Le marché du religieux et l'entreprise
20 avril 2009
Il y a longtemps que l'on voit les religions circuler et se développer : on pense tout de suite au modèle des missionnaires et des cultures dominantes qui voyaient dans la colonisation une conversion forcée à la religion du dominant.
Cela a permis au catholicisme, en tant que culture, de se développer hors de France par exemple.
On pense aussi aux indiens d'Amérique dominés par la culture protestante.
Pourtant, aujourd'hui, avec la mondialisation, le phénomène a changé.
D'abord, il y a eu les lois qui ont séparé la Religion et l'Etat. En France, c'est la loi de 1905 : le principe de la laïcité, qui résonne encore aujourd'hui dans les débats politiques (terme trés spécifiquement français, sans traduction dans le monde anglo-saxon ou asiatique), confirme la liberté de religion, mais enlève à la Religion toute prétention à vouloir diriger ou interférer dans les affaires publiques ou la gestion de la cité.
C'est pourquoi, si l'on suit le raisonnement d'Olivier Roy, dans son ouvrage "La sainte ignorance", , la religion s'est séparée de la culture. Ce phénomène s'accentue avec la mondialisation : la religion n'accompagne plus une culture particulière, dont elle constituerait la caractéristique principale. Au contraire, elle s'universalise, coupée des cultures, et les démarches d'adhésion ou de conversion à ces religions ne sont plus des démarches collectives forcées par les missionaires ou les dominants, mais des démarches de plus en plus individuelles.
Chacun fait en quelque sorte son "marché" parmi les religions. Il ne s'agit pas d'adhérer à un système symbolique de culture particulière, mais, pour le croyant qui a cette démarche active et volontaire, d' un "saut de la foi" vers un absolu.
Dans ce contexte, les religions ont tendance à se constituer en "communautés de foi", bien distinctes des cultures ambiantes. Elles ne se transmettent plus au travers des générations appartenant à une même culture. Elles font l'objet d'un "marché" où les religions s'exportent et vont convaincre les "consommateurs de religion" en fonction des critères et avantages mis en avant. D'où la tendance aussi à la simplification : il ne s'agit plus de rentrer dans des débats théologiques, mais de croire, tout simplement, le marché des religions devenant un "grand bazar de rites et de signes".D'où l'expression de "sainte ignorance".
C'est pourquoi cette profonde mutation du religieux vers ce que Olivier Roy appelle le "Pur religieux" s'accompagne de plus en plus de fondamentalisme. Les croyants se sentent appartenir à une communauté minoritaire, en rupture avec les cultures ambiantes, et redonnent vigueur à une "culture" qui leur est propre, avec ses codes et ses comportements, qu'ils mettent en avant. C'est ainsi que l'on peut interpréter les signes religieux ostentatoires (le foulard islamique est l'exemple auqiuel on pense).
On voit ainsi sur un même territoire se développer des religions trés différentes, et notamment parmi les "nouvelles religions", que certains assimilent à des "sectes", comme la scientologie (qui est reconnue comme religion aux Etats Unis), et qui prennent de plus en plus de part du marché. C'est aussi une des explications du phénomène de conversion à l'islam de jeunes européens, de plus en plus nombreux.
Selon cette thèse, les religions vivent donc leur vie au-delà des cultures, ce qui vient ramener ce fameux "choc des civilisations" théorisé par Samuel Huntington, qui suppose un lien permanent et réciproque entre culture et religieux, au rang d'un "fantasme improductif" (dixit Olivier Roy).
Alors, dans ce marché du religieux qui s'intensifie, que se passe-t-il pour les entrepriees ?
Olivier Roy ne traite pas cette question, mais on ne peut s'empêcher de se la poser en le lisant.
La conception qui semble la plus courante en France, cest : dans l'entreprise, pas de religion. La laïcité est érigée en dogme. La religion, c'est privée, l'entreprise est là pour faire du profit, développer sa stratégie, pas de religion là-dedans.
Vision d'autruche.
Car comment peut on encore considérer l'entreprise comme une machine qui fournit des emplois à ses salariés, et fait du profit. L'entreprise, c'est aussi des femmes et des hommes qui ont leurs convictions, leurs personnalités, philosophiques, politiques, et ...religieuses. L'entreprise est donc forcément confrontée à ces différences, et elle ne peut s'exonérer de les prendre en compte si elle veut parvenir à un "travailler ensemble" satisfaisant.
Question d'autant plus importante quand les convictions religieuses se diversifient. On voit déjà quelques sujets qui sortent, notamment à propos des collaborateurs de religion islamique : port du voile dans le lieu de travail, jours fériés, habitudes alimentaires, ...L'entreprise laïque en est aux jours fériés correspondant à des fêtes catholiques, et au repas avec du poisson le vendredi à la cantine.
La HALDE a d'ailleurs formalisé quelques règles sur la question, correspondant à une redéfinition de la religion par le droit, en tentant de fixer le bon équilibre entre respect de la religion et fonctionnement de l'entreprise.
Pas facile, car l'esprit de laïcité qui doit théoriquement caractériser l'entreprise n'exprime pas une logique d'exclusion des religions mais bien au contraire le respect de leurs spécificités.
La gestion de ces particularités va donc devenir un enjeu de plus en plus important pour les entreprises. Cet enjeu, c'est celui de la cohésion de l'entreprise, et, au-delà, de la cohésion de la société. A travers les différentes cultures religieuses, catholiques, protestantes, boudhistes, juives, musulmanes, on ne parle pas seulement de convictions personnelles d'individus, mais, forcément, de projets de sociétés alternatives et d'idéaux qui s'élaborent à travers des formes diverses de pratiques religieuses.
D'où la question que l'on peut se poser (et que traite par exemple Patrick Banon dans son livre "Dieu et l'entreprise") : le multiculturalisme mène-t-il inévitablement à l'introduction de sphères d'influences dans l'entreprise ?
Ce que nous font comprendre ces auteurs, en tous cas, c'est que cette question du religieux ne pourra pas longtemps être ignorée par l'entreprise. La religion est aujourd'hui aux portes de l'entreprise, parfois elle est déjà rentrée.
.... plutot que de parler du thème de la religion , ne faudrait il pas plutot évoquer le thème de la spiritualité dans l'entreprise, une spiritualité sans Dieu cf l'esprit de l'athéisme :
http://www.amazon.fr/Lesprit-lath%C3%A9isme-Introduction-spiritualit%C3%A9-sans/dp/2226172734
Rédigé par : Yoann Derriennic | 27 avril 2009 à 13:37
Religions et schizophrénie hallucinatoire.
Dieu a dit ; mais à qui l’a-t-il dit ?
Dr Philippe Rouby psychiatre en exercice: «Quand le ciel s’ouvre et que Dieu m´appelle par mon nom... c’est que la psychose a pris le dessus».
Alors pourquoi « dieu » parle-t-il toujours dans la langue ou le patois de la personne ?
Questions résolues – source Internet.
- Est-ce que les mystiques au fil de l'histoire n'étaient-ils pas simplement des schizophrènes ?
- On peut être surpris qu'en 2010 aussi peu de personnes utilisant l'internet sachent que les personnes atteintes de schizophrénie religieuse sont victimes d'hallucinations auditives et visuelles.
Le plus étonnant, c'est qu'il y ait autant de personnes prêtes à croire toutes les histoires racontées par ces schizophrènes dans leurs délires.
Libérons la « liberté » de croire, cette prison psychique intérieure source de dénie de maladie de nos jeunes relégués en psychiatrie.
Une maladie ça ne se vénère pas, ça se combat ; je compte sur vous.
Hallucinant non !!!
L’essentiel : http://champion20.monsite.orange.fr
Rédigé par : MCPN | 16 janvier 2010 à 19:22