre de communication a de quoi nous désespérer du service public.

Bon, ça va être bientôt la déclaration d'impôts à remplir...Espérons que pour les prochaines centaines de millions on fera mieux...Il suffit peut-être d'y croire trés fort.

Qui veut gagner des centaines de millions ?


Transparence et pardon

KapourPour séparer la vie privée et l'autre, c'est de plus en plus difficile. Avec les Facebook, les Twitter, les réseaux sociaux, Google, on sait tout sur tout le monde, ou du moins on en a l'impression.

Certains s'en offusquent : l'internet, Google, c'est la fin de l'intimité.

Et si c'était juste une caractéristique de notre monde présent et futur; on appellerait ça la "génération G", G pour Google.

C'est la thèse de Jeff Jarvis dans le dernier chapitre de son livre "La méthode Google; Que ferait Google à votre place ?".

Citant l'auteur David Weinberger, spécialiste de l'internet, Jarvis nous dit :

"Une ère de transparence se doit également d'être une ère du pardon".

De quoi s'agit-il ?

" nos nouvelles célébrités nous rendront sans doute aussi plus tolérants. Cela nous poussera à nous pardonner mutuellement nos erreurs et nos faiblesses. De même, nous pardonnerons également aux personnalités connues."

On pense bien sûr à toutes ces révélations et rumeurs; ces histoires d'adultères de nos hommes politiques. C'est peut-être vrai que finalement, on s'en fout; qu'on leur pardonne ce que l'on pardonne à ses proches, ce que l'on s'autorise soi-même.

" Qui sommes nous pour jeter la première pierre, quand Google nous enferme dans des cages de verre ?"

Dans l'esprit de Jarvis, cela va encore plus loin :

Car cette transparence plus forte est aussi source de bénéfices pour la collectivité.

" La vie en public est un bien commun. La sagesse populaire appartient au peuple. Refuser d'enrichir ce savoir collectif - par un lien, un avis sur un restaurant, un petit conseil - pourrait bien être la nouvelle définition d'un comportement antisocial ou, du moins, égoïste.

Pour toutes ces raisons, et notamment pour la plus forte d'entre elles - l'ego - nous continuerons à fournir de plus en plus d'informations personnelles sur internet. Nous chercherons à nous exprimer, et nous nous attendrons à pouvoir être retrouvés facilement. nos ombres numériques deviendront nos identités. Pour sortir du lot au milieu de toutes nos communautés, il nous faudra chercher à nous distinguer. "

Petit à petit, cette approche nous parle de la liberté, notre liberté.

Et nous amène peut-être à nous méfier de ceux qui, en se targuant de nous protéger, en se posant en censeurs étatiques des informations sur internet, considèrent en fait que nous serions trop bêtes, ou trop moutons, pour protéger nous-mêmes notre vie privée. A lire ICI.

Pour revenir à Jeff Jarvis, cette nouvelle transparence généralisée, c'est une révolution. Elle nous permet de nous organiser différemment :

" Cette capacité à se rassembler déstabilisera en profondeur les institutions. Il est possible de s'organiser en contournant les gouvernements, les frontières, les partis politiques, les entreprises, les universités, les religions, les groupes ethniques, dont le pouvoir et l'emprise sur nos vies seront donc inévitablement réduits".

Et pour conclure :

"L'internet permettra l'avènement du tiers-état, - celui du peuple."

Intéressant de voir cet auteur américain, nostalgique de la Révolution française, de Tocqueville, et de la liberté individuelle de l'anarchiste et du libertarien.

Finalement, la liberté individuelle n'est peut-être pas menacée par ceux que l'on croit.