La Chef est parano
10 janvier 2010
"The Economist" consacrait son numéro de début d'année à un évènement pour 2010 : D'ici quelques mois, plus de la moitié des travailleurs actifs américains seront....des femmes.
Bien sûr, cette proportion n'est pas la même à tous les postes : il n'y a que 2% de femmes à la tête des plus grandes entreprises américaines, et 5% en Grande-Bretagne.
En fait, le dossier de "The Economist" ne manque pas de relever les ambiguïtés de cette situation, car, pour pouvoir conquérir les places dans les entreprises et organisations, ces femmes doivent appliquer les règles et les critères qui s'appliquent...aux hommes.
Ainsi, les carrières idéales pour progresser dans les entreprises sont celles, à l'heure de la mondialisation, où l'on est passé d'un poste fonctionnel à un autre, si possible dans plusieurs pays. Sans parler de la règle du "up our out", que l'on connaît dans les entreprises de services professionnels (mais pas seulement). Alors, pour une femme, ce type de parcours n'est pas toujours compatible avec la possibilité d'avoir et d"élever des enfants. Ainsi en Suisse, 40% des femmes professionnelles n'ont pas d'enfant. Et celles qui en ont les ont de plus en plus tard, et enrichissent de plus en plus l'industrie florissante pour traiter les problèmes de fertilité.
Alors, certains pays encouragent les femmes à pouvoir avoir des enfants,recevoir des compensations et prises en charge pendant des pèriodes parfois longues, et reprendre ensuite leur travail. Mais là encore, il y a des effets indirects sur la motivation des employeurs à employer des femmes dans ces conditions : ainsi, en Suède, particulièrement remarquée par cette politique, les trois quarts des femmes qui travaillent sont employés dans le secteur public, alors que les trois quarts des hommes travaillent, eux, dans le secteur privé.
Mais le dossier fait aussi référence à tous les avantages que les femmes apportent au travail. Un courant féministe met en évidence que, dans des modes d'organisation qui deviennent moins hiérarchiques, plus consensuels, les femmes ont précisément les qualités pour y réussir. Ainsi, une certaine Judy Rosener, de l'Université de Californie Irvine, considère que les femmes excellent particulièrement dans le management "transformational" et le management " interactive". Etc..
Bon, alors, pour avoir un cas d'application, il suffisait de lire Le Figaro ce week-end, où l'on parlait d'une femme précisément, UNE chef.
Asseyez-vous bien :
" Enfermée dans sa tour d'ivoire. Faisant le vide autour d'elle. Jouant perso. Ne supportant pas la contradiction. Parano. Manipulatrice. Voulant tout décider mais incapable de trancher".
Ce sont, dixit le Figaro, ses "meilleurs ennemis du monde patronal" qui la décrivent ainsi, bien sûr en gardant l'anonymat...
Elle, c'est Laurence Parisot, présidente du MEDEF, qui a bien du mal en ce moment avec ces critiques...
Judy Rosener devrait s'occuper d'elle...ou l'inverse.
Sur ce sujet, je peux te conseiller l'étude annuelle de McKinsey "Women matter". Elle est assez proche des conclusions de Judy Rosener.
http://www.mckinsey.com/careers/women/social_sector_impact/women_matter.aspx
Rédigé par : Jean-Michel Demaison | 13 janvier 2010 à 15:15