Crise de futur
21 août 2009
En ce moment, la "série de l'été" dans La Tribune, c'est d'interroger des managers sur la crise; Les Echos, idem : "leur regard sur les crises du siècle"...
Pas mal de banalités et de lieux communs. Il est amusant de lire les commentaires sur les sites internet, et les injures que reçoivent ces apprentis futurologues (ici par exemple, pour ce pauvre banquier).
Hier, dans Les Echos, c'est un vrai futurologue qui était interviewé par Virginie Robert, LE futurologue avec qui je viens de passer de longues heures de lectures, ....Alvin Toffler; encore lui !
En bon futurologue, Alvin avoue qu'il n'avait rien vu venir du tout à propos de la crise actuelle.
Il s'en prend aussi à la science économique, qu'il juge "de plus en plus obsolète". Car elle ignore trois facteurs qu'il considère essentiels: le temps, la vitesse, l'espace.
Vitesse, car tout va vite, Wall Street en premier, sauf les gouvernements qui sont à la traîne. Le temps n'a plus la même signification.
Concernant les plans de sauvetage des gouvernements, et en premier lieu de celui des Etats Unis, il est contre : à quoi sert de sauver l'industrie automobile, alors qu'il vaudrait mieux développer les services et créer du savoir.
" Quand on fait un plan de relance, il y a un grand danger à investir dans des infrastructures obsolètes. De combien de voitures avons-nous vraiment besoin ? Combien de gens vont, dans vingt ans travailler dans un bureau plutôt que chez eux ? Tout cela a un impact sur les transports, les autoroutes, etc. Il faut que le gouvernement travaille avec des groupes qui se projettent dans le futur".
A 81 ans, Alvin n'a pas perdu son sens critique.
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