Risque d'image contre innovation
24 avril 2010
On l'entend partout : pour faire repartir la croissance et la réussite de nos entreprises, il faut relancer l'innovation, il faut que nos employés proposent et mettent en oeuvre plein d'idées nouvelles et originales.
Mais, on fait comment pour rendre ses employés innovants et plein d'idées ?
C'est le genre de question dont on aimerait connaître la réponse.
Pas simple.
Dans la dernière livraison de la Harvard Business Review, deux auteurs essayent de répondre, à partir, comme toujours d'une enquête auprés, disent-ils de "centaines d'employés".
Ces deux auteurs, Feirong Yuan, de l'Université du Kansas, et Richard W.Woodman, de Texas A&M (??), ont ainsi découvert que ce qui diminue significativement l'innovativité des employés est leur peur du "risque d'image", en clair la peur que les autres, les collègues, les chefs, se moquent de vous, vous regardent défavorablement.
Cela va jusqu'à la peur d'être rejetés, marginalisés, par ceux, trés nombreux, qui, dans l'entreprise, sont particulièrement confortables et heureux du status quo.
Cette peur du risque de ne pas être comme tout le monde, comment l'entreprise peut-elle la combattre ?
Cela parle, eh oui, de la diversité, de l'acceptation des autres.
C'est un sujet plus culturel que technique.
Cela parle de créer un environnement de tolérance, où les différences sont perçues comme une richesse. Un environnement où les collaborateurs se sentent libres et encouragés d'approcher les problèmes de façon différente. Un environnement où on a le droit de ne pas être d'accord avec le chef qui veut nous faire croire qu'il sait tout. Cette diversité, on n'en parle souvent; mais concrètement, il n'est pas toujours facile de lui donner de la place dans l'entreprise.
L'environnement qui permet cette diversité et cette liberté,on ne le trouve pas facilement dans toutes entreprises, notamment celles peuplées de magiciens d'Oz.C'est d'abord une histoire de comportement personnel de tous et de chacun.
Ce comportement, on le comprend bien, c'est d'abord celui du dirigeant lui-même; cela interroge ses certitudes, sa capacité d'écoute et sa tolérance à lui personnellement. On touche là, forcément, un sujet délicat.
Utile de s'en rappeler quand un dirigeant vous déclare qu'il est inquiet de voir que, dans son entrprise, "les collaborateurs ne sont pas assez innovants"...
Avant de parler de ces collaborateurs pas assez innovants, et si on parlait de lui ?