Henry Ford au secours des stakeholders
19 février 2006
Décidément, cette histoire de "stakeholders" dont Thierry Breton nous avait parlé ICI, et Le Figaro ICI, c'est le sujet du moment; Voilà que Les Echos, grâce à Jean-Marc Vittori, s'y met aussi vendredi dernier. C'est l'OPA de Mittal sur Arcelor qui a lancé le sujet.
Rien de neuf dans cet article sur la thèse des "stakeholders", que la Commission générale de terminologie et de néologie a officiellement traduit en "parties prenantes" : l'entreprise n'est pas sur une île déserte avec ses financiers, elle doit tenir compte des salariés, fournisseurs, clients,...
Les réserves et limites exprimées dans l'article du Figaro ne sont pas reprises; aux Echos on est "pro- stakeholders" : so chic.
Ce qui est amusant c'est d'être allé chercher une histoire de ...1916 pour appuyer la thèse : l'histoire de Henry Ford, grand précurseur de la défense des stakeholders.
De quoi s'agit il ?
En 1916, fort des énormes gains de productivité réalisés grâce à ses chaines d'assemblages, Henry Ford décide, au lieu de verser d'énormes dividendes, d'augmenter les salariés et de baisser les prix.
Les actionnaires ne sont pas contents et poursuivent. Trois ans plus tard, la cour suprême du Michigan leur donne raison et ordonne le versement d'un superdividende de 19 millions de dollars.
Cette histoire est paradoxale, car, si elle fait passer Henry Ford pour le précurseur de la théorie des stakeholders, elle est aussi la démonstration du pouvoir des actionnaires. Chacun y trouvera ce qu'il veut y voir.
Jean-Marc Vittori a aussi trouvé une citation de Henry hymself :
"L'entreprise doit faire des profits sinon elle mourra. Mais si l'on tente de faire fonctionner une entreprise uniquement sur le profit, alors elle mourra aussi car elle n'aura plus de raison d'être."
Adam Smith est aussi appelé en témoin : pour lui, la maximisation du profit doit profiter à la société toute entière, "jusque dans les dernières classes du peuple".
N'en jetez plus : Henry Ford, Adam Smith, Thierry Breton, ce club des "stakeholder" est vraiment trés bien.....
L'image des actionnaires va en prendre un coup ( suivez mon regard vers ce Monsieur Mittal...),
.....ce qui n'a pas empêché lle CAC 40 d'atteindre vendredi le seuil des 5000 points.
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