Sylvie Vartan et le cadeau du fabricant de haches
19 juillet 2006
Dans le chapitre "Symphony" de son ouvrage "A whole new mind", Dan Pink nous recommande de développer notre capacité à assembler des sujets variés, et à connecter des personnes trés différentes, comme un chef d'orchestre dirige une symphonie.
Pour développer cette compétence, il conseille d'être un "metaphor maker", capable de comparer des thèmes et sujets variés. A titre d'exercice il conseille de tenir un "metephor log", c'est à dire de noter toutes les métaphores que l'on entend ou que l'on lit, afin de développer cette agilité.
Tout de suite, mon esprit chantant me fait penser à cette métaphore d'une chanson de sylvie Vartan, "L'amour, c'est comme une cigarette..." :
"Lamour, c'est comme une cigarette,
Ca brûle et ça monte à la tête,
Quand on ne peut plus s'en passer,
Tout ça s'envole en fumée...."
C'est vrai que les métaphores n'ont pas bonne réputation dans le monde de la pensée et du management; Comparaison n'est pas raison, et une métaphore c'est pas du tout scientifique, ça ne prouve rien, c'est fait pour les dilettantes chantants, pas pour les managers.
Alors, c'est vrai que ce conseil de Dan Pink est un peu inhabituel.
Et son conseil de développer notre "MQ", c'est à dire notre "Metaphor Quotient" est bien en ligne avec cet équilibre entre cerveau gauche et cerveau droit.
Alord, forcément je ne pouvais pas rater cette superbe métaphore citée dans l'ouvrage de Mihaly Csikszentmihalyi, "La créativité", en référence au livre de Burke et Ornstein, "The Axemaker's gift" (Le cadeau du fabricant de haches).
De quoi s'agit il ?
Ornstein compare en fait les inventions humaines, et tout ce qui apporte innovation et changement, comme des "cadeaux du fabricant de haches".
En effet, "lorsqu'une hache en métal est introduite pour la première fois dans une tribu qui ignore les métaux, tuer devient plus facile et les relations sociales, les valeurs culturelles du groupe se détériorent.En un sens, toute innovation est un cadeau du fabricant de haches."
On pense bien sûr à tout ce qu'apporte l'industrie du tabac, de l'alcool, la recherche nucléaire, etc...
Mais en fait, tout objet, tout changement a nécessairement sa part d'ombre qui peut se révéler parfois trop tard, et tout progrès contient sa part de danger.Il est en effet difficile de prévoir toutes les conséquences du changement. Tenez, Mittal-Arcelor, c'est fait; Et que va-t-il se passer maintenant ? Le fabricant de haches a fait son travail; Observons cette nouvelle tribu Arcelormittalisée.....
C'est pourquoi il est tout aussi absurde de refuser tout changement, que d'y croire béatement. Plus on modifie l'environnement d'une entreprise, d'un territoire, d'une organisation, plus on a de risques de produire des effets indésirables en même temps que les effets recherchés.
C'est pourquoi tous ceux qui nous font croire que les individus créatifs, qui veulent tout le temps tout changer, ne peuvent nous faire aucun tort nous mentent et se trompent.
La créativité et le changement sont comme des médicaments, ils ont leur part d'effets secondaires, et doivent être prescrits par de bons médecins (tiens, encore une métaphore..).
Il est tout aussi erronné de croire que le progrès est toujours souhaitable que de le refuser systématiquement.
Mais il est de bon conseil de nous donner à réfléchir sur ces "cadeaux de fabricant de haches"...
Ce qui n'empêche pas d'aimer Sylvie Vartan non plus......
pas mal ton blog. voici une vidéo ki te fera plaisir:
http://www.dailymotion.com/gotti57/video/x2p6l2_sylvie-vartan-ne-me-quitte-pas_events
Rédigé par : linda | 06 août 2007 à 13:57