Un drôle de Directeur Général
28 janvier 2006
J'ai assisté hier à un moment de vie dans une entreprise dont il faut que je vous parle, car c'est unique.
C'est dans une tour de La Défense; tout s'est passé dans le hall, mais j'ai tout vu.
Le Directeur Général est un homme jeune, costume bien coupé; il est trés séducteur. Il est constamment suivi d'un autre garçon, son assitant personnel, qui le sert avec zèle. Ils ont probablement eu des relations trés particulières, car, à plusieurs reprises, dans des moments intenses, ils s'embrassent à pleine bouche.
Mais l'essentiel des préoccupations de ce Directeur Général, apparemment, ce sont les femmes. Il est constamment à leur poursuite, passant de l'une à l'autre, la nuit surtout, dans les bureaux et les ascenseurs de son entreprise. Sa façon est plutôt violente. Il choisit surtout le gratin, la fille du Président, qui, bien que mariée à un cadre de la maison, en pince quand même pour lui, ou bien une cadre bien mise qui a suivi toute son ascension dans l'entreprise, et qui l'admire. Il aime aussi séduire une des femmes de ménage, qu'il a surpris dans le hall, en blouse et balai à la main, avec ses collègues, alors qu'ils s'apprêtaient à organiser une petite fête. Le petit ami de cette femme de ménage est aussi employé dans l'entreprise; j'ai bien vu qu'il n'aimait pas les façons du Directeur Général et préparait un mauvais coup.
Ce côté passionnel, cette fièvre de sexe, ça chauffe les esprits. C'est sûr, on ne travaille pas beaucoup dans cette entreprise, en tout cas pas les patrons, ni les femmes et hommes de ménage, toujours à chanter et danser. Et l'assistant personnel, pas trés clair, s'y met aussi : il se fait passer pour son DG et va séduire cette cadre sup, un peu alcoolo, qui se laisse faire...
Bon, pour ce que j'en ai vu, ça finit mal.
Vous voulez connaître cette entreprise ?
lisez la suite.
C'était hier soir, la première à l'Opéra Garnier de "Don Giovanni", de Mozart, mise en scène par Michael Haneke, le réalisateur de "la pianiste".
Lionel Jospin et Jack Lang, non loin de moi, ont applaudi. Mais l'essentiel du public a hué cette mise en scène étonnante, Michel Haneke, sur scène, souriant béatement, fier de nous avoir joué un bon tour.
Il est vrai que ce hall, ces cadres excités, toujours à se dépoitrailler, à arracher les robes des femmes, à se rouler par terre, et pour finir, à se jeter par la fenêtre de l'immeuble, aprés s'être aspergé de sang et de vin, ça n'est pas habituel.
L'opéra de Mozart est bien transformé, certains diront qu'il est révélé. Même le Commandeur est au rendez-vous bien sûr; c'est le Président de la boîte, assassiné au début, qui vient faire sa morale à la fin, terrassant le DG (Don Giovanni , ah oui, bien sûr...).
Le Monde, aujourd'hui fait une critique plutôt bonne.
Et puis, quelle image de l'entreprise....
Je ne vais plus regarder les halls des entreprises de La Défense, et leurs Directeurs Généraux (devrais je les appeler Don Giovanni ?), de la même manière.....
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