Re-heureux
10 février 2010
J'avais déjà parlé de cette entreprise qui se déclare formidable, mais qui avait du mal à trouver son dirigeant pour la France : SAP.
Hasso Plattner, co-fondateur de cette entreprise, président du conseil de surveillance, et toujours premier actionnaire de l'entreprise, a pris la décision brutale de faire partir le PDG, nommé depuis un an, Léo Apotheker.
Ce qui retient l'attention, et que toute la presse a repris, c'est la justification : Ce que Hasso Plattner veut en changeant la Direction, c'est simple...comme le bonheur :
" Je vais faire tout mon possible pour que SAP redevienne une entreprise heureuse".
"Pour les entreprises cotées en Bourse, le profit, c'est tout. Mais il faut que SAP soit de nouveau heureuse et profitable".
"Cela ne veut pas dire que l'on n'est pas heureux, mais que l'on pourrait l'être davantage".
Il y quelques semaines, SAP avait annoncé des marges supérieures aux attentes, et de marges meilleures que les prévisions; mais voilà, apparemment, l'adage a raison : le profit et les marges ne font pas le bonheur.
Ce qui est énigmatique là-dedans, c'est la question : c'est quoi exactement une entreprise heureuse ?
Car on a longtemps fait courir le bruit que une entreprise heureuse c'était celle qui marchait bien, qui faisait sourire les actionnaires, et qu'un actionnaire heureux, c'est le bonheur pour tous; la fameuse théorie du "shareholder value". Et puis on est passé à la valeur pour tous, les "stakeholders". Mais on pensait alors que le bonheur c'était pour tous. Là, surprise: les profits sont là, mais le plus gros actionnaire n'est pas heureux du PDG, et trouve que l'entreprise n'est pas heureuse.
Tous nos repères s'effondrent.On n'était pas trop habitués à parler comme ça, de confiance, de bonheur..
Pour rendre Re-heureuse l'entreprise, il ne faut pas moins de deux dirigeants au lieu d'un. C'est un couple d'hommes qui va être en charge du bonheur, un américain et un suédois.
On leur souhaite plein de bonheur bien sûr, et d'avoir beaucoup d'enfants.
C'est beau l'amour.
Deux dirigeants de nationalités différentes, leur conception ne doit pas être les mêmes. Mais c'est un plus pour l'entreprise pourvu qu'elle en tirera des profits.
Rédigé par : saisie comptable | 24 mars 2010 à 09:34