Pourquoi les oiseaux s'envolent-t-ils ?
Richesse révolutionnaire

Vacances : provision de convictions

Chazal Aprés le processus du changement, ici, puis les nouvelles organisations de la Trosième vague, ici, Alvin Toffler, en 1990, s'intéresse aux "Nouveaux pouvoirs".

Tout aussi visionnaire que ses précédents opus, celui-ci nous parle de tout ce que l'on connaît aujourd'hui : ce ne sera plus la violence, la force, ni l'argent, qui feront le pouvoir, mais le savoir. Et, liée à cette conquête du savoir pour la conquête du pouvoir, la guerre de l'information. Et Alvin Toffler de nous décrire les nouvelles formes d'espionnage et de manipulation de l'information.

Et, à l'heure où les collaborateurs des entreprises vont passer plus de temps à l'extérieur, vacances oblige, cette remarque qui retient mon attention :

" Bons et mauvais spectacles influencent la provision de convictions que chacun apportera sur son lieu de travail. (Paradoxalement, une grande partie de l'image que le travailleur se fait du monde, et qui affecte de plus en plus la productivité économique, est ainsi absorbée pendant les heures de "loisir".) C'est pour cela que le "simple amusement" n'est plus si "simple".

En bref, la nouvelle économie est étroitement liée non seulement aux anciens savoir-faire théoriques et techniques, mais à la culture populaire et au marché en expansion de l'image."

Effectivement, notre temps libre nous expose particulièrement à ces images qui fabriquent nos convictions, qui vont directement influencer nos réactions, nos opinions. Et nos collaborateurs et collègues qui vont rentrer de ces vacances vont ramener avec eux ces images et opinions plus ou moins conscientes.

C'est pourquoi, il est toujours important de distinguer en conscience ce qui forge nos opinions et convictions; à partir de quels films, quelles images, quels amusements, quelles émissions, quels journaux, de quelles informations, de quelles lectures nous formons nous ? Et ces vacances, que vont-elles nous inculquer ? quelles réflexions vont-elles nous apporter ?

C'est pourquoi je passe beaucoup de temps à choisir les livres que j'emmène avec moi pour ces périodes de vacances. J'en prend toujours trop. Car pour moi, les meilleures images, ce sont celles que déclenchent les mots des livres. Celles de la télé m'apportent surtout la conviction qu'elles m'abrutissent, entre Fort Boyard, Claire Chazal et Intervilles (c'est le genre des programmes d'horreur de l'été), non merci. Là, plus qu'ailleurs, il faut vraiment être sélectif.

Oui; les mois d'été, sans que l'on s'en aperçoive toujours, sont des mois particulièrement riches pour nous refaire ces "provisions de convictions"...

Même ceux (et surtout eux) qui ne lisent rien ni ne voient rien, lisent quand même des panneaux, des prospectus, voient quand même des images , entendent les conversations de leurs voisins, de la radio,inconsciemment, et ceux-là se fabriquent des provisions de convictions qu'ils ne maîtrisent pas; ils sont un peu les "manipulés", baladés par les mots et les images de la médiocrité ambiante, diffusés en grand nombre aux heures de "grande écoute".Il risquent de revenir de vacances avec du vide.

Alors, ces convictions qui nous construisent, pourquoi ne pas les choisir au lieu de les subir ?

En restant attentifs à ces "simples amusements" pas si "simples" et aux "convictions" qu'ils véhiculent et qui risquent de nous contaminer plus sûrement que la grippe mexicaine.

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