Valeurs fondamentales d'une culture allemande au management à l'américaine
25 octobre 2005
Les Echos d’aujourd’hui (25/10) consacrent un dossier aux entreprises de high-tech qui réussissent.
Le titre : « Les hommes, clefs du succès high-tech »
Cette conclusion bouleversante résulte d’une analyse approfondie auprès de 532 entreprises par des universitaires de Harvard.
Ce qui a retenu mon attention, c’est le zoom fait, dans le même dossier, sur les secrets du management de SAP, entreprise allemande leader mondial du logiciel d’entreprise.
Quels sont ces secrets de « gestion pointue des ressources humaines » ?
L’article insiste, citations du DRH Groupe à l’appui, sur la forte culture d’entreprise que l’on retrouve dans ses « valeurs fondamentales » : importance du client, intégrité, qualité, excellence du produit.
« La communication est très ouverte ; nous offrons d’un côté, la liberté et la responsabilité et, de l’autre, la participation financière au succès du Groupe ».
Autre point fort mis en avant : la forte pression sur les objectifs avec partie variable du salaire allant jusqu’à 50%.
Chaque salarié se voit fixer des objectifs. Les décisions humaines font l’objet d’une « quantification systématique » .
Les Echos ont aussi interrogé un employé :
« Les règles sont claires : si on atteint les objectifs, la rémunération suit, sinon on est prié de prendre la porte ».
Cet employé a vu plusieurs entreprises, mais SAP « C’est sans doute la plus exigeante, mais aussi celle où je me suis le plus éclaté ».
Pourquoi est-ce si intéressant ?
Parce que, en lisant cet article je me suis rappelé d’une autre information, toujours dans Les Echos, il y a quelques jours (13/10) :
SAP France n’a toujours pas trouvé de Directeur Général pour la France, depuis le départ du précédent en avril, ce dernier n’ayant survécu que un an et trois mois à ce poste. Le journal laissait entendre qu’il est très difficile de trouver la personne qui acceptera les rythmes et la pression intense qui règnent au sein de l’éditeur.
Alors, l’article d’aujourd’hui, c’est une annonce pour le trouver ?
Je suis resté pensif devant ce mélange de pression et d’éclate, avec du variable à 50%, et des valeurs fondamentales qui pourraient être celles de n’importe quelle entreprise (essayer d’en trouver une qui aurait comme valeurs le mépris du client, le mensonge, la non qualité, la médiocrité des produits…).
On retrouve d’ailleurs le même genre de cocktail dans les grandes entreprises d’audit et de conseil anglo-saxonnes.
Mais ça a l’air de marcher, vu le taux faible de turn over de SAP pour la profession, et la croissance fantastique de cette entreprise (mais est-ce que ce sont les seuls critères à retenir ? Comme toujours, on ne mesure que ce que l'on a envie de voir).
Tous les dirigeants Monde sont allemands, sauf un. L’entreprise va recruter cette année 4.500 personnes, surtout à l’étranger, ce qui inquiète le personnel allemand, qui a peur de perdre de l’influence.
Encore un message sur le bon mélange entre culture allemande et méthodes américaines.
Alors, est-ce qu’en France ce mélange américano-allemand fonctionne moins bien ?
Oui, ce DG introuvable dans une entreprise aussi formidable vient un peu fissurer le joli discours du DRH…. et donne envie d'en savoir plus.
Commentaires