Vacances : provision de convictions
La moitié cachée de la richesse

Richesse révolutionnaire

Richesse Il y en a qui avouent ne pas aimer les riches, comme lui. Sûr que cette sortie va lui coller au pantalon...

Pour le futurologue (quel beau métier !) Alvin Toffler, la richesse est ce qui permet de croire dans le futur. Aprés le "choc du futur", "la troisième vague", et "les nouveaux pouvoirs", je m'attaque donc à cet ouvrage de 2006 : "La richesse révolutionnaire" (j'aurai ainsi passé de nombreuses pages avec cet auteur prolifique, auquel je finis par m'attacher...Prés de 40 ans que ça dure son histoire du futur, avec les mêmes thèmes et visions qui reviennent, et toujours renouvelés et approfondis; quelle constance !).

Mais pourquoi est-elle si révolutionnaire cette richesse ?

Alvin Toffler revient sur ce qui a fait la richesse d'hier (la richesse étant définie, au-delà de l'aspect limité à l'accumulationd'argent, comme tout ce qui permet de satisfaire des besoins ou des envies; c'est "l'enfant du désir", Napoleon Hill l'avait dit avant lui). La richesse d'hier c'était la terre, l'agriculture (ça, c'est la première vague), puis c'était la production, les usines (ça, c'est la deuxième vague), et avec la troisième vague, la richesse c'est le savoir, les connaissances.

Ce qui est révolutionnaire, c'est que cette richesse ne se compte pas de la même façon. Pour savoir si on a beaucoup de terres ou beaucoup de productions industrielles, il suffit de compter.

Mais le savoir, la connaissance, comment va-t-on mesurer ça ? Quelle est la quantité de savoir présent sur la planète ? Dans mon entreprise ? Quelle part mérite d'être connue ? Quelle est sa valeur ? Révolutionnaire, car les réponses sont radicalement nouvelles.

Quand on parle de savoirs et de connaissances, il ne s'agit plus, majoritairement, des connaissances dans la tête des personnes, mais aussi et surtout celles stockées en dehors de nous, dans les bases de données et supports divers. Alvin toffler cite Michael E. Lesk, spécialiste de la National Science Foundation, qui a calculé que "en soixante dix ans de vie, chacun d'entre nous est exposé à environ six gigaoctets d'ASCII", alors qu'il est aujourd'hui possible d'acheter un disque dur de 400 gigaoctets pour son ordinateur personnel.

Malheureusement, plus que jamais, ces savoirs et connaissances se périment vite (Alvin Toffler appelle ça "l'obsolaissance" pour désigner les connaissances obsolètes), et nous sommes encombrés de ceux qui ne servent plus à rien; sans compter les fausses informations, les erreurs, dont on trouve foison grâce à internet (par exemple la preuve en vidéo que les attentats du 11 septembre n'ont pas eu lieu, ou que Michaël Jackson n'est pas mort..).

Autre élément limitant, ces "filtres de vérité" mis en place par les sociétés, les Etats, pour filtrer les connaissances (on pense aux autorités religieuses dans certains pays).

Alvin Toffler nous avertitr ainsi :

" La forme des économies de demain dépendra beaucoup des filtres de vérité que nous choisirons pour valider le savoir".

Cela conditionne le progrès économique.

Clairement, si l'on suit Alvin, la richesse d'aujourd'hui et de demain ne sera plus celle de l'Oncle Picsou d'hier.

Commentaires

florent1024

Merci pour cet article très intéressant.

Je me permets néanmoins deux remarques plus ou moins subjectives :

1/ Les informations erronées que l'on trouve par exemple sur Internet sont:
- erronées à partir du moment où on peut le prouver scientifiquement
- utiles et non-encombrantes dans la mesure où elles stimulent la curiosité et donc potentiellement un nouveau savoir

2/ Si l'on suit Alvin, l'Oncle Picson est bien en train de consolider et d'étendre sa richesse de demain: Où donc vont, et souvent émigrent, les cerveaux de ce monde ? Y vont-il exclusivement pour l'argent ou pour être certain de pouvoir y faire fructifier savoir et savoir-faire ?

Quant aux filtres de savoir, cela (me) rappelle, pour le passé, la lecture de l'Histoire, ô combien subjective, que l'on peut notamment retrouver dans quelconques manuels scolaires.

Cécile

Et comment se propose-t-il de la mise en pratique de cette mise à la corbeille de l'"obsolescence connaissance" ????
-par l'avènement d'un maître à penser omniscient,
-aux bons services d'une cooptation d'experts omniscients,
-avec le grand retour des prophètes omniscients gestionnaires ....

Quid de la connaissance "obsolette"???
-des collectionneurs et musée de la "connaissance "obsolète",
-des historiens de la connaissance, de l'histoire de la connaissance, de l'histoire des hommes, de la philosophie .... ????

L'utilisation des commentaires est désactivée pour cette note.