Novae
Forces ou opportunités ?

Quoi de neuf dans l'innovation ?

Innovation

Est-ce que le discours sur l'innovation va innover ?

Vous avez dû le remarquer, comme moi, l'innovation revient à la mode en ce moment. On nous le dit et le répète : le monde de demain, aprés "la crise", ne sera plus comme avant, on va inventer de nouvelles choses, de "nouveaux modèles, etc...

Tout ce bla-bla envahie les journeaux et les exposés de nos blondes de la télé, la jeune et la moins jeune du 20H00...

Alors, forcément, il fallait que le "Centre d'Etude et de Prospective Stratégique", le "CEPS" s'y mette aussi dans la livraison d'été de sa revue, "Prospective Stratégique".

Le titre est éloquent : L'innovation, dynamique de sortie de crise.

Cela commence fort avec l'opinion de Edmund S.Phelps, Prix Nobel d'Economie 2006 : pour lui ce qui est sûr c'est que "les moteurs de la croissance sont restés l'affaire de la seule entreprise privée". L'Etat, là-dedans, moins on le verra, mieux ce sera :

" Les investissements programmés par l'Etat ont de manière générale moins de chances d'aboutir à d'heureuses innovations commerciales, dans des conditions identiques, que ceux réalisés par les entreprises, qui innovent sans cesse pour améliorer leurs méthodes et leurs produits, bénéficiant de ce fait d'une expérience et d'une intuition sans égale, clés d'un véritable progrès".

Alors, ce qui fera booster l'innovation, c'est forcément " l'économie de la connaissance", c'est le nouveau credo. Ici, c'est Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat à la prospective et au développement de l'économie numérique, qui s'y colle.

" Nous avons sans doute trop tarder à mettre en place les réformes nécessaires pour assurer les conditions d'une véritable économie de la connaissance compétitive et dynamique. Car rien n'est possible en la matière sans un enseignement supérieur de haut niveau, une recherche en phase avec les formidables défis du XXIème siècle", etc...etc...La réponse, c'est les technologies de l'information, Internet, Pour Nathalie, la réponse concrète c'est retrouver le goût de l'innovation, l'envie d'épater le monde entier par nos inventions (elle parle de la France) et nos prouesses technologiques...

Bon, ensuite on a des consultants (dans ce genre de revue, il y en a toujours ou deux de cachés, pour qui la réponse, l'idée géniale pour que l'innovation nous sorte de la crise, c'est ....d'être plus imaginatif.

Nous allons innover dans tout, les biens et services avec plus de virtuel, le modèle d'entreprise avec "l'entreprise étendue", l'organisation en projets, des dirigeants plus attentifs aux stakeholders, ...

Ensuite, on a un article sur le "green", mais oui, bien sûr, le développement durable, nouvelle écologie, taxes, etc...

Et puis, le nouveau modèle social, un nouveau dialogue, ce social qui "redevient un paramètre tout aussi important qu'il convient de prendre en compte lorsque se définit la stratégie globale de l'entreprise",...

Tout ça est bien décrit, bien ordonné, bien mis en page, mais on a l'impression de l'avoir déjà lu cent fois...

Ce que nous montre cette revue, c'est ce qu'elle ne dit pas : nous avons besoin d'innovation, de nouveau discours, et pour le moment, on nous ressert les mêmes plats qu'hier...

Pas facile de dire du neuf sur l'innovation..

A noter quand même le blog du CEPS, que j'ai trouvé plus riche.

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