Le cours de marketing du professeur Hollande
27 septembre 2006
Les anciens HEC recevaient cette semaine François Hollande (après Nicolas Sarkozy et Thierry Breton).
Il est arrivé en retard, et, d’entrée, notre présidente de l’Association l’accueille en nous rappelant que François Hollande a fait HEC.
« Ça ne m’a pas servi à grand-chose pour la suite » nous dit-il.
Et pourtant, c’est à une vraie leçon de marketing que nous avons assisté (je croyais que c’était l’histoire qu’il avait étudié cet été).
Il nous a décrit son job comme celui d’un organisateur de campagne pour faire entrer le plus de voix dans le produit « PS », ou dans un produit « de la gauche ».
Pour ça il faut un parti avec de l’ « intelligence collective », et ça a pas l’air facile : au PS il y a beaucoup d’intelligences individuelles, mais un gros problème d’intelligence collective.
Alors, observons le marché : dans les bonnes années le produit PS fait 25 à 30% au premier tour ; alors donc pas possible de mettre deux candidats PS, ni même un dissident, car alors c’est foutu.
Bon, et ce produit, pour plaire au « consommateur » de politique (oui, il parle comme ça aux HEC le professeur Hollande !), il faut être dans le coup.
Il faut quoi ?
- Il faut être anti-libéral, car le français se méfie majoritairement des idées libérales, de l’économie, des chiffres,
- Il faut incarner l’ordre, l’autorité, car il y a une demande d’autorité, de protection,
- Il faut répondre à des aspirations individuelles, car l’électeur est un consommateur individualiste.
Il le reconnaît, ce portrait est paradoxal.
Et puis, il est d’accord avec moi, il ne faut pas ne parler que de chiffres et des problèmes socio-économiques (cette fameuse tendance à la contamination de la politique par la gestion), ce qui est un autre paradoxe car les problèmes à traiter sont majoritairement socio-économiques.
Il faut parler de valeurs, d’aspirations, et de sujets concrets (d’ailleurs ceux qui font bien ça, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy s’en sortent mieux que les autres dans les sondages).
Alors, avec ce portrait-robot, le professeur Hollande nous a lancé un appel :
« Si vous connaissez un candidat qui ressemble à ça, dîtes le moi ! ».
Oui, drôle d’ambiance dans ce dialogue qui ressemblait plus à un casting pour la vache qui rit qu’à un débat politique !
D’ailleurs, François Hollande était dans le ton, et nous a fait comprendre que les élections, ça allait être vachement dur.
En fait, on s’est bien amusé, il nous a fait souvent rire (quel talent, vraiment), on n’a pas appris grand-chose (en fait, rien, tant il est super habile pour retomber toujours sur ses pieds)….
C’est drôle la politique, finalement, on comprend pourquoi il fait ça depuis si longtemps, comme « un vieux schnock de la politique » …
Alors on sort tout guilleret….et on se dit que, le marketing, ça va avec tout.
Merci HEC !
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