Au fou !
22 août 2007
L’année dernière, c’est une ex-future candidate défaite qui nous en a parlé à la fête de la rose…
Cette année, c’est Christine Lagarde, à la tribune de l’assemblée nationale le 10 juillet, pour présenter son projet de loi TEPA (Travail, Emploi et Pouvoir d’Achat) qui s’y est mise.
De quoi s’agit-il ?
De la valeur travail.
L’oisiveté, la paresse, ce sont des attitudes de nobles d’ancien régime. C’est fini :
« la remise à l’honneur du travail, pour laquelle les français se sont si clairement prononcés en élisant Nicolas Sarkozy à la Présidence de la République fait accomplir à notre peuple son véritable tournant démocratique ».
En appelant en témoignage Tocqueville, Erik Orsenna et Mirabeau, Christine Lagarde s’est évertuée à convaincre les députés de la valeur démocratique du travail, de sa valeur républicaine (« l égalité des chances nous offre à tous les mêmes outils pour réussir ; le travail nous départage ; et le mérite nous récompense »), de sa valeur économique (« si nous n’entrons pas de plain-pied dans la course à la mondialisation, personne ne viendra nous chercher par la main »), et de sa valeur sociale (« Rien ne tisse mieux que le travail des liens entre les hommes, par-delà les hiérarchies sociales, par-delà les frontières. Une feuille de paye est le plus sûr garant de la paix, de la paix sociale comme de la paix entre les peuples. »).
Et ça finit avec Mirabeau :
« Le travail est le pain nourricier des grandes nations ».
Si avec ça, on n’a pas envie de travailler à fond, c’est qu’on n’a vraiment rien compris.
Oui, mais voilà, en ouvrant Le Monde le 22 août, alors qu’on était en route plein d’ardeur vers le Travail plein de belles valeurs, on lit ça :
« Le stress au travail peut déclencher des troubles psychiatriques ».
L’auteur de l’article, Paul Benkimoun, est allé chercher une étude conduite en Nouvelle Zélande par une certaine Maria Melchior (du Medical Research Council de Londres), auprès de 891 participants salariés, qui ont fait l’objet d’évaluations régulières entre 3 ans et 32 ans, avec onze bilans complets. Avec plein de statistiques compliquées, Maria a analysé les corrélations entre une pathologie psychiatrique et les conditions de travail. Et en a conclu qu’ « il apparaît ainsi que le stress au travail précipite la survenue de troubles psychiatriques chez les individus auparavant en bonne santé »
.
Passant rapidement de la Nouvelle Zélande à la France l’auteur termine l’article en nous prévenant perfidement de l’apocalypse qui nous attend si on écoute trop Christine Lagarde et Nicolas Sarkozy :
« Au moment où les salariés sont invités à « travailler plus pour gagner plus » cette étude invite à réfléchir sur la nécessaire prévention des possibles dégâts induits par le travail ».
Bon, alors on fait quoi finalement ?
Réfléchir, mais ensuite ?
Ou alors se préparer à l’asile psychiatrique ?
Allo, Christine Lagarde, que me conseilles tu ? Est-ce-que je dois vraiment aller travailler ?
En fait elle a déjà répondu lors de son discours, par une sortie qui a fait crier tous les intellectuels :
"La France est un pays qui pense. Il n’y a guère une idéologie dont nous n’avons fait la théorie. Nous possédons dans nos bibliothèques de quoi discuter pour les siècles à venir. C’est pourquoi j’aimerais vous dire : assez pensé maintenant. Retroussons nos manches ».
Quelle synthèse en faire ? Qui croire entre christine Lagarde et Maria Melchior ?
Un slogan peut-être :
« Ne pensons plus, soyons fous »…ça sonne bien ,pour reprendre le travail en chantant, non ?
J'ai piqué la phrase de la ministre de l'interdiction de penser pour mon joli blogue en omettant de citer mes sources... C'est réparé dans deux minutes!
JSA
Rédigé par : JSA | 24 août 2007 à 14:37