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Et Vlan, le Plan !

Jeterpoubelle

Dominique de Villepin a supprimé, vendredi 28 octobre, le Plan, et en même temps révoqué le Commissaire général au Plan, Alain Etchegoyen.

Le Plan sera remplacé par un « centre d’analyse stratégique », placé sous l’autorité de Matignon.

Alain Etchegoyen n’a pas apprécié, il râle dans Le Figaro d’aujourd’hui ( on achève bien les symboles) et estime par la même occasion, que la Réforme de l’Etat est bien mal partie (« La réforme de l’Etat ne peut se faire avec des stop and go répétés. Elle se réalise au nom d’un projet clair, explicite et mobilisateur »).

Il a aussi une remarque sur les entreprises qui a attiré mon attention :

« Les entreprises n’hésitent pas à associer dans une même Direction, le Plan et

la Stratégie»

.

Cette opposition dans les mots entre Plan et Stratégie est en effet intéressante.

Le Plan est une vieille histoire, qui remonte au Général de Gaulle et à Jean Monnet. Il est associé dans l’inconscient collectif à une chose étatique, très centralisatrice, et on évoque les dérives de la Planification à la soviétique ou en Chine. Dans l’entreprise, on n’aime pas les plans, sauf si ce sont des « business plans », avec plein de chiffres qui font croître les ventes et les bénéfices comme des crosses de hockey, afin d’éblouir les investisseurs, et d’attirer les capitaux, mais qui n’engagent à rien. Le plan, c’est la partie aride, pas drôle, du management de l’entreprise. Le Plan c’est froid.

Par contre,la Stratégie a bonne presse : c’est la vision du leader, celui qui voit loin, à moyen et long terme,celui qui voit dans « l’océan bleu », où personne n’est allé, mais vers lequel il avance avec la certitude de celui qui fonce dans l’inconnu. Si elle est bien communiquée, la vision stratégique attire, éblouit, motive, entraîne, surtout si cette vision s’accompagne d’une ambition autant économique que sociale. La stratégie, c’est chaud.

La remarque d’Etchegoyen prend tout son sens : que vaut le chaud sans le froid, le froid sans le chaud ? Plan et Stratégie, c’est le yin et le Yang, le Tao du pilotage et du management.

On connaît tous ces visions stratégiques pleines de rêves en couleurs qui s’écroulent dans la douleur faute de rigueur dans l’exécution.

Inversement, que valent tous ces plans que l’on élabore avec rigueur si l’on oublie le sens, l’ambition qu’ils sont censés servir ?

Les leaders qui s’en sortent le mieux, et qui veulent éviter ce phénomène de « stop and go », ne s’équipent pas seulement de thermomètres en tous genres (tous ces tableaux de bord qu’on ne regarde plus), mais surtout des bons thermostats, c'est-à-dire d’une capacité à anticiper qui se transmet dans l’ensemble des réseaux internes et externes de l’entreprise, et permet à celle-ci, en toutes circonstances, de rester concentrée sur le sens et ses vrais buts stratégiques. Ce n'est pas toujours facile.

Alors, vous qui voulez réussir, où sont vos thermostats ?

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