Des textes qui nous lisent plus que nous ne les lisons
23 août 2009
Pourquoi relit-on des livres qu’on a déjà lus ? Et parfois, de nombreuses fois, ou juste certains passages qui nous sont familers ?
Car la lecture n’est pas seulement un livre et un contenu, mais une rencontre entre le lecteur et le livre ; et selon le moment où on le lit, les circonstances, notre état d’âme du moment, on n’y lira pas la même chose. Et certaines de ces « rencontres » de lectures deviennent, avec le temps et les occasions diverses, comme des amies que l’on vient revoir, et qui, avec les mêmes mots, le même livre, nous délivrent des pistes, des idées, des propositions de réflexions et d’actions que l’on n’avait pas su y voir les fois précédentes. On pourrait appeler ces lectures « nos classiques », car chacun a les siens ; certains sont tellement universels qu’ils sont les classiques de nombreux d’entre-nous. Mais chacun a sa propre lecture.
Retrouvées, ces idées dans l’interview que donne George Steiner, professeur de philosophie et de littérature, à la revue « Philosophie magazine » de Juillet-Août : On lui demande de décrire à un jeune étudiant ce qu’est un classique :
« Il y a des textes – et c’est assez mystérieux – qui, chaque fois que nous y revenons, sont plus riches qu’avant. Des textes qui nous lisent plus que nous ne les lisons. Des textes qui changeront pour lui au cours de sa vie. Qui vont produire en lui une sorte de croissance, l’écho intérieur d’un dialogue. Être inépuisable est l’un des critères du classique. C’est pour cela qu’il est essentiel d’apprendre par cœur. Ce que vous avez appris par cœur change en vous et vous change. Et personne ne peut vous l’enlever, ni la Gestapo, ni le KGB, ni la CIA. C’est en vous, cela vous appartient. »
Quels sont mes classiques ?
Depuis quand n’ais-je rien appris par cœur ?
Et qu’est ce que je connais encore « par cœur » ?
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