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Retourneront-ils travailler aprés la crise ?

Vague En 1970, c'était "le choc du futur"; en 1980, Alvin Toffler remet le couvert avec "la troisième vague".

Le choc du futur nous parlait du processus du changement, de ce qui allait vite, et de toutes les conséquences prévisibles, ou imaginables.

"La troisième vague" aborde plutôt l'organisation, la structure, de notre monde.

Etonnante description du futur, où l'on retrouve bien les tendances qui n'ont fait que se préciser depuis : la fin de la massification, c'est à dire notamment de la production de masse (ça, c'est la deuxième vague, le monde de l'industrialisation), la fin de la standardisation, le passage d'un monde où tout est centralisé à un monde décentralisé,...Mais par contre ce monde qui est le nôtre aujourd'hui, il y a une caractéristique qui lui manque : internet !

Et c'est pourquoi on a l'impression, en relisant aujourd'hui cet opus, de voir un monde du futur en noir et blanc; il y manque quelque chose pour nous y reconnaître...

Et pourtant...

Car on peut aussi en faire une autre lecture : et si l'essentiel, ce n'était pas internet, mais les mouvements plus fondamentaux, les évolutions plus profondes du monde, internet n'étant que l'outil qui s'est adapté à ces tendances. Et là, c'est passionnant, car Alvin Toffler, en nous décrivant le futur sans internet, nous fait peut être voir l'essentiel, aveuglés que nous sommes par la technologie du web, croyant que pour comprendre le monde il suffit d'être "branché", "web 2.0".

Car ce qu'explore Alvin Toffler, ce sont les transformations de ce qu'il appelle la technosphère, la sociosphère et l'infosphère, dans une vision globale.

L'une de ces transformations, dont on parle encore et qui est plus que jamais d'actualité,  concerne ce qu'il appelle la "prosommation", c'est à dire le rapprochement du producteur et du consommateur.

Cette transformation, c'est par exemple les travaux à domicile, le bricolage, les services rendus à nos voisins, que nous délivrons gratuitement, dans un mode d'échange de services non marchands; ce sont autant de créations de richesses qui échappent à la mesure du PIB,et qui pourtant contribuent au développement (on pourrait dire que c'est aussi le travail au black, mais ça alvin n'en parle pas). C'est aussi l'automédication, où le patient se fait son propre médecin en achetant les appareils qui le permettent (en 1980, c'est ainsi le cas des tests de grossesse, que l'on peut faire soi-même, ou les appareils pour prendre soi-même sa tension). C'est aussi le cas des meubles que l'on monte soi-même (oui, Alvin invente IKEA), des matériaux de maçonnerie qui sont achetés par les particuliers (plus que par les professionnels).

Avec le développement du temps libre, qui va augmenter (bien vu Alvin !), soit volontairement, soit involontairement (chômage, incapacité), cette tendance de la migration de l'économie marchande vers l'économie "invisible" constitue un mouvement de fond.

Au point qu'il imagine que l'on assistera à des modifications de comportements : "une fois un certain seuil de revenus acquis, il sera peut-être plus profitable, économiquement et psychologiquement parlant, de prosommer que de gagner davantage d'argent".

Prosommer, c'est à dire faire soi-même plutôt que d'acheter.

De même, si l'on veut bien observer l'efficience du système global, c'est à dire le système marchand + le système de la "prosommation", on peut avoir des visions différentes.

Ainsi, le chômage :

" L'ouvrier licencié par une société de construction automobile, qui refait le toit de sa maison ou répare sa propre voiture est-il le même chômeur que celui qui, les pieds dans ses pantoufles, regarde un match de foot à la télévision ?"

Alors Alvin Toffler y voit une possible remise en cause du marché lui même :

" L'enjeu, dorénavant, c'est le rôle du marché dans notre existence et l'avenir même de la civilisation". (mazette !)

Il appelle ça la "première civilisation transmarché" (oui, alvin, il aime bien inventer son jargon, c'est son truc) : il ne s'agit pas de revenir aux petites communautés autarciques sans échanges, mais de voir venir :

"une civilisation qui dépend du marché mais n'est plus dévorée par le besoin de construire, élargir, parfaire et intégrer cette structure. Une civilisation capable d'adopter un nouvel ordre du jour - précisément parce que le marché existe déjà.." (bon, on n'y est peut-être pas encore complètement à cette "fin de la marchification"...).

Néanmoins, cette transformation en marche, cette "prosommation" subtile que nous fait percevoir Alvin Toffler, elle est là, sous nos yeux aujourd'hui.

Deux exemples relevés dans l'actualité de la semaine :

Aujourd'hui dans Le Monde, un article de Francine Alzicovici, sur "les services à la personne n'échappent pas à la crise" : la "marchification" (pour reprendre le Alvin dans le texte, que n'évoque pas Francine d'ailleurs) des services à la personne semble s'essoufler; Alors que Borloo nous prévoyait 500.000 emplois créés en trois ans, depuis le soutien scolaire jusqu'aux femmes de ménage, ce ne sont que 100.000 emplois environ qui ont été créés la première année du dispositif. Et de nombreuses boîtes ferment. ( "les particuliers rechignent à payer un intermédiaire pour leur trouver un prestataire" analyse le président de l'Association des enseignes de services à la personne).

Autre phénomène signalé par un article du Los Angeles Times (lu en français dans le "Courrier International" de cette semaine, N°973), sur "chômeurs et heureux de l'être" :

Il nous parle de ces personnes devenues chômeurs avec la crise, et qui découvrent les joies du " funemployment". En clair : l'état d'une personne qui profite d'une pèriode de chômage pour prendre du bon temps.

Le "funemployment", c'est donc le plaisir de trouver du bon au temps libre, et de faire plein de choses qu'on avaient oubliées, ou même jamais connues.(bon, ça fait un peu bobo comme truc, car il va bien y avoir un moment où le compte en banque va crier famine...mais à Los Angeles Times, il semble que les personnes interviewées, ont des réserves).

Un professeur de psychologie explique que : nombre de salariés,

"à force de passer leurs soirées et leurs week-ends au bureau, ne font plus la différence entre vie personnelle et vie professionnelle. Quand ils arrêtent de travailler, ils comprennent ce à quoi ils avaient renoncés".

Toujours selon cette psychologue, Jean Twenge, auteur de l'ouvrage célèbre "Generation Me", le travail occupe une place moins essentielle dans la vie de beaucoup de jeunes. Aujourd'hui, les gens sont plus nombreux que dans les années 70 à vouloir un travail qui leur laisse beaucoup de temps libre.

Autant de signes qui viennent s'ajouter aux prospectives d' Alvin.

De la "prosommation" au "funemployment", on pourrait se demander si, finalement, même aprés la crise, nous serons encore assez nombreux à avoir envie de retourner travailler....

Rien de tel que de relire le futur d'hier pour éclairer et interpréter notre présent, même sans internet.


Construire les mondes

DSC_6118 La Biennale d'art contemporain de Venise, la 53ème, où j'étais le week-end dernier, a comme thème cette année : "Making Worlds". Le pluriel est important.

Daniel Birnbaum, l'organisateur, voit dans ce thème une réflexion sur l'art contemporain comme image de la transformation et de la création des mondes.

Impressionnant, en parcourant les pavillons de chaque pays présent à cette Biennale, de constater combien notre monde est devenu "globalisé" : les artistes présentent des similitudes fortes, des thèmes reviennet d'un pays à l'autre, on a du mal à distinguer les différences de culture; le thème de la planète envahie par la destruction et la pollution, le thème de la destruction, le thème de la violence, le sexe, tous ces sujets font le tour du monde.

Micheangelo Pistoletto nous présente des énormes miroirs qu'il a cassé à la masse (photo ci-dessus), car, pour construire, il faut détruire.

Daniel Birnbaum indique aussi, dans une interview à "The Art Newspaper", que l'art, selon lui, n'est pas figé; les artistes d'aujourd'hui sont aussi un moyen de voir différemment les artistes d'hier. Cézanne est un autre artiste aprés Picasso, car Picasso a rétrospectivement refait Cézanne tel qu'on le voit aujourd'hui. De même, les jeunes artistes refont les plus anciens, y compris ceux qui sont décédés.

C'est pourquoi cette Biennale mélange des artistes trés jeunes avec des artistes plus matures; mais tous sont recréés par cette confrontation.

J'aime bien cette image de la transformation des mondes d'hier, d'aujourd'hui, et de demain, par ce jeu de confrontations.

L'art contemporain, et cette promenade autour du monde que nous offre la Biennale, est un merveilleux moyen de réfléchir à ces mondes qui nous entourent dans un monde "global".

Courez-y !


Futur d'hier : pour aujourd'hui ou pour demain ?

Futur Le changement s'accélère, tout va trop vite.

C'est le temps de l'éphémère, rien ne dure longtemps, les modes, les produits, les succés,..Les organisations changent aussi, et les groupes de projets et réseaux transverses vont remplacer les organisations hiérarchiques.

C'est le temps des nouveautés qui s'enchaînent à toute allure, les nouvelles technologies, les nouveaux comportements,..

C'est le temps des diversités, personne n'est comme tout le monde, les standrads disparaissent ou se renouvellent, les produits ont de plus en plus de variantes,..

Et face à ces bouleversements du changement, nombreux sont ceux qui vont avoir du mal à suivre...Cela va être "le choc du futur".

Ce discours, on le connaît, il parle de notre futur,mais il date de...1970 !

C'est la thèse du livre de Alvin Toffler, "Le Choc du futur" paru cette année là, qui s'est vendu à plus de dix millions d'exemplaires, et que je viens de relire.

Le discours marche toujours, et on entend encore ce genre de remarques aujourd'hui. Alors, le choc du futur, il a un peu de retard ? ou bien c'était juste pour nous faire peur, finalement tout s'est bien passé ? Ou bien on a encore rien vu ?

Ce qui est drôle, ce sont les remèdes que recommandent Alvin Toffler pour nous protéger du pire des cons"quences de ce choc du futur qu'il prévoit.

Parmi ceux-ci, le plus important c'est l'appel qu'il fait pour que chacun de nous soit mieux préparer à prévoir et imaginer le futur. Il appelle ça faire de la "prospective sociale".

Mais parler du futur ne doit pas être réservé à une minorité d'élite (un peu comme si on demandait à un "comité des sages" de donner son avis sur l'avenir des universités, ou bien à un personnage célèbre de réunir une commission pour définir les remèdes pour la croissance.Non, pour lui, il faut mêler tout le monde, et notamment les minorités revendicatives, par exemple.

Ceux qu'il faut contrer, et qu'il n'aime pas du tout, ce sont les "technocrates", qui

"continuent à penser en termes de transmission verticale, établissent fréquemment leurs plans sans prévoir d'interventions adéquates et instantanées de la base, si bien qu'ils savent rarement ce qui se passe en réalité. Quand ils envisagent cette intervention, ce qu'ils demandent et obtiennent d'ordinaire a un caractère lourdement économique et pèche sur les plans social, psychologique et culturel."

C'est "d'anticipation démocratique" dont nous avons besoin.

Et ceux à qui il confient la mission de porter ce changement pour affronter le"choc du futur", ce sont les jeunes, qu'il faut former à la prospective :

"Nous devons former des milliers de jeunes gens aux perspectives et aux techniques de cette discipline et les inviter à goûter à l'aventure fascinante de l'exploration des futurs probables."

Ces jeunes dont il parle en 1970, ils ont quel âge aujourd'hui ? 60 ans, 70 ans ?.(Alvin Toffler, lui, a 81 ans).

Est-ce qu'ils ont fait le boulot pour passer le choc du futur ? Est-ce qu'ils ont mis en oeuvre toutes les prévisions d'Alvin Toffler, pour accélérer le changement sans douleur ? Est-ce qu'ils sont devenus de meilleurs prospectivistes, conduisant le monde avec assurance ? En ce moment, c'est pas ce qu'on dit d'eux, au contraire, on leur reprocherait plutôt de nous avoir emmené dans la "crise financière"...

Les mêmes questions se posent, les technocrates, les fanas de la transmission verticales, ils sont toujours là, ce sont eux !

En même temps, on n'a pas connus non plus les vagues de folie et de panique face au futur d'hier...

Est-ce que l'on va refaire le coût du futur d'hier aux jeunes et moins jeunes d'aujourd'hui pour le futur de demain ? L'avenir le dira, ou bien les nouveaux prospectivistes...

Alvin avait tracé la voie :

" Pour maîtriser le changement, il nous faudra à la fois clarifier nos buts sociaux à long terme,, et démocratiser nos méthodes pour y parvenir. Et cela n'implique rien de moins qu'une révolution politique des sociétés à technologie avancée - un avènement spectaculaire de la démocratie populaire.."

Car :

" Aujourd'hui, la masse des votants a si peu de contacts avec ses élus, les problèmes affrontés sont si techniques que même les membres des classes moyennes ayant eu accès à l'enseignement supérieur se sentent exclus à tout jamais de l'élaboration des programmes."

Alors :

"Il faut que dans chaque pays, dans chaque ville, dans chaque quartier, des assemblées constituantes démocratiques se rassemblent afin d'inventorier la société, afin de définir des objectifs sociaux spécifiques et de leur assigner un ordre de priorité pour le restant du siècle."

Il appelle ça des "assemblées pour l'avenir de la société".

C'était sympa le futur, en 1970, non ? C'est pour aujourd'hui ou pour demain ?

On peut toujours demander au consultant "Toffler Associates"... (voir notamment le rapport sur 2025).


Ah Re !

RE Ce matin, les anciens HEC recevaient un pape : Nonce Paolini, fidèle de Martin Bouygues, aux commandes de TF1.

Il nous a dit tout le bien qu'il fallait penser de l'action TF1, et que si elle avait tant baissé, c'est que nous n'avons pas bien compris toute la richesse de cette entreprise.

C'est un discours d'entreprise, fait de réductions de coûts, de rentabilité des investissements, de rentabilité financière, qu'il nous a asséné.

Fini de rigoler chez TF1 (si tant est qu'on a pu y rigoler un jour).

J'ai noté la formule de management qu'il a lancé : elle est faite de RE (Re, c'est le Dieu du Soleil dans la religion égyptienne, mais je ne sais pas si il y a un rapport avec la formule choisie, il n'en a pas parlé); c'était aussi le truc de la publicité du Club Med il y a quelques années.

Ici, le RE, c'est en fait quatre "R" qui font tout le message au management :

REorganisation : car il faut tout réorganiser chez TF1,

REnouveler, car il faut changer, les programmes, les grilles, les hommes, tout,

Relancer (aprés Repositionner), car il faut repartir autrement,

Rentabiliser, car c'est la finalité.

Autres messages :

"il faut allier créativité et rigueur",

"Ce n'est pas la réussite individuelle qui fait la réussite collective (Ah...PPDA !), mais la réussite collective (Ah, la bonne équipe qu'il y a aujourd'hui, avec Laurence la courageuse à la rédaction) qui fait la réussite individuelle".

Ce sens du collectif, ce plaisir de servir (un peu comme ici), le goût du défi et du résultat, on ressentait que cela était une valeur forte du personnage...un Pape corse, ou un Dieu égyptien !


Moral des troupes : histoire d'amour

Troie J'aime bien les conférences de l'Ecole de Paris du management, animées brillamment par Michel Berry.

On y trouve des orateurs souvent passionnants, et aussi une assemblée restreinte d'une vingtaine de personnes, souvent aussi intéressantes.

Vendredi dernier, le sujet était : " Manager le moral des troupes ?". Et nous avons eu droit à un témoignage de Jean-René Bachelet, ancien général de l'Armée de Terre, ayant participé à Sarejevo et à la guerre du golfe, particulièrement émouvant.

Il nous a communiqué sa conviction que, le moral des troupes, c'est fortement lié à "l'adhésion du coeur". C'est d'abord une histoire de confiance et de solidarité.

Solidarité horizontale, par ce sentiment d'appartenance collective. Tout est collectif dans le monde de l'Armée, avec cet "esprit de camaraderie", cet "esprit de corps", cette "identité collective". Tous ces termes qui font comprendre qu'il n'est pas possible d'être "isolé" (car être isolé, c'est se perdre).

Solidarité verticale aussi : car il serait erroné de croire, selon le général Bachelet, que l'Armée, c'est la force de domination du chef; non, c'est la "solidarité verticale" envers le chef, envers qui se crée une relation "ambigüe" (dixit le général) qui fait que l'on est prêt à le suivre, à lui obéir, jusqu'au bout, jusqu'à mourir (c'est comme à l'Opéra).

On l' a compris, ce qui fait le moral des troupes pour le général, la clef de voûte, c'est le chef.

Cette notion de chef, elle est comme sacrée.

Et ce qui fait cette valeur, cette force, du chef, ce sont deux choses :

- Le sens,

- Le style

Le sens, avec deux significations : la direction; le chef, c'est celui qui dit où l'on va aller, qui indique la direction, et qui inspire la confiance, en lui, en soi, parce qu'il indique cette direction.

Mais aussi, le sens, c'est la cohérence entre les valeurs de référence et l'action (on est ici dans la dimension de l'éthique).

Le style, c'est notamment aborder les difficultés sans gravité, c'est ce qui porte l'esprit de corps.

Le général Bachelet a terminé son exposé en nous livrant sa "vision de l'homme" : l'exercice de l'Autorité n'est efficace que s'il s'adresse aux trois composantes de l'homme : l'homme qui est un être matériel (avec des besoins matériels), un être pensant (rationnel), et un être "aimant" (émotionnel). Son expérience de l'Autorité, c'est celle qui sait s'adresser à ces trois sphères, et qui sait témoigner d'une forme d'"amour"..

Et quand il nous raconte, avec des accents à la Alain Decaux, ses combats et souvenirs dans des situations périlleuses, où des jeunes de 18 à 22 ans sont confrontés au sang, à la guerre, à la mort, on reste bouche bée, impressionné par de telles expériences de vie, qui, dans ce séminaire de l'Ecole de Paris classé dans la catégorie " Vie des affaires", paraîssent presque déplacées.

Difficile de comparer, vraiment, ces expériences avec la vie de certaines entreprises, les querelles de chefs, les relations mesquines de pouvoir, les désabusés de l'Autorité et du management, les petitesses des petits chefs, l'individualisme des managers et collaborateurs...

Comme l'a dit Michel Berry, on aimerait tant que les dirigeants d'entreprise soient aussi humanistes qu'un tel militaire.

C'est en écoutant un tel récit, ce témoignage d'un chef qui aime ses hommes, pour qui la confiance la transmission d'un sens du sacré et une vision, un sens, sont clés, que l'on perçoit combien l'attitude, le comportement, l'éthique, du chef, est le secret du moral des troupes. Et combien ce job est difficile.