Le talent de ne rien faire
Deux garçons qui voulaient faire quelque chose ensemble

L'abeille et l'architecte

Abeille En 1978, François Mitterrand publie une chronique personnelle des années 1975 à 1978. C'est un recueil de billets sur des sujets variés, compte rendu de rencontres avec des personnages publics importants à travers le monde, de l'URSS au Costa Rica, et aussi des réflexions bucoliques sur la nature vue de Latche (un genre de blog avant l'heure).

L'auteur est un observateur critique de la vie politique (les années Giscard, Chirac, Barre, et les difficultés avec le parti communiste incarné par Georges Marchais - une autre époque!), et de la vie en général. A l'approche de la soixantaine, cet observateur disert vient de perdre l'élection présidentielle de 1974, et se dirige vers une défaite de son camp aux législatives de 1978. C'est donc une chronique de fin de carrière, en quelque sorte. Un mélange de nostalgie et de foi combative.

Le titre de ces chroniques est "L'abeille et l'architecte", reprenant la citation de Marx qu'il met dans son épigraphe, et qui aide à réfléchir à ce que peut signifier "avoir une vision" , une ambition, pour son propre destin, pour son entreprise :

" ...l'abeille confond par la structure de ses cellules de cire l'habileté de plus d'un architecte. Mais ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche."

Karl Marx

Autour de nous, dans le monde de l'entreprise, comme en politique, on reconnaît souvent facilement les abeilles, toujours en action, en agitation, et les architectes, visionnaires, qui tentent de voir plus loin, de concevoir le futur, au risque parfois de reculer devant l'action et la décision.

Rien ne dit que l'architecte aura la bonne vision, ni que l'action de l'abeille sera inefficace. C'est d'abord une question de comportement et de culture.

Certains préfèrent suivre les architectes, d'autres les abeilles.

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