Gueule d'atmosphère ?
L'or français vaut dix fois moins que l'or géorgien

J'ai des objectifs, donc je suis

CIBLE C'est drôle cette histoire d'objectifs en ce moment...

Dans les entreprises privées cotées au CAC 40, on publie les résultats, on commente, on se félicite, ou l'on promet que ça sera mieux la prochaine fois.

Mais ce qui semble drôle c'est que les ministres s'y mettent aussi. Oui, il y a la pression Sarkozy, on veut des résultats, on met des objectifs partout.

Alors, voilà que Roselyne Bachelot a fixé un objectif de médailles pour les Jeux Olympiques; elle en veut 37.

Autre mordue du système, Anne-Marie Idrac, secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, pourtant nommée depuis peu, s'y met aussi : elle déclarait dans une interview aux Echos jeudi dernier : "J'ai fixé l'objectif d'une augmentation de 10.000 exportateurs sur les cinq ans à venir".

C'est sûr que ça un côté viril et moderne. Et puis fixer des objectifs, cela permet de mettre la pression, de motiver ses troupes. Ce n'est pas moi qui dirait le contraire.

Mais justement, là où l'on commence à douter un peu, c'est en se demandant si les athlètes et les exportateurs ont un lien quelconque de management avec Madame Bachelot ou Madame Idrac...

La réponse est dans la question.

Ces athlètes, par exemple, vont-ils être galvanisés parce que la Ministre a dit à la télé qu'elle veut 37 médailles ? Peut-être que oui, mais peut-être plutôt que non.

Cas plus subtil pour madame Idrac, puisqu'elle ajoute dans l'interview des Echos :

" Pour y parvenir (à l'objectif des 10.000), tous les outils de soutien ont été réformés et adaptés au cours du premier semestre".

Et puis :

" Le Directeur général d'Ubifrance m'a présenté son projet d'entreprise, qui a été adopté par le conseil d'administration de l'agence. Je signerai à la rentrée avec lui une convention d'objectifs et de moyens pour les trois ans à venir."

Bon, alors des outils de soutien, des projets d'entreprise, des conventions d'objectifs, des signatures de fonctionnaires sur des projets de fonctionnaires,....Il ne manquerait pas quelque chose pour devenir vraiment exportateur ? Ah, oui, des COMMANDES, Ah, oui, des CLIENTS....Mais là, on entre dans des trucs accessoires probablement, et c'est pas le niveau des ministres.

En fait ces déclarations péremptoires sur les objectifs, lancées en plein été par nos ministres, oserait-on dire que ça fait quand même un peu bidon ? Cela rappelle une autre déclaration d'un vrai modèle pour ce genre de bla bla. 

Cette tendance des gouvernants à dire "Je", "J'ai fixé des objectifs", comme si ils étaient le chef suprême du monde économique, et sportif, c'est le genre d'attitude qui manque vraiment de modestie.

Cela n'empêche pas de souhaiter bonne chance aux athlètes et aux exportateurs, et souhaiter bonne chance, au moins, cela ne coûte rien aux contribuables...

 

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