Happy together !
14 juin 2006
Il y a des expériences qui changent notre vision du Monde et des autres. L'entreprise n'est pas épargnée.
Rencontre cette semaine avec un dirigeant d'un puissant groupe français, réputé pour ses produits, son développement, ses performances, bref ce qu' on appellerait un "fleuron de l'industrie française", puissant et dominant .
Mon intelocuteur a vécu de près le rapprochement avec un partenaire asiatique, et a lui-même passé près de quatre ans comme CFO d'une filiale en Corée du Sud.
Notre discussion porte sur ce que ces rapprochements culturels ont apportés,ses expériences.
Tout de suite il évoque que le fait d'associer deux partenaires forts a été une expérience mutuelle de respect de la culture de l'autre, sans chercher à annexer l'autre.
Bien sûr, certaines normes centrales fortes sont nécessaires, et sont appliquées, mais l'autonomie, la confiance, sont des valeurs tout aussi fortes.Cette expérience a été aussi l'occasion d'apprendre à partager le pouvoir, à accepter qu'il n'existe pas qu'une seule manière de travailler, "comme ont tendance à le croire les français".
Oui, ce qu'il a appris grâce à cette expérience, c'est , me dit-il, "une certaine forme d'humilité", le "respect des choses qui sont de bonnes choses chez l'autre", c'est "de faire confiance", c'est à dire accepter les erreurs, et donc accepter d'en parler, car on sait qu'on ne sera pas bêtement sanctionné, mais écouté.
C'est peut être ça la clé du management et de la performance durable (c'est en tous cas plus sincère que ça).
C'est aussi cette confiance qui permet les coopérations, les équipes projet multi-culturelles (on revient au management à l'horizontale). Ce Groupe est devenu le champion des groupes transverses, du "désilotage" de l'entreprise. Tout le monde essaye de les copier, mais combien de ces apprentis copieurs ont compris les préalables culturels, cette exigence d'écoute et de respect ?
En fait, travailler de manière collaborative est tout un art, que nombreux confondent avec le travail pluri-individuel, ou le chef consulte l'un aprés l'autre les participants, et décide seul, ou presque. Cette capacité à vraiment favoriser la confiance et l'engagement collectif sur les progrès s'obtient en faisant l'effort d'impliquer tous les gens dans la construction des décisions (mais pour ceux qui le font naturellement, ils n'ont pas l'impression de faire des efforts).Elle se transmet par le haut, et le premier endroit où la mettre en place, c'est dans le Comité de Direction.
Oui, ces mots forts dits simplement font partie de ceux qu'on retient : respect, humilité, confiance.
A ajouter à passion, plaisir et créativité. Mon interlocuteur n'en manquait pas...
Bref, un entretien dont on ressort plein d'énergie positive.
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