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Réseaux dans l'entreprise : poison ou salut ?

2008 est elle une bonne année ?

Avenir La prévision est un art difficile, surtout quand elle concerne le futur...

Je ne sais plus qui a sorti cette phrase, mais elle est effectivement pleine de bon sens.

Alors que certains font des plans, prennent des décisions pour l'année, d'autres , en effet, font des prévisions. C'est un métier à part entière, et ils ont un business pérenne, car c'est incroyable combien on aime bien savoir l'avenir.

Bien sûr, la version la plus populaire, c'est les voyants, les diseuses de bonne aventure...

Mais, dans les entreprises, dans le monde sèrieux, ce sont les analystes, les économistes, et, forcément, toutes sortes de consultants, qui vivent aussi de cette angoisse de ceux qui désespèrent de ne pas tout connaître, et cherchent toujours plus de "bonnes pratiques", de "benchmark", d'"oeil neuf".

Toutes ces institutions diverses, d'études, de recherche, de statistiques, de marketing, vivent de ce business qui consiste à expliquer le futur.Souvent leurs discours consistent à interprêter l'écoute qu'ils s'efforcent de satisfaire. D'où le caractère trés pervers de ce système.

Forcément, la meilleure saison pour exercer cette écoute perverse et ces discours, c'est maintenant, au moment du changement d'année.

Alors pour 2008, ça sera comment ?

Il y a ceux qui ont choisi le registre : on est foutus, ça va aller mal, discours avec une arrière pensée politique, spécialité de ceux qui sont dans le camp des opposants. C'est le discours de Michel Rocard, dans le Nouvel Observateur, il y a quelques semaines ( le 13 décembre) : "La crise mondiale est pour demain "; C'est le discours classique sur les méchants de la finance, les "excès" de la financiarisation, la spéculation, toujours suivie de l'adjectif "effrénée", etc... Et les propositions pour s'en sortir, ça consiste à "règlementer" un peu tout,...Et il propose aussi un "changement de statut juridique de l'entreprise" : "Au lieu d'appartenir à des apporteurs extèrieurs de capitaux, elle doit être faite de la communauté des hommes et des femmes qui gagnent leur vie en partageant un même projet économique"...Oui, son truc à Michel Rocard, depuis plus de trente ans, c'est l'autogestion. 2008 ne sera pas trés différente pour lui...

Autre exemple, la presse "people économique". Le magazine L'Expansion de Janvier titre : "2008, l'année à hauts risques". C'est plus subtil, mais un peu du même genre. "Aprés un millésime 2007 excellent pour l'économie mondiale, 2008 s'annonce périlleux pour les pays industrialisés, Etats-Unis et France en tête". Et de nous lister tous les risques, de la flambée du pétrôle à la chute de l'immobilier, en passant par le krach boursier et la hausse de l'inflation. Là, on répond aux angoisses en les amplifiant...Même technique que dans les films de vampires...On aime être séduit par Dracula...

Pour trouver une façon plus optimiste de parler de 2008, il faut aller chercher la presse anglaise : The Economist publie un numéro spécial, "The World in 2008", avec en couverture un dragon chinois décoré des anneaux olympiques, et une photo de ...Nicolas Sarkozy (qui fait même un article dans ce numéro sur "France in a challenging world").

Ce numéro consacre notamment un article au futur...de la fururologie.

Et il nous apprend que justement, les grands bla bla sur le futur et ce qui va nous arriver, c'est plus du tout dans le coup.

Non, le bon futurologue, aujourd'hui, c'est celui qui s'intéresse aux micro-prévisions plutôt qu'aux grandes tendances.

En 1982, le best seller de la futurologie, c'était l'ouvrage de John Naisbitt, "Megatrends". En 2007, c'est "Microtrends", de Mark Penn, qui est le consultant en stratégie de Hillary Clinton pour les élections présidentielles de 2008.Pour être célèbre en 2008, il va falloir écrire "Nanotrends"...

Autre tendance : la fin des futurologues solitaires, qui donnent un avis d'"expert" sur tout. C'est fini. Maintenant, ce sont les foules qui sont "intelligentes" (voir le bouquin de James Surowiecki, "The wisdom of crowds"). Avec internet, on peut tout savoir, donc il suffit de demander aux foules et aux marchés ce qu'ils disent du futur pour le connaître...

D'où les nouveaux instituts qui prévoient le futur grâce à ces sondages de foules. Ainsi Newsfuture, la "bourse des prévisions" (sic!) a interrogé sur la capture de Ben Laden en 2008 : 15% de chances.

Enfin, selon l'article, pour être vraiment dans le coup quand on vous interroge sur le futur, surtout si vous souhaitez être considéré comme un futurologue réputé, c'est de dire :

"Je ne sais pas; tout est possible"

Dire qu'on ne sait pas vous rend tout de suite plus sympathique, plus ouvert, mieux vu. C'est LE conseil pour les politiques notamment. Tous ceux qui jouent sur le registre "je sais ce qui va arriver" se font jeter, sont considérés comme "arrogants", etc...

Voilà un conseil que l'on peut appliquer facilement.

Alors, cette année 2008, vous la prévoyez comment , vous ?

"Tout est possible"....

Sage prédiction....

Commentaires

FJM

"Hiver Rude" disait le grand chef indien en regardant l'homme blanc coupait encore plus de bois ;o)
Quelle qu'elle soit, je vous la souhaite bonne cette année 2008 et surtout pleines de promesses et de surprises!

Antoine

Héhé... Pour la finance, il faut pas juste reglementer le tout, il faut tout faire péter !^^

Et je ne sais pas si économiquement l'année 2008 sera meilleure pour vous ! Mais humainement, je vous souhaite une très bonne année avec plein de bonnes choses à la clé ! ;)

Pierre

Bonne année Gilles,
aujourd'hui, nous sommes le 3. Les prévisions pour 2008 ont commencé, pour moi, par... Qu'avons-nous fait hier pour demain ?
et Que faisons-nous aujourd'hui ?
Le reste, c'est de la planification !

boronali

Votre introduction, c'est du Pierre Dac. Ca cadre d'ailleurs assez bien avec "les foules intelligentes" de Surowiecki ...

Politique

juste un petit commentire pour te dire que j'aimebbeaucoup ton blog :)

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