Dysorganisation
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Par la main ou par la gorge ?

Stagnation On attribue à Churchill cette citation :

" Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu'il ne nous prenne par la gorge"

C'est vrai que le changement est quelque chose de difficile, à titre individuel, et aussi collectif.

De nombreuses entreprises se retrouvent facilement dans une situation qu'on qualifie de "stagnation" : c'est cette situation où un regard extérieur, les clients, les concurrents, voient bien que quelque chose ne va pas bien, que l'entreprise va doucement, ou rapidement, dans le mur, mais il ne se passe rien. Soit tout le monde a l'air de faire le travail "business as usual" en feignant de ne pas voir les problèmes qui vont surgir (comme ce monsieur sur son transat qui ne regarde pas la vague arriver) , soit, mais c'est le même résultat, tout le monde s'agite, essaye de lancer de multiples initiatives, mais tout ça ne conduit à rien, à part des grandes réunions, des décisions vite contredites par d'autres décisions ..Bref, la pagaille.

Les endroits où ce risque de stagnation est le plus fort, c'est dans les entreprises dirigées par ce style de manager qui considère que, quand on est un bon manager, on ne doute jamais, on se fixe des objectifs, et on les atteint. Ce type de comportement leur vient souvent de leur souvenirs, il y a vingt ou trente ans, où le monde était prévisible. C'était le temps de la planification, des années De Gaulle, tout puissant de volonté (et l'intendance suivra), de la planification, le fameux Plan français...Tous ces mythes ont imprégné la cervelle de pas mal de dirigeants ayant commencé leur carrière professionnelle dans les années 60 et 70.

Être compétent, pour ces managers, ça veut dire avoir réponse à tout. Et quand on ne sait pas, on ne le montre surtout pas. On accuse ses collaborateurs d'incompétence.

C'est pourquoi, si l'on veut faire sortir une entreprise de ce type d'état de stagnation, il ne faut pas sous-estimer la phase de dégrisement.

La phrase de Churchill nous donne des indications sur la méthode : un bon moyen de se bouger, c'est la peur de la mort. C'est en prenant conscience du danger que l'on bouge. Mais alors, cela indiquerait que seules les situations de crise, les gros problèmes, nous font changer...Pas trés optimiste.

Tout l'art de celui qui veut accompagner le changement avant qu'il ne soit sur la gorge de l'entreprise consiste justement à savoir le "prendre par la main".

Il s'agit en fait d'oser dire que le futur est incertain, et qu'on ne sait pas le prévoir. C'est oser imaginer les scenarios plausibles, même les pires, et se préparer froidement aux évolutions de l'environnement.

Ces pensées me venaient en lisant le titre du Monde hier : " Et si le géant General Motors faisait faillite ?"...L'entreprise ne vaut plus en Bourse que ..."moins de deux semaines de chiffres d'affaires !" (ça c'est du storytelling!) soit 5,8 milliards de dollars, contre plus de 20 milliards il y a encore huit mois. Et l'entreprise "brûle chaque mois un milliard de dollars"...

Un expert interrogé donne la clé : " Dorénavant, l'entreprise a besoin d'un peu de chance"...Le dirigeant va peut être aller a Lourdes...

Qui l'eût cru?

Comme quoi tout est possible.

 

 

 

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